La Tunisie renonce à sa neutralité et devient "allié majeur" de l’OTAN

Publié le Vendredi 22 Mai 2015 à 17:36
Entretien Béji Caïd Essebsi/ Barack Obama au bureau ovale. Béji Caïd Essebsi a été accueilli avec tous les honneurs à Washington. Outre sa rencontre avec Barack Obama, à la Maison blanche, point d’orgue de sa visite, le président de la république a été reçu par les ténors de l’administration américaine, le chef du département d’Etat, John Kerry, le vice-président, Joe Biden, et le chef du Pentagone, Asthon Carter.

Une nouvelle page s’ouvre dans les relations tuniso-américaines, disait BCE, une phrase dont s'est fait l’écho, son homologue américain, dans ses engagements encore une fois réitérés, de continuer à soutenir la Tunisie, notamment sur les plans économique et sécuritaire. Comme preuve concrète de cette idylle, Obama désigne la Tunisie comme étant "un allié majeur non-membre de l’OTAN".

Notre pays rejoint ainsi une quinzaine d’autres ayant ce statut, dont le Maroc, l’Egypte, le Bahreïn, ou encore l’Afghanistan et le Japon. Avec cette désignation, il aura à accéder à une meilleure coopération sécuritaire et militaire avec les pays de l’Organisation du traité de l’atlantique Nord, notamment les Etats-Unis, chose qui lui permettra de parfaire sa lutte contre le terrorisme.

La Tunisie passe ainsi d’un pays, faisant partie, aux côtés de six autres dont le Maroc, l’Algérie, l’Egypte et la Jordanie,  du dispositif du dialogue méditerranéen, initié en 1994 par l’OTAN, à un stade plus avancé dans son partenariat avec cette organisation militaire de défense de l’Europe et de l’Amérique.

L’accession de la Tunisie à ce statut n’est ni fortuit, ni un fait isolé, il s’inscrit dans le droit fil de la nouvelle donne internationale, où les rapports entre les nations n’ont pas fini d’être redessinés, un processus qui a commencé depuis l’effondrement de l’Ex-URSS, la chute du mur de Berlin, et la fin supposée de la guerre froide.

Béji Caïd Essebsi reçu par Joe Biden.  et par Asthon Carter.

De l’époque du monde bipolaire, et de l’affrontement Est/ Ouest, la Tunisie, alors membre fondateur du mouvement des non-alignés, marquait théoriquement ses distances envers ces deux entités rivales, même si, en pratique, elle était beaucoup plus proche de l’Occident, et de l’Europe, du fait de son passé colonial, et de sa proximité géographique de cette région du monde.

Avec sa nouvelle posture "d’allié majeur" de l’alliance atlantique, il n’y a plus d’ambiguïté, Tunis choisit clairement son camp et ses alliés, et ne peut plus se prévaloir d’une quelconque neutralité, une constante dans sa politique étrangère qui est, de ce fait, battue en brèche.

Ce cheminement est-il néanmoins choisi ou subi par notre pays ? La deuxième hypothèse semble la plus plausible. Dans l’état d’atonie générale où elle se trouve, la Tunisie n’a pas tout à fait les coudées franches de décider de son destin et de préparer son présent et son avenir à sa guise. Notre pays n’est pas en capacité de surmonter les défis et de sortir de l’ornière par ses propres moyens. Elle ne cesse d’ailleurs de solliciter le soutien de ses partenaires, pour faire face à la crise économique et au péril terroriste.

Béji Caïd Essebsi l’a résumé en quelques mots à l’issue de son entretien avec Barack Obama,  "nous avons besoin des Etats-Unis, mais, on ne peut pas dire (que le contraire est vrai) et qu’ils ont besoin de nous".

Sauf que les puissances mondiales qui n’arrêtent pas de nous chouchouter, de louer le génie de notre peuple, le succès de notre transition démocratique, et de dérouler le tapis rouge à notre président de l'Elysée à la Maison blanche, ne sont pas des philanthropes. Ils ne s’investissent dans un pays ou un projet, que si cela sert leur intérêt, et ils ne s’en cachent pas.

Dire que les Etats-Unis  sont totalement désintéressés dans leur sollicitude à notre égard, relèverait de la pure naïveté. A l'inverse, dans ce monde multipolaire qui se dessine, la guerre pour l’extension des zones d’influence n’a jamais cessé. Le pays de l’Oncle Sam serait gagnant, ne serait-ce, que d’attirer la Tunisie dans son pré-carré et lui vendre des armes pour lutter contre le terrorisme, et que sait-on qu’est-ce qu’il peut encore lui demander.

