La Tunisie fait ses premiers pas dans le nucléaire

Publié le Jeudi 30 Décembre 2010 à 12:10
Mourad TelminiNiché depuis 1999 dans le pôle technologique de Sidi Thabet, le centre national des Sciences et Technologies nucléaires est encore en chantier. Axé sur les études et les recherches, le CNSTN a pour entre autres missions de garantir la sûreté nucléaire et de fournir conseil et expertise.

Son activité n’a pas encore atteint son seuil optimal. Car, en matière d’utilisation de l’énergie nucléaire, la progressivité est de mise. "On ne peut pas sauter d’un coup du plancher au plafond", nous dit Mourad Telmini, son Directeur Général, lors de la visite médiatique organisée mardi dernier.

Avant d’arriver aux locaux du centre naturellement austères, on s’arrête au laboratoire mobile, qui détecte les régions riches en uranium, et en matières radioactives.  Avec l’ENIT, le CNSTN a réalisé un projet sur le phosphogypse  qui constitue un problème jusque-là insoluble en Tunisie, notamment dans la région de Gabès. "Le projet qui en est à son avant-dernière étape, a consisté à construire deux chambres témoins : une chambre avec des briques ordinaires, et une chambre avec des briques contenant du phosphogypse. Résultat : pas de  différence, et les briques avec phosphogypse sont 20% moins chères", selon Nafaâ Rkiki, directeur de la sûreté nucléaire.

Accélérateur d'électrons. Le centre comprend deux installations : un ionisateur gamma et un accélérateur d’électrons, utilisés pour la stérilisation des dispositifs médicaux à usage unique (seringues, fil de suture, instruments de laboratoire), explique Mokhtar Kraïm, ingénieur principal. L’accélérateur d’électrons sera opérationnel dans les tous prochains mois. Les ingénieurs  travaillent sur ces deux installations à distance, avec des murs dont l’épaisseur peut atteindre trois mètres. "Si on y entre, c’est la mort immédiate en une fraction de seconde", nous assure-t-on. Pourtant, les journalistes y étaient ce jour-là sans aucune protection, ils en sont sortis indemnes, car l’imposant appareil, installé dans une salle bruyante, n’était pas encore en marche.

D’autres projets sont en cours au sein du CNSTN, dont l’ unité de traitement des sources radioactives ; un réacteur de recherche est à l’étude, mais aucune date n’est encore arrêtée pour qu’il voit le jour, ce sera dans six à sept ans, estime le DG du CNSTN, qui explique que le centre joue le rôle de Technical Support Orgonazation  (TSO), pour le réacteur nucléaire qui sera construit par la STEG à l'horizon de 2020, et dont l’étude de faisabilité est en cours.

Ce faisant, trois études sont en cours au sein du CNSTN : une étude de faisabilité bi-fonctionnelle de production de l’électricité et de dessalement de l’eau de mer par énergie nucléaire, une étude sur la stratégie nationale de formation en sciences et techniques nucléaires et une troisième étude de contrôle radiologique du projet Taparura.
 

L'accélérateur d'électrons sera bientôt opérationnel.   Appareil de refroidissement de l'accélérateur d'électrons.

Le centre a des conventions de partenariat avec les centres de recherche et les entreprises publiques, avec les industriels dans le domaine de médecine et d’agroalimentaire. Le CNSTN entretient des liens avec l’Agence internationale de l’Energie atomique, et deux de ses experts ont été recrutés par l’AIEA.

L'INRAP couvre un champ d'activités très large. Exit le mircrocosme du nucléaire, direction l’Institut national de Recherche et d’Analyse pysico-chimque INRAP, qui constitue " un plateau technologique performant pour la Tunisie", selon son Directeur Général Belgacem Hanchi.

Ce bâtiment hyper-équipé d’appareils à des millions de dinars, où on manipule des produits chimiques dangereux, est ultra sécurisé. L’Institut est soumis au contrôle des ministères de la Défense, de la brigade anti-terroriste du ministère de l’Intérieur, et est truffé de caméras de surveillance, "là où on passe on est surveillé", prévient-il.

