"La Tunisie selon le K", le ministère des AE s’indigne

Publié le Jeudi 26 Mars 2009 à 12:00
Bernard Kouchner, chef de la diplomatie française. Bernard Kouchner vient de jeter un pavé dans la mare en évoquant des présumées atteintes aux droits de l’Homme en Tunisie. Le MAE tunisien réagit avec virulence, le qualifiant "de droit de l’hommiste, déchiré par une crise existentielle." Les prémisses d’une tension sont là et cela n’est pas sans affecter les relations franco-tunisiennes qualifiées "d'étroites et de solides".

Les responsables des deux côtés ne ratent pas une occasion sans faire valoir l’exemplarité des relations entre la Tunisie et la France. Notre pays entretient avec son premier partenaire privilégié de la rive Nord d’intenses relations, notamment sur le plan culturel et économique. La visite annoncée par François Fillon, premier ministre Français en ce mois de mars en Tunisie, vise, à cet effet, à ouvrir de nouveaux horizons à une coopération bilatérale déjà dense.

Mais voilà qu’un nuage vient assombrir ce ciel bleu, risquant « de nuancer » l’idylle franco-tunisienne. L’homme par qui le scandale est arrivé n’est autre que French Doctor. Dans une interview à Jeunes Afrique (dans son numéro 22 au 28 mars 2009), Bernard Kouchner, chef de la diplomatie française a évoqué la Tunisie en ces termes «Il y a des atteintes aux droits de l’homme, des journalistes tracassés, parfois emprisonnés, et une politique générale de fermeté. Je ne peux pas être d ‘accord avec ce qui contrevient à la liberté d’expression et d’association. Et je serai très heureux si les élections se déroulaient dans un climat de transparence et de compétition".

Une déclaration qui a suscité le courroux de la Tunisie, et une source informée au ministère des Affaires étrangères l’a fait savoir en des termes incisifs à l’agence TAP : « Que M. Bernard Kouchner veuille faire croire qu’il porte toujours de l’intérêt aux droits de l’homme, est une question qui le regarde, mais qu’il parle de son attitude soit disant « nuancée » s’agissant de la Tunisie et qu’il se contente de colporter des clichés et des poncifs éculés il n’en a plus le droit au vu des responsabilités qui sont les siennes à présent.
En effet, ses déclarations, à la revue Jeune Afrique, sont malheureusement pour lui, bien loin d’être crédibles.

Quand on parle de journalistes « tracassés » ou encore « emprisonnés » en Tunisie et quand on le fait sous les lambris de la république française, on doit commencer par vérifier ses allégations pour éviter de se tromper de pays et d’époque, car il est très facile de mettre M. Kouchner au défi de citer un seul cas de journaliste emprisonné en Tunisie depuis plus de vingt ans. Les faits sont là. La vérité est là. Si M. Kouchner a des raisons personnelles de vouloir occuper la scène médiatique pour faire oublier certaines « contrariétés », il n’a aucunement le droit de le faire aux dépens de l’obligation de réserve à laquelle il est tenu et que lui-même rappelle dans sa déclaration.

Il faut dire que M. Kouchner n’en est pas à une contradiction près. On peut, certes, comprendre sa nostalgie des discours droit de l’hommistes enflammés, comprendre également la crise existentielle qui doit le déchirer de temps en temps, mais cela ne peut faire oublier le respect sacré dû à la vérité, à la réalité de ce qui se passe dans des pays qui ne sont qu’à une heure de vol des côtes françaises.

C’est l’une des obligations premières pour un Chef de la diplomatie, pour peu qu’il ait pour elle un minimum de respect".
Gnet et TAP

 

Commentaires 

 
#42 Monsieur Kouchner, de l’angoisse existen
Ecrit par Mansour EL Feki     04-04-2009 00:55
Monsieur Kouchner, de l’angoisse existentielle à « l’hommisme » idiosyncrasique:

On parle d’une idylle tuniso-française. Le mot « idylle » est défini dans le dictionnaire de la langue française de la manière suivante : « Amour naïf et tendre vécu affectivement par deux êtres dans la fraîcheur d'un sentiment idéalisé. » Généralement, il a une connotation d’éphémère, de quelque chose de circonscrit dans le temps. Or, le lecteur averti sait que les relations tuniso-françaises n’ont rien d’une idylle mais répondent à une complémentarité géopolitique, un partenariat économique et une communauté de destinée qui dépasse de loin la temporalité des gouvernements et des gouvernants, et qui non seulement résiste à l’épreuve du temps, mais s’en nourrit pour éclore en une exhalaison socioculturelle, voir civilisationnelle qui fait fi des prédictions intégristes de Samuel Huntington (Le choc des civilisations). Cette relation d’amitié est aujourd’hui à son apogée, en raison de la conjoncture de la présence, sur la rive sud de la Méditerranée, d’un pays qui a créé l’idéologie de la politique du changement (20 ans avant la campagne électorale de Monsieur Obama) et qui fait du développement socioéconomique, de la solidarité et des libertés individuelles, un levier dans l’émergence d’une démocratie en construction : la Tunisie d’aujourd’hui, et la présence, sur la rive nord de la Méditerranée, d’une France qui, avec Monsieur Chirac d’abord et avec Monsieur Sarkozy ensuite, est devenue moins narcissique, plus sereine et apaisée, qui sait par ailleurs apprécier à leur juste valeur les avancées socio-économiques et politiques de la Tunisie d’aujourd’hui.
Quant à l’envolée rhétorique de Monsieur Kouchner, il s’agit d’une tornade dans un verre d’eau. N’eut égard à sa fonction de ministre des affaires étrangères de la république française et du fait qu’il représente officiellement un peuple ami et son président, Monsieur Sarkozy, un ami avenant de la Tunisie, l’avis de Monsieur Kouchner n’émeut personne et ce qu’il dit, n’a de valeur que celle qu’on veut bien lui accorder. Monsieur Kouchner n’est pas à une contradiction près. Son élan humaniste fort élogieux à son essence finit par perdre de son éclat à l’épreuve de la réalité. Après un silence abyssal lors des derniers évènements de Gaza qu’on ne peut pas qualifier d’épopée des droits de l’Homme ni de victoire de la légalité internationale, onusienne -pour ne citer que l’exemple le plus récent-, Monsieur le ministre a voulu redorer son blason à peu de frais. « Le droit d’ingérence » présuppose une équité et une éthique sans faille, loin de la politique à géométrie variable. La Tunisie du changement n’est pas le pré carré de la politique à la petite semaine de qui que ce soit et les tunisiens de tous bords, de la majorité comme de l’opposition, toutes strates sociales et familles politiques ou professionnelles confondues, ne sont pas des hordes qu’on émeut ou qu’on mobilise, comme le ferait le toréador, par l’agitation de chiffons de couleur.
La démocratie française a 250 ans. La jeune république tunisienne, du haut de son demi-siècle d’existence, peut être fière de ses prouesses socio-économiques, culturelles, civilisationnelles et politiques. En toute humilité et avec un réalisme serein, le président tunisien a bien dit que le processus démocratique tunisien n’était pas encore achevé et qu’il restait encore beaucoup à faire. Son homologue français a compris et a choisi, comme la majorité du peuple de France, d’accompagner la Tunisie dans son essor et d’appuyer cette démocratie émergente, cette démocratie prometteuse, à la porte de l’Europe.
Aujourd’hui, la Tunisie est à la veille d’une échéance politique ; elle a la volonté d’en faire une célébration démocratique. Monsieur Ben Ali, déjà avant que vous commenciez à vous préoccuper de nos affaires internes, a invité nos amis, qu’ils soient visiteurs ou observateurs, à y participer dans un esprit de transparence totale. Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain; nous, Tunisiens, n’avons pas besoin d’une certaine surenchère pseudo politique, dénudée de tout fondement, nourrie par une certaine nostalgie anachronique, d’une certaine gauche caviar, pour se gargariser et se donner bonne conscience à peu de frais.
Cet incident étant évacué, la France, étendard des droits humains, est pour nous, Tunisiens, une grande amie, proche, à laquelle nous lient l’histoire et la communauté de destinée, dont le lit est ce nouvel espace euro-méditerranéen, promu par le président de la république française, Monsieur Nicolas Sarkozy; rapidement et activement soutenu, par un élan sincère et visionnaire du président de la république tunisienne, Monsieur Zine El Abidine Ben Ali. C’est notre avenir commun ; construisons-le, main dans la main. N’est il pas Saint Exupéry qui disait : « S’aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, mais regarder dans la même direction. ».
Vive l’amitié tuniso-française, vive la république.
Mansour EL Feki,

