La Tunisie face au tumulte arabe : "Candle In The Wind"

Publié le Mercredi 11 Juin 2014 à 17:55
La Tunisie fait figure d'une bougie dans le vent. La région arabe est  en pleine décrépitude. De nombreux pays sont en train de vivre l’une des périodes les plus ténébreuses de leur histoire. Livrés en pâture aux groupes terroristes qui y sèment le chaos et l’anarchie, et y tuent à tour de bras, ces pays, pourtant dotés de grandes potentialités et de richesses inestimables, voient leur horizon s’assombrir de jour en jour. Tel l’Irak, un pays réduit en champ de ruines, depuis la deuxième guerre du Golfe, lancée par une coalition internationale menée par l’Amérique de Bush fils. Le pays qui a connu, au cours de la dernière décennie, un nombre record d’attentats et une effusion de sang incessante, voit ces deux derniers jours plusieurs de ses grandes villes basculer, avec une rapidité surprenante, aux mains des terroristes de l’Etat islamique de l’Irak et du levant (EIIL).  Le pays du Tigre et de l’Euphrate, berceau de la civilisation arabe, s’enfonce au fond de l’abîme, face à un pouvoir central faible, qui n’a jamais eu une véritable prise sur les événements.

Au-delà de l’Irak, la situation n’est guère reluisante. La guerre continue en Syrie, et la liste des morts et des réfugiés s’allonge de jour en jour. Le chaos est-il aussi de mise en Libye ; notre voisin du sud n’est guère à l’abri, aux dires des experts, du spectre de l’afghanisation et de la somalisation, en présence d'un non-Etat, du règne des milices et d’un Général dissident qui s’est engagé dans une opération militaire dont les desseins restent flous.

L’Egypte, elle, qui vient d’élire le Maréchal Sissi, architecte du putsch militaire du 03 juillet, à la présidence, vit un calme prudent, sur fond de procès tonitruants, marqués par des punitions expéditives à la peine capitale, contre des opposants politiques ; les frères musulmans évincés par l’armée dans la foulée d’une contestation populaire.  

Le monde arabe va mal, c’est le moins que l’on puisse dire. Pourtant, on avait cru à l’amorce d’une vraie renaissance, il y a plus de trois ans de cela. On avait espéré que ces révolutions en cascade, dont la première étincelle s’est déclenchée en Tunisie, pour se propager en Libye, en Egypte, en Syrie…allait produire leurs effets sur toute la région, et encourager des pays, à l’instar de l’Irak, à résister aux forces du mal et à commencer à retrouver une grandeur perdue. Il n’en était rien hélas, c’est tout le contraire qui s’est produit, et la région n’a pas l’air de sortir de sitôt du tunnel obscur de l’instabilité et des conflits armés.

Dans cette tempête régionale, la Tunisie fausse, jusque-là, les pronostics les plus pessimistes sur le devenir du monde arabe. Elle fait figure d’une bougie dans le vent, (Candle In The Wind pour emprunter le titre de la chanson d’Elton John).

Notre pays a certes franchi des pas considérables sur la voie de la consécration de la démocratie et des libertés, et a pu cumuler, malgré des années tumultueuses et la persistance des défis, des acquis importants, qui viennent consolider son legs réformateur et moderniste, et baliser le terrain à l’œuvre de reconstruction que le pays se doit d’engager pour instaurer la justice sociale, et combattre le chômage, la pauvreté et le déséquilibre régional.

La Tunisie a néanmoins besoin d’être davantage immunisée, et dotée de tous les garde-fous lui permettant de se prémunir contre ces profonds et graves soubresauