L’assassinat du martyr Mohamed Zouari et l’histoire du Mossad en Tunisie

Publié le Lundi 19 Décembre 2016 à 16:13
Mohamed Zouari. L’entité sioniste n’en est pas à sa première infiltration déclarée de la terre patrie. Le territoire national a été déjà violé sous Bourguiba, et Ben Ali.  Le 1er octobre, un raid israélien a été perpétré sur le QG de l’OLP (organisation de la libération de la Palestine) à Hammam-Chott. Bilan : 68 morts : 50 Palestiniens et 18 Tunisiens. Trois ans après, le Mossad s’est introduit sur notre territoire et a assassiné l’un des leaders palestiniens, figure de proue de Fatah et de l’OLP : Khalil al-Wazir, alias Abou Jihad. C’était dans la nuit du 15 au 16 avril 1988, à son domicile à Sidi Bou Saïd, banlieue Nord de Tunis. Le Jeudi 15 décembre : c’est le martyr Mohamed Zouari, un ingénieur tunisien, actif au sein de la résistance palestinienne, d’être abattu devant chez lui à Sfax. Une énième agression israélienne survenue dans un contexte national critique, où le pays est aux prises avec des menaces endogènes et exogènes.  

Les forces d’occupation israélienne font des assassinats ciblés une constante de leur politique, pour liquider les membres de la résistance tant sur le territoire palestinien, qu’au-delà, notamment dans les pays arabo-musulmans. L’on se rappelle du meurtre de Mahmoud al-Mabhouh, un des fondateurs des brigades al-Qassam (branche militaire de Hamas), en janvier 2010 à Dubaï, un assassinat, identifié d’emblée par les autorités de l’Emirat comme portant les marques d’Israël, et reconnu en décembre de la même année par le Mossad.

L’entité sioniste qui fait fi de ce qui est appelé la légalité internationale, foulant aux pieds résolutions onusiennes et traités internationaux, pratique le banditisme et le terrorisme d’Etat, au vu et au su de tous, notamment des puissances occidentales, qui trouvent, à tous les coups, un subterfuge pour en couvrir les crimes. D’où l’impunité dont jouit Israël, quels que soient l’atrocité et le lieu des violations commises. Les résolutions onusiennes votées pour condamner les agissements de l'Etat hébreu restent lettre morte. 

Sous Bourguiba, la Tunisie avait réussi à faire condamner les raids israéliens contre le QG de l’OLP à Hammam-Chott, à travers la résolution 573 du conseil de sécurité votée avec une abstention américaine ( et non un véto, comme c'est souvent le cas), mais c’était juste un acte symbolique, étant donné qu’Israël n’a pas été condamné directement et que les réparations réclamées par la Tunisie et inscrites dans la résolution, pour les pertes humaines et dégâts matériels subis, sont restées sans suites.

L’assassinat d’Abou Jihad en 1988 à Tunis par un commando israélien, sous le règne du président déchu, est resté, tout aussi, totalement impuni. Supervisant le déroulement des opérations en temps réel, le premier ministre israélien de l’époque Itzhak Shamir, répondait le lendemain matin, à la presse israélienne qui l’interroge au sujet de la mort d’Abou Jihad, en ces termes : "Effectivement, j’ai entendu l’information à la radio". (Jeune Afrique 16 novembre 2012).

24 ans après, en novembre 2012, Israël reconnaît pour la première fois officiellement l'assassinat d’Abou Jihad. Yediot Aharonot, cité par l’AFP, indique avoir été autorisé à publier les détails de cette opération à la suite de six mois de négociations avec la censure militaire. Le Journal britannique The Sunday Times rapporte quelques jours après que c’est Moshé Yaalon, numéro 2 du gouvernement israélien, qui a tiré la dernière balle contre Abou Jihad, pour s’assurer de sa mort.

En ce décembre 2016, la Tunisie est de nouveau la cible d’une agression caractérisée des renseignements israéliens qui ont abattu l’un des siens, à la lumière du jour, devant chez lui.

Mohamed Zouari, ingénieur et avionneur de profession, a été actif au sein de la résistance palestinienne. Les brigades al-Qassam, l’aile militaire de Hamas, ont accusé le Mossad de son assassinat, rendant un vibrant hommage au martyr, d’avoir été l’un des chefs ayant supervisé le projet du drone (avion sans pilote) Ababil, utilisé pendant la guerre de 2014 contre Gaza. 

Celui qui a été lâchement liquidé par les renseignements sionistes, est un honorable concitoyen, et une compétence tunisienne ayant mis son savoir-faire et son expertise au service d’une cause juste. Le soutien tunisien à la cause palestinienne retrouve là tout sens, exprimé non par des paroles, mais par le sang.

Le défunt martyr avait la discrétion des grands, et entre, à titre posthume, dans l’histoire tunisienne et palestinienne par la grande porte. La résistance palestinienne jure de le venger avec les moyens appropriés, au moment qu’il juge utile, tout en disant suivre avec intérêt les résultats de l’enquête menée par les autorités tunisiennes pour faire la lumière sur ce crime.

La position tunisienne officielle est attendue dans les prochaines heures. Si l’implication israélienne est établie d’une manière claire et irréfutable, les autorités engageraient, selon toute vraisemblance, des poursuites internationales, et saisiraient les instances internationales, voire les Nations-Unies. Une démarche toujours complexe quand il s’agit de l’entité sioniste, dont on se demande sur le degré d’infiltration du territoire national, tout autant que d’autres renseignements étrangers, qui auraient profité du climat d’ouverture de la Tunisie postrévolutionnaire. La souveraineté et la sûreté nationales sont rudement mises en péril.
H.J.

 

Commentaires 

 
-3 #2 Vive Ben Ali
Ecrit par Léon     20-12-2016 16:06
Vive Ben Ali et à bas les traitres qui ont fait de la Tunisie une passoire. Et à bas les traitres qui, non conscients de la réussite de la politique de leur pays, ont mis la main dans la main avec l'ennemi pour abattre, non pas Ben Ali, mais leur pays.
Ces traitres le payeront un jour!
Léon,
VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.
 
 
-3 #1 Arrêtez de vous plaindre!
Ecrit par Léon     19-12-2016 22:09
Lorsque vous êtes sortis dans la rue pour:
- Dégager les agents de police
- Dégager la police politique (services secrets tunisiens)
- Dégager le premier ministère (donc l'état)
- Dégager le RCD (seul ciment entre le citoyen et l'autorité);
vous n'avez plus le droit de vous plaindre. Car c'est VOUS; les (...) "dégagistes" qui aviez ouvert une autoroute à tous les services secrets du monde entier.
Vous vous êtes fait avoir comme des imbéciles. Et un imbécile n'a pas le droit de se plaindre. Car il se plains en réalité de ses propres actes.
Et si vous voulez savoir comment tout cela est devenu possible. Ehhh bien je vais vous le dire: Les sionistes ont remarqué l'emprise du régionalisme sur la société tunisienne et a bien compris par quelle brèche accéder à la ruine programmée de Carthage. Il a suffit de donner des bons points aux régionalistes de tout bord. Et les régions qui sont sortis comme un seul homme dans la rue le 12 janvier précédant le 14 maudit sont les seuls responsables de la ruine de notre pays.
VIVE BEN ALI.
À BAS LES TRAITRES!
Léon,
VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.
 
Ces commentaires n'engagent que leurs auteurs, la rédaction n'en est, en aucun cas, responsable du contenu.