Universitaire, Montréal, Canada
 
 
#41 Chkoun ?
Ecrit par Kou_ch_n_chKoun     28-03-2009 10:08
Kouchner ! Faut jamais même pas entendre ce qu'il dit ! Un charlo !
 
 
#40
Ecrit par arabe malgre tout     27-03-2009 23:00
je me demande pourquoi on persiste pour comdamner Monsieur Kouchner et le traiter de juif et autres choses . kouchner a fait cette declaration en tant que ministre des AE de la France et non à titre personnel et jusqu'à maintenant aucun commentaire n'a été fait par les AE francais en reponse à la déclaration de notre ministere des AE ,donc il s'agit de la position officielle de la France.Donc il faut savoir qui comdamner...
 
 
#39 emotions
Ecrit par khammous     27-03-2009 21:09
Un trait de caractère chez nous les ARABES c'est l'émotionnel très exagéré.
Tenez par exemple :
Vient- t-il à l'esprit de qui que ce soit parmi nous de dire:
1/ que les publications du quotidien israelien HAARETZ à propos des crimes commis par TSAHAL à GAZA sont positives et méritent d-être soulignées.
Non on serait taxé de traitre et pourtant!!
2/ que KOUCHNER devait être soutenu lorsqu'il se référait dans son analyse en plein guerre de GAZA à la résolution 181 de 1947 à laquelle très peu d'ARABES et même des palestiniens y croient encore.
Non ( surtout après ses déclarations ) et pourtant!!
Peut être SAAD ZAGHLOUL..NAHAS et BOURGUIBA auraient été parmi les rares qui l'auraient fait sans craindre d'être taxés de traitres. Mais où sont-t-ils??

En politique ce genre de démarche nécessite un grand sang froid et un génie glacial qui savère toujours plus efficace qu'un courage..mal placé
Quant aux insultes et à l'aggressivité qu'il m'arrive de lire sur gnet ce sont de mauvaises conseillères.
Mais avec la politique de deux poids deux mesures pratiquée par ¨°la communauté internationale° je comprends la colère de nos jeunes même si je ne l'approuve pas.

Seulement voilà plus l'humiliation et l'injustice sont féroces plus nous devons être de glace pour réaliser nos objectifs.C'est notre destin.Ajourdhui il nous faudra des super BOURGUIBA et des superZAGHLOUL car le vase deborde de partout .
 
 
#38 C\'est un juif .
Ecrit par LE COMPTABLE     27-03-2009 20:01
Né le 1er novembre 1939 à Avignon, d'un père juif, Georges Kouchner, médecin de gauche, et d'une mère, Léone Mauric, infirmière bénévole de la Croix-Rouge issue d'une famille protestante aisée. Samuel, le père de Georges avait quitté la Lettonie pour la France en 1908 et avait fait venir son épouse Rachel l'année suivante. Pendant la Seconde Guerre mondiale Samuel et Rachel ont été arrêtés en 1944 et déportés à Auschwitz[2]. Ils font partie du convoi No 76 en date du 30 juin 1944
 
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