La Tunisie ferme son consulat à Tripoli, rupture avec Fajr Libya !

Publié le Vendredi 19 Juin 2015 à 13:23
La Tunisie appelle tous les agents consulaires de Tripoli à rentrer au pays. La Tunisie annonce ce vendredi 19 juin la fermeture du siège de son consulat à Tripoli, signe d’une rupture avec le gouvernement de l'ouest contrôlé par Fajr Libya. Cette annone intervient dans la foulée de la séquestration la semaine dernière de dix diplomates tunisiens, rentrés ce vendredi au bercail…

Le ministre des Affaires étrangères, Taïeb Baccouche, a annoncé ce vendredi, la fermeture du siège du consulat tunisien à Tripoli, appelant tous les agents consulaires qui y sont affectés à le quitter et à rentrer au pays.

Accueillant les diplomates tunisiens à l’aéroport d’al-Aouina, séquestrés depuis une semaine à Tripoli, Baccouche a pressé, dans une déclaration aux médias, l’ensemble des Tunisiens de retourner au pays et de ne pas se rendre en Libye, à l’heure actuelle.

Cette annonce marque un changement de la politique tunisienne envers le dossier libyen, et des rapports entretenus avec les différents protagonistes de la scène libyenne. 

Contrairement au gouvernement de Mehdi Jomaâ qui avait quasi-exclusivement des rapports diplomatiques avec le gouvernement internationalement reconnu de Tobrouk, la nouvelle classe dirigeante issue des élections, a d’emblée décidé de se tenir à la même distance des deux gouvernements. Taeïb Baccouche avait fait part quelques jours après son arrivée à la tête de la diplomatie tunisienne, de la décision d’ouvrir deux consulats en Libye, l’un à Tripoli, et l’autre à Benghazi, réitérant que notre pays se tient à la même distance de toutes les parties en Libye.

"La Tunisie entretenait des rapports avec le gouvernement de Tobrouk à l’Est, et celui de Tripoli à l’Ouest, et avait reçu des diplomates des deux parties", avait-il déclaré en février dernier.

Le président de la République, Béji Caïd Essebsi avait reçu, à un peu plus de deux semaines d’intervalle, le chef du gouvernement de Tobrouk, Abdallah el-Thani (31 mars 2015), et  le chef du gouvernement de salut national (Tripoli), Khalifa Mohamed Ghouil (17 avril 2015).

La Tunisie ne manquait pas une occasion pour affirmer sa neutralité envers les deux gouvernements rivaux, insistant qu’elle n’est pas partie-prenante du conflit en Libye, et que son rôle consiste à jouer les bons officies et à inciter les acteurs libyens au dialogue afin de parvenir à une solution politique à la crise, en disant sa ferme désapprobation de toute intervention militaire chez notre voisin du sud.   

Mais, entretemps, les incidents se sont répétés. En mai dernier, plusieurs dizaines de ressortissants  tunisiens ont été arrêtés à Tripoli, dans ce qui a été qualifié par la partie libyenne comme "une opération de contrôle d’identité".

Baccouche avait alors  lancé une mise en garde au gouvernement de Tripoli contre le fait de laisser se reproduire un tel incident, sous peine que ses relations avec la Tunisie ne s’en ressentent.

C’est aujourd’hui, chose faite, l’annonce ce vendredi de la fermeture du consulat tunisien, et le rapatriement des membres de la mission consulaire, constitue une rupture des relations diplomatiques, du moins avec le gouvernement de Tripoli, contrôlé par les milices de Fajr Libya.

La Tunisie avait perçu dans l’agression lancée la semaine dernière contre son consulat, et la séquestration de ses dix diplomates, par des éléments appartenant à des milices armées, "une violation de sa souveraineté, et une transgression des usages diplomatiques et du droit international".   

Les milices de Tripoli réclamaient à travers cet assaut, la libération de Walid Klib, un dirigeant de Fajr Libya, objet d’un mandat de dépôt émis en mai dernier par un tribunal tunisien, pour une affaire classée terroriste. La justice tunisienne a décidé mercredi l’extradition du prisonnier libyen, conformément à une convention à ce sujet conclue entre la Tunisie et la Libye.
Gnet


 

Commentaires 

 
+2 #2 Ok pour le grand Magreb.
Ecrit par tounes elhora     21-06-2015 07:44
Tout a fait d'accord pour aider nos voisins Libyen même militairement. Attention de ne pas faire les même erreurs des occidentaux d’être avare et attiré par leur richesses. Et out a fait d'accord pour construire un grand Maghreb véritablement uni.
 
 
+4 #1 la neutralité a échouée.
Ecrit par Royaliste     19-06-2015 15:59
il faut prendre notre destin en main, former une coalition avec l'Egypte et l'Algérie et intervenir en Libye.

Nous restons spectateurs tandis que notre avenir se joue dans les capitales européennes.

On parle de construction du Magreb Unis, voila une occasion de passer des slogans aux actes.

aujourd'hui, la Libye se disloque, demain l'Algérie et l'Égypte risquent de subir le même scénario.



PS: Article 5 de la constitution Tunisienne:

La République tunisienne fait partie du Maghreb arabe, elle œuvre à la réalisation de son union et prend toutes les mesures pour la concrétiser
 
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