Contrairement à ce que le suggère l’appellation, notre pays sera un allié mineur et non majeur de l’OTAN, dans la mesure où il sera un membre passif, et récipiendaire d’aide et non un acteur actif. La Tunisie qui a l’air de tutoyer les grands, n’est pas en état de jouer dans leur Cour. Que ce soit avec les Etats-Unis, et le partenariat stratégique en perspective ; avec l’Europe, et le statut de partenariat privilégié annoncé, ou encore dans ses relations avec les principales institutions financières, à l’instar du FMI et de la BM, notre pays se complaît dans des familiarités que si elles ne sont pas maîtrisées, risquent de l’affaiblir davantage, et de lui faire perdre, petit à petit sa souveraineté et l’indépendance de sa décision nationale. Pour la simple raison que les rapports de force sont nettement en sa défaveur.

Oui à des relations avec les grandes puissances, et avec les bailleurs de fonds, pourvu qu’elles soient exploitées à bon escient, dans la fortification de nos moyens à remonter la pente et à redresser le pays, en ne perdant jamais de vue la suprématie de l’intérêt national.
H.J.


 

Commentaires 

 
#6 @Mongolfier
Ecrit par Léon     28-05-2015 18:06
À court d'arguments, on juge la forme. C'est toujours l'échappatoire classique. "Il a oublié un s à la seconde personne du singulier!", "Ahhh comme il parle mal", "ce qu'il écrit mal!", bref tant d'arguments qui n'ont rien à voir avec la choucroute.
L'arme des faibles. Alors on reproche exactement à l'autre ce que l'on a peur de se faire reprocher. La meilleure défense c'est l'attaque quand on est à court d'arguments! N'est ce pas Montgol?
C'est exactement là que le proverbe chinois prend tout son sens: "Quand tu montre la lune à l'imbécile, il regarde ton doigt". Alors regarde le bien, il finira par une supination et passer à autre chose.
Léon.
 
 
+3 #5 Mais bien sur!
Ecrit par Ahmed     28-05-2015 10:32
Nous y sommes. L'un des objectifs de la dite révolution est réalisé!
Réjouissons nous!
 
 
#4 Tu deviens vulgaire Léon
Ecrit par Montygolikely     27-05-2015 11:33
Quand on a plus d'arguments sérieux, on devient en un premier temps vulgaire, puis on sombre dans la violence...
Maîtrises toi Léon, réfléchis un peu, on est dans un espace public ici,
Si tu aimes vraiment Ben Ali à ce point, va le rejoindre en Arabie Saoudite et étudier un tant soi peu le sens de la Sourate de l'Abeille.
 
 
-2 #3 @Montygolikely
Ecrit par Léon Al African     25-05-2015 16:26
Ton "soyons vraiment sur nos gardes" me fait rire. Trop tard mon grand! C'est l'une des conséquence de la misérolution.
C'était en 2011 qu'il fallait être sur ses gardes et ne pas se faire prendre au panneau des occidentaux, par haine, par régionalisme, par prétention et autres sentiments louables.
Là ta remarque sonne comme l'histoire de l'homme dépassé par les dérives de sa femme (je te laisse deviner lesquelles) et qui, la voyant avec un homme dans son lit conjugal lui dit "la prochaine fois, tu vas te mettre à fumer ou quoi?".
Fini mon grand, plus rien à voir, circuler! Vous avez laissé violer votre Mère Patrie tout en applaudissant le violeur. Maintenant vous lui chercher une vertu?
Tunisiens laissez tomber! Vous avez été lésés avec un Grand "B".
Il fallait écouter Léon dès 2011.
Léon.
VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.
 
 
-4 #2 Corrigez le titre svp!
Ecrit par Léon     25-05-2015 13:09
"La Tunisie renonce à sa souveraineté et devient "Larbin majeur" des États Unis".
C'est la conséquence logique de la trahison collective de tout un peuple, mu de haines diverses, de régionalisme et d'une prétention sans limites. Cette dernière les a fait appeler Bac-4, celui qui a fait du peuple impotent qu'ils forment, le miracle tunisien.
Aujourd'hui condamné à la mendicité d'état, ils vendent leurs âmes à leurs prétendus sauveurs.
VIVE BEN ALI, VIVE BEN ALI, VIVE BEN ALI.
À BAS LES TRAITRES!
je viendrai un jour faire leur nouveau 7 Novembre à ces traîtres!
Parole de Léon.
VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.
 
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