La Tunisie prise en otage, sur fond d’un conflit idéologique pour le pouvoir

Publié le Jeudi 05 Septembre 2013 à 17:38
Vue des séances de dialogue menées par la médiation de l'UGTT.Plus le temps passe, plus la crise politique s’exacerbe. Les signes envoyés par les pourparlers indirects sont inquiétants, et plaident plutôt en faveur de l’échec de ce processus laborieux. Si les choses restent en l’état, on n’est pas loin de la déroute d’un pays dont l’économie est extrêmement éreintée, incapable, qu’elle est, de subir encore plus longtemps les contrecoups de cette impasse qui traîne en longueur.  

La banque centrale de Tunisie a mis en garde dans un communiqué rendu public hier mercredi 04 septembre que "l’exacerbation de la tension sur la scène politique menace les fondamentaux de l’économie nationale". C’est une chronique d’une dégénérescence annoncée. La classe politique qui chante les louanges de l’intérêt national et de l’amour de la patrie, mène, intentionnellement ou non,  un véritable travail de sape, dont les conséquences seront lourdement ressenties, et difficilement remédiables, si cette descente aux enfers venait à persister. On n’en se remettra pas d’aussitôt de cette déperdition tous azimuts qu’on est en train d’observer, impuissants. Détruire, c’est facile ; construire est tout ce qu’il y a de plus difficile. 

La Tunisie est en train de perdre ses acquis et ses forces, son image se dégrade de jour en jour aux yeux de l’extérieur. Pour preuve, notre honteuse 83ème place au classement sur la compétitivité du Forum de Davos, une chute vertigineuse par rapport à l’année 2010-2011 où on était classé 40ème.

La détérioration des attributs de la Tunisie est-elle aussi perceptible dans le châtiment qui nous est réservé périodiquement par les agences de notation, et qui s’annonce encore plus sévère, laissant craindre une baisse plus grave de notre note souveraine.

La Tunisie est engagée sur une mauvaise voie, les déconvenues qu’elle ne cesse d’accumuler lui coûteront cher. Il ne lui sera pas facile de restaurer son image et de rétablir la confiance auprès de ses partenaires, des bailleurs de fonds et des investisseurs étrangers. Cette situation déplorable n’est pas née ex-nihilo. Outre les effets pervers de la révolution, et les difficultés liées à la transition démocratique, la classe politique en assume la plus grande responsabilité. Ses tiraillements, et sa bataille pour le pouvoir, sur fond de lutte idéologique, risquent de nous être fatals.   

A ce jour, les politiques se montrent conscients, au niveau du discours,  de l’ampleur des menaces qui pèsent sur le pays. Ils ne trouvent pas mieux à faire qu’à accuser l’autre camp d’être à l’origine de tous les maux, et  qu’à le taxer de tous les torts. Les choses ne sont pas aussi tranchées et évidentes que cela. Il n’y a pas les vertueux d’un côté, et les non-vertueux de l’autre. Les désintéressés d’un bord, et les opportunistes de l’autre. Le conflit actuel est profondément politicien et électoraliste. Il se résume en la volonté des uns de se maintenir au pouvoir, de ne pas céder devant l’adversaire et de préserver leur crédibilité auprès de l’opinion publique en prévision du prochain scrutin ; et la volonté des autres de les déloger le plus promptement possible du pouvoir, en concluant à leur échec cinglant, dans une tentative d’en affaiblir les chances aux prochaines échéances électorales, pour augmenter les leurs.

Le bras de fer engagé entre les deux camps découle d’un rapport de défiance. C’est cette crise de confiance reconnue par tous qui prévaut notamment entre Ennahdha et l’opposition. Le mouvement islamiste craint la propension de ses adversaires à l’éradication et à l’exclusion, en ayant présent à l’esprit le scénario égyptien. L’opposition a peur qu’Ennahdha ait la mainmise sur les prochaines élections, en sa faveur, ce qui en entacherait la crédibilité et la transparence.

Des rapports sommes toutes complexes, émaillés de rancœur et de désamour. Ils trouvent leurs origines dans le passé trouble des relations entre islamistes conservateurs d’une part et progressistes, modernistes, laïcs de l’autre, que des générations successives de Tunisiens ont vécu à l’université au cours des années 80, 90 et même avant, au gré des AG véhémentes.

La Tunisie est aujourd’hui l’otage de cette polarisation ; de ce clivage idéologique dont la gravité réside dans le fait que ses instigateurs sont prêts à aller loin pour décrédibiliser et laminer l’autre, politiquement cela s’entend, quitte à mettre en péril l’intérêt suprême de la nation.