A en croire son DG, l’INRAP se positionne comme le meilleur laboratoire d’analyse physico-chimique  en Tunisie, en effectuant des analyses fines et précises, pouvant détecter un produit à l’état de trace et d’ultra trace, tels que métaux lourds : zinc, cuivre, plomb… qui sont des produits cancérigènes. "Tous les produits importés par l’OCT (Office du Commerce de Tunisie) sont acheminés à l’INRAP, avant leur introduction sur le marché, pour s’assurer qu’ils sont indemnes des toxines et des mycotoxines". L’Institut veut pousser également le producteur tunisien à aller vers la certification de ses produits, ce qui est à même de favoriser l’exportation, a fortiori que toute marchandise doit obéir aux barrières normatives, pour qu’elle puisse être écoulée sur le marché extérieur, souligne le DG de l’INRAP qui demeure sceptique à ce sujet. "Ils instituent ces barrières vertes, en guise de mesures protectionnistes. Les grandes marques étrangères nous envoient de la camelote ici en Tunisie, citant l’une des marques connues de talc pour bébés, qui s’est avérée après analyse de très mauvaise qualité".

Le laboratoire le plus cher, est celui de la spectrométrie de masse : analyse de produits organiques de petite taille moléculaire. "L’INRAP a  un grand marché avec le ministère de l’Agriculture pour l’analyse des produits comme œufs , volailles, viandes, poissons, eau", etc. L'Institut a un champ d’intervention très large, couvrant des domaines de l’agroalimentaire, de  l’emballage, des produits de manométrie etc. Un laboratoire travaille sur les batteries de téléphones portables et des  ordinateurs, avec à la clef une charge de meilleure qualité et qui dure plus longtemps. Le tout est de faire passer ces projets de recherche au stade de l’industrialisation ; là le tour n’est pas encore joué.  

H.J.



 

Commentaires 

 
#13 RE: La Tunisie fait ses premiers pas dans le nucléaire
Ecrit par Ayman     03-01-2011 15:15
Salut;

L'avenir énergétique de la Tunisie est dans le solaire, le soleil des pays du Sud tant convoité par les pays du nord.

Les pays développés essayent de délaisser cette vieille technologie polluante et investissent dans le solaire des pays du sud et du golf en achetant et construisant des gigantesques centrales solaires financés par l'argent de ces mêmes pays (Tunisie, Algérie et Libye) qui achètent cette technologie nucléaire et avec des prix exorbitants qui dépassent la réalité du marché.

chers dirigeants politiques réveillez vous et pensez aux générations futures...

à bon entendeurs salutations
 
 
#12 RE: La Tunisie fait ses premiers pas dans le nucléaire
Ecrit par fathi     02-01-2011 19:25
...notre gouvernement doit se focaliser sur le solaire , le solaire , le solaire

Apres tout le desert est fait pour.
C' est propre
On a l' espace pour
Cela fera bosser nos freres de Sidi Bou et du Sud ,
Les nordistes boudant le sud auront toujours d' autres chats a fouetter

Cela peut meme inverser le flux du Nouzouh

D' une pierre on fera beaucoup d'oiseaux

A MEDITER , MES CHERS DECIDEURS
ON POURRA MEME EXPORTER L' ENRGIE EN SUS

SANS BLAGUES



Et pour faire Mossad et sioniste sur le bords , disons que la desertification rampe ,..le fameux ettassahour fera que le solaire est incountournable
 
 
#11 RE: La Tunisie fait ses premiers pas dans le nucléaire
Ecrit par el manchou     02-01-2011 11:56
le mossade et la cia ont sans doute déjà les plans du site et gardent un oeil sur les avancées du projet
 
 
#10 RE: La Tunisie fait ses premiers pas dans le nucléaire
Ecrit par mks     01-01-2011 11:23
Maintenant que l'Occident n'a plus besoin de ces Centrales Nucléaires (fautes de lieu stockage) nous on prend la relève sans tenir compte de notre environnement qui n'est pas assez pollué par ce que dégage ces FOURNISSEURS de POISON.
 
 
+1 #9 @Hichem
Ecrit par Tounsi2     30-12-2010 21:22
Vraiment tu dépasses Gad El Maleh, tu as des dons cachés de satyrisme.Il que tu en profites et faire des One Man Show.
 
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