La Tunisie sous l’épée de Damoclès des listes noires |
Publié le Vendredi 16 Février 2018 à 17:05 |
Manifestement, la Tunisie n’est pas au bout de ses peines, quant au risque d’être blacklistée de nouveau, pour des défaillances ou des carences juridiques dans tel domaine, ou tel autre. Le danger vient spécialement de l’Union européenne, notre partenaire dit stratégique, qui pourrait sanctionner le pays, pour la troisième fois, aux dires du président de l’instance nationale de protection des données personnelles (INPDP), si le projet de loi portant sur la protection des données personnelles n’est pas adopté avant fin Mai prochain. Chawki Gaddes qui multiplie les déclarations aux médias ces derniers jours, histoire de tirer la sonnette d’alarme, et d’inciter le parlement à inscrire ce texte à son agenda, affirme que la Tunisie est menacée encore une fois d’être incluse par l’Union européenne dans une liste noire, si elle n’adopte pas les principes du Règlement (UE) 2016/679 dans le projet de loi sur la protection des données personnelles, et que le texte n’est pas voté au parlement avant le 25 Mai 2018. La non-adoption de la loi sur la protection des données personnelles aura des répercussions extrêmement négatives sur l’économie tunisienne, étant donné que la plupart des entreprises ont recours aux données personnelles, à l’instar des banques, des centres d’appel et des sociétés de services, indique Chawki Gaddes, ajoutant, selon une dépêche de la TAP, relayée par la radio nationale, s’être entretenu avec le chef du gouvernement en octobre dernier, et lui a expliqué l’importance d’accélérer l’adoption de ce projet de loi et son application en protection de l’économie nationale contre des répercussions extrêmement graves. Il a encore déclaré ce vendredi sur Mosaïque qu’en cas d’adoption de la loi sur la protection des données personnelles, la Tunisie sera le seul pays dans le monde, en dehors de l’Union européenne, dotée d’une pareille loi, signalant que ce texte est bien meilleur, que le tourisme et l’agriculture pour relancer l’investissement et mettre un terme au chômage. L’Europe est en train de traiter les données personnelles de ses ressortissants, et est à la recherche de pays et sociétés en dehors de son espace géographique, pour le faire. Elle ne portera pas néanmoins son choix sur des pays qui ne respectent pas les données personnelles. Selon ses pronostics, l’Europe optera pour la Tunisie, si cette loi est adoptée, en tant que seul pays, en dehors du cadre européen, qui est dotée d’une loi de protection des données personnelles. Des sociétés s’installeront en Tunisie, créeront des postes d’emploi, et feront entrer des devises au pays, a-t-il dit. L’adoption par la Tunisie de la convention n’o 108 du Conseil de l’Europe, portant sur la protection des personnes contre le traitement systématique des données personnelles, en novembre 2017, n’est plus suffisante, et l’Etat se doit d’être plus ferme en matière d’application de la loi, avant l’entrée en vigueur de la législation européenne, a-t-il recommandé. A ce stade, les données personnelles sont protégées par un arsenal législatif, constitué de lois et de décrets. La nouvelle constitution de janvier 2014 évoque ce point dans son article 24 qui stipule : "L’État protège la vie privée, l’inviolabilité du domicile et le secret des correspondances, des communications et des données personnelles". Que dit le règlement européen ? Constitué de 173 articles, et publié au Journal officiel de l’UE, le nouveau règlement européen sur la protection des données personnelles, règlement 2016/679, prendra effet le 25 Mai 2018, et permettra à l’Europe de s’adapter aux nouvelles réalités du numérique. Le règlement européen prévoit dans son article 2 le respect des libertés et droits fondamentaux, en particulier le droit à la protection des données à caractère personnel, des personnes physiques, quelle qu’en soit la nationalité ou la résidence. Dans son article 04, le règlement européen appelle au respect des droits fondamentaux et des libertés, en particulier le respect de la vie privée et familiale, du domicile et des communications, la protection des données à caractère personnel, la liberté de pensée, de conscience et de religion, la liberté d'expression et d'information, la liberté d'entreprise, le droit à un recours effectif et à accéder à un tribunal impartial, et la diversité culturelle, religieuse et linguistique. Dans le but de permettre à l’économie numérique de se développer en toute confiance dans l’ensemble de l’espace européen, le règlement européen stipule dans son article 07 la nécessité pour les personnes physiques d’avoir le contrôle des données à caractère personnel les concernant. Gnet |
Commentaires
Ecrit par Agatacriztiz 19-02-2018 18:24
Quand on regarde, au niveau des technologies, du savoir faire et en terme de croissance, les chemins parcourus en vingt ans par la Corée du Sud, l'Indonésie, la Malaisie, le Vietnam et tant d'autres soi-disant "petits" pays, on peut faciment constater que ces derniers n'ont pas eu besoin de l'Europe pour grandir et s'affirmer comme "pays émergents".
Certes, nous avons encore besoin de l'Europe, mais il faudra un jour ou l'autre s'affranchir de ceux qui n'hésitent pas à nous traiter d'escrocs et de pirates alors que leur banques se sont faites une spécialité dans le brassage de l'argent sale de toutes les mafias du monde,( Banques Suisses, Luxembourgeoises, Anglaises notamment), veulent nous dicter leur conduite pour le respect de données personneles alors qu'ils sont champions en matière de contrôle satellitaire numérique, truffent leurs rues de caméras, et fouinent dans les ordinateurs et téléphones de n'importe quel citoyen pour en tirer le maximum d'onformation aussi personelles qu'intimes.
Cessons de constituer le "vivier" européen de main d'oeuvre bon marché dont ils ne cessent de profiter de plus en plus et regardons un peu plus loin que le bout de notre nez et notre salut viendra de notre audace à nouer des relations solides avec des partenaires tout aussi intéressé que nous à évoluer positivement, conquérir de nouveau marchés, à commencer par l'Afrique qui nous tend les bras depuis trop longtemps.