Pourtant face un tel  niveau d’acuité de la crise, les intérêts partisans étriqués doivent être relégués au dernier plan. Il n’en est rien.  Sinon comment expliquer l’échec de la classe politique à parvenir à un compromis à même de débloquer la situation et de lancer un dialogue national censé sortir la Tunisie de l’ornière. A entendre les déclarations des uns et des autres, on en est loin, et la tension risque de monter d’un cran dans les prochains jours. Entre Hassine Abassi qui annonce à demi-mot l’échec des pourparlers indirects et qui promet de dire les quatre vérités au peuple tunisien, l’opposition qui en conclut déjà à l’échec et menace d’opter pour l’escalade et la mobilisation populaire à partir de samedi 07 septembre, jour de commémoration du 40ème jour du décès de Mohmed Brahmi, et la troïka qui gère mal ses bisbilles et qui refuse d’annoncer la démission de son gouvernement, comme condition préalable au dialogue, comme le veut l’opposition ; l’on a du mal à entrevoir le bout du tunnel. Cela s’appelle une cécité politique au mépris de l’intérêt national, la classe politique dans son ensemble en assumera la responsabilité et sera obligée un jour de rendre des comptes…
H.J.


 

Commentaires 

 
+1 #5 qui sont les contres révolutionnaires
Ecrit par ennahdamais     06-09-2013 20:05
Les Tunisiens inquiets de la dégradation continue de la situation dans tous les domaine se sont posé la question a savoir es qu’il y’a une contre révolution et qui sont les contres révolutionnaires ?
Mais pour répondre a cette question ils se sont posé ces questions mais non les seules a savoir :

Les députés de l’ANC ont été élus par le peuple Tunisien mais pour quelle période et pourquoi faire ?
-Es que notre révolution a élu un partie qui avait une majorité relative pour qu’il détourne les objectifs de cette révolution ?
En effet ,en faisant des alliances contre nature avec d’autres parties il a bien planifié pour rester indéfiniment en omettant volontairement de transcrire dans la petite constitution la période (stipulée dans la loi )de 1 ans maximum pour finaliser rédaction de la constitution .
Mais le fait de ne pas mettre la période dans la petite constitution ne contredit pas la loi et les engagements écrits et signés par 11 parties représentatifs de l’ANC.
D ‘autant plus que tous concorde maintenant que ces parties alliés s’échangent les rôles pour tromper de plus les Tunisiens et ils ont aussi planifiés pour s’assoir sur la volonté du peuple et détourner les objectifs de la révolution en plaçant leurs partisans incompétents dans tous les rouages de l’état.

Ils ont trahi la confiance et la mission pour laquelle ils ont été élus par les Tunisiens .Il est devenu claire qu’ils veulent profiter pour leurs parties en considérant les Tunisiens comme des naïfs et une proie qu’ils ont le scrupule de se partager sans aucun intérêt pour trouver la moindre solution pour les réels soucis des Tunisiens qui ne font que se multiplier. Le peuple n’a aucun doute que c’est la Troïka les contres révolutionnaires.

-Es que la révolution a dit qu’il faut payer 217 députés pendant 2 ans pour que ces derniers profitent a vie d’une excellente allocation de retraite alors que le boulot aura pu être fait en 6mois voir 1 an au maximum comme ils auraient du le faire pour honorer leurs engagements signés vis-à-vis des Tunisiens?
Cette Mafia a tous planifié et elle s’étais voté une loi dans le sens d’avoir le droit a une allocation de retraite équivalente au salaire du député si ses fonctions sont supérieures ou égales a 2 ans. Le peuple n’a aucun doute qu’que c’est la Troïka les contres révolutionnaires.

Aussi ;n’est il pas honteux et scandaleux que Les constituants se sont établis dans leur confortable situation, et sortis leurs griffes pour transfigurer le visage de celui qui oserait porter atteinte à leur privilèges ou les priver de ce droit discutable au pognon du contribuable. La Loi de cette Mafia consiste à voler le peuple en se basant sur la loi qu’elle a voté _ tel qu'en témoigne la fonction impudique des membres de l'ANC ? Le peuple n’a aucun doute que c’est la Troïka les contres révolutionnaires.

les Constituants de l'ANC ont hotté aux Tunisiens l'envie de regarder la télé! Ils ne sont ni démocratiques et ne sont plus légitimes. Ils veulent partager la cagnotte bien qu'ils ne soient que des Fils Naturels d'une cohabitation politique romancée !
Et Meherzia Laâbidi le fait qu'elle touche le salaire de 10 personnes est que ce n’est pas une insulte à l'intelligence du peuple tunisien ? Le peuple n’a aucun doute que c’est la Troïka les contres révolutionnaires.
Beaucoup d'autres membres de l'ANC qui n'ont brillé que par leur ignorance et leur insolence ne sont ils pas que la preuve de l’échec des élections.
Ces échec, ajouté aux autres échecs du Gouvernement, ne doivent ils pas pousser les Tunisiens à empêcher ces membres de l'ANC de voler nôtre argent ?
ils étaient élus pour un an seulement: par voie de conséquence, ils n'ont pas le droit à une allocation de retraite..


-Es que la révolution a dit qu’il faut faire couler l’état et le cribler de dettes par des gouvernements 1 et 2 imposées par cet ANC et surtout Ennahdha et ces alliés de circonstances et par intérêt strictement personnels et de leurs parties en dénigrant l’intérêt des Tunisiens , ?
-Es que la révolution adit qu’il faut commencer la constitution par une page blanche et tergiverser pendant plus de 6 mois rien que sur l’introduction parce qu’un partie et contre tous voulait que la constitution remplace le coran ? Le peuple n’a aucun doute que c’est la Troïka les contres révolutionnaires.

Alors qu’on a pu avoir du bon sens et épargner la Tunisie toute cette déroute en procédant a enlever les articles rajoutés par les conseillers de Bourguiba et de Ben Ali et d’ajouter des articles renforçant les libertés et l’équilibre des investissements dans les régions conformément aux objectifs de la révolution, surtout en s’appuyant sur une commission d’experts en droit constitutionnel et le boulot aurait pu se faire en moins de 6 mois avec
un excellent Résultat.


Mais Ces apprentis a tous point de vue et qui veulent nous imposer l’idée qu’ils sont plus experts que les professeurs en droit constitutionnel, mais non seulement ; ils les ont même écarté tous ce qui expert toujours sous prétexte qu’ils ont été élus . Il n’ya qu’a voir la ridicule commission de ce monsieur Khedr.
Est-ce que Khedher est un expert en droit à part le trucage des textes des lois par des clauses et des provisions? Le peuple n’a aucun doute que c’est la Troïka les contres révolutionnaires.
-Es que la révolution a dit qu’il faut placer tous les médiocres partisans des parties de la Troïka pour bloquer les rouages du fonctionnement de l’état et ainsi bloquer l’ économie de la Tunisie et appauvrir de plus en plus les Tunisiens, alors que les plus compétents sont évincés et écartés des fonctions vitales de l’état . ?
-Es que la révolution a dit qu’il ne faut pas avouer au peuple qu’en est endetté a 600 °/° alors que la dette en 1990 était de 5milliars ,elle est actuellement a plus de 40 milliards de dinar et qu’on va inéluctablement a la faillite avec un gouvernement des plus incompétents de notre histoire après l’Independence et qui ne fait que contracter des crédits successifs pour nous dire qu’il a 114 jours de devises. ? Le peuple n’a aucun doute que c’est la Troïka les contres révolutionnaires.
Alors que ce gouvernement des plus incompétents nationales continue a nous mentir en incluant les crédits qu’on lui verse régulièrement dans ses calcul.
Rien que le 2 septembre et ce n’est pas la seule fois qu’ils sont allé supplier les Américains de nous aider a avoir d’autres crédits pour compléter le budget 2.014,mais quoi en échange .. ? Le peuple n’a aucun doute que c’est la Troïka les contres révolutionnaires.

La réponse des Tunisiens à ces questions et non les seules a été sans le moindre doute que ces kidnappeurs de notre révolution ou les contres révolutionnaires sont bel et bien la Troïka et a leur tête Ennahdha .
Les mesures extrêmement urgentes que je pense que la majorités des Tunisiens recommandent pour sauver ce qu’on peut et corriger le chemin conformément aux objectifs de la révolution a savoir :

1/La Troïka doivent commencer au moins a se taire et s’auto critiquer d’autant plus qu’a l’évidence ils nous ont fait descendre aux abimes sous prétexte de la rengaine qu’ils ont été élus et auraient du accepter sans tergiverser pour au final rejeter la proposition du quartette qui est la seule perche qui permet la sortie du pays du bourbier qu’ils ont enfoncé la Tunisie dedans .
2/Laisser la place a un gouvernement des meilleurs compétences nationales pour redresser le pays ce n’est pas les opposants ou la Troika qui continuera a diriger le pays mais les meilleurs compétences nationales quelque soit leurs appartenance politique
3/ Il suffit de voler le peuple les députés doivent rembourser le trop perçu pour une durée de leur mandat qui est prévu dans le contrat avec le peuple de 1 an au maximum .
Le peuple se réserve le droit a porter plainte contre ces criminels qui l’on dégringolé a tous les niveaux et qui l’on escroquer.
4/ le nouveau gouvernement de compétences nationales a pour tache essentielle d’assainir le pays des perturbateurs et engage des procédures pour faire régner la loi et l’ordre et organiser les élections dans les bonnes conditions .
5/ Le peuple va annuler toutes les nominations d’incompétents qui détruisent les fondements de l’état et va donner a ceux qui sont les plus compétents quelque soit leurs appartenance politique le droit qui leur reviens a être dans le bon poste du rouage de l’état.
6/ le peuple ne veut pas d’une presse muselée et ne voudra pas retourner a une dictature pire que celle de Ben Ali et ne permettra a aucun gouvernement d’imposer une ligne pro gouvernementale qui cache le soleil et qui fait l’autruche.



Mais cette fois ils n’auront que la seule possibilité d’observer leurs échecs car le peuple va exiger que les élections se fassent dans les règles de l’art.
 
 
+1 #4 Vive la médiocrité
Ecrit par Royaliste     06-09-2013 14:04
les tunisiens ont choisie Ali Chevrotine comme chef, ce monsieur n'a jamais travaillé, comment voulez vous que le pays avance si vous choisissez des incompétants.
avant lui c'etait Hammadi tafjir, lui aussi n'a jamais travaillé.

quand vous avez mal au torce, est-ce que vous aller voir le hammas du quartier ou un medecin spécialiste?
 
 
+2 #3 qui est responsable du blocage?
Ecrit par volvert     06-09-2013 11:06
La politique de l'affichage et des annonces, sur le mode de l'agitation subite depuis que leur échec est devenu visible, se traduit par un terrorisme local-affilié ou non à la nébuleuse islamiste- et une crise politique, sociale et économique.
Nonobstant, les associés de la troika se refusent au dialogue sérieux et sincère.
Face à une opposition hétérogène et plurielle qui a su accepter la plate-forme de l'UGTT, et ne revendique plus la dissolution de l'ANC -point cardinal-, Ennahdha et ses soutiens voudraient bien lui imputer la responsabilité du blocage.
Négocier, c'est savoir transiger.
Or, ils ne cèdent ni sur l'ANC, ni sur le gouvernement et nous invitent à faire crédit à leur engagement en faveur d'un changement de gouvernement sous condition que le débat national soit engagé et évolue dans le sens qui leur convient.
Quiconque est de bonne foi ne peut croire aux promesses de gens dont les déclarations contradictoires sont nombreuses et souvent empreintes de menaces et d'intimidations.
Ainsi, il me semble injustifiable de laisser entendre une égalité de responsabilités entre les parties et un mème entètement à camper sur ses positions.
Le constat est inverse.
Et l'irresponsabilité est grande coté gouvernement et troika, dont on voit bien les tentatives de maquiller la réalité afin de la rendre conforme à leurs espérances lorsqu'ils nous affichent une détermination sans faille à "éradiquer le terrorisme" ou les résultats économiques positifs, contredits par tous les observateurs, et dont les effets se traduisent par la hausse des prix et l'inflation non maitrisée.
Pendant ce temps, la violence verbale dont l'usage est quasi naturel chez les tenants du gouvernement accompagne les autres violences: violence sociale pour les plus démunis attaqués dans leurs moyens de subsistance et la terreur qui gagne la société.
 
 
-3 #2 notre mal c'est l'UGTT
Ecrit par consultant     06-09-2013 10:30
la gangrène qui ronge la TUNISIE c'est l'UGTT .


MENSONGE ET HYPOCRISIE.

l'UGTT ET LE RCD SONT DES ANCIENS CAMARADES DE CLASSE.
ILS SONT ISSUS DE LA MÊME SOUCHE.
ILS UTILISENT LES MÊMES MÉTHODES.
AUJOURD’HUI SI ON EST DANS LA MERDE C'EST A CAUSE DE L'UGTT.
CES GENS LA UTILISEnt LES GRÉVES POUR DÉFENDRE LES CORROMPUS DE L'UGTT.
 
 
+1 #1 Soyant droit.
Ecrit par Tounsi     06-09-2013 06:27
Il se résume en la volonté des uns de se maintenir au pouvoir, de ne pas céder devant l’adversaire et de préserver leur crédibilité auprès de l’opinion publique en prévision du prochain scrutin ; et la volonté des autres de les déloger le plus promptement possible du pouvoir, en concluant à leur échec cinglant, dans une tentative d’en affaiblir les chances aux prochaines échéances électorales, pour augmenter les leurs.

A la fin on se trouve au fond du puit.
Qui c'est qui payera?
Ces responsables ne sortiront pas du pays comme il a fait ben ali.
Donc ces eux qui vont payer au premier.
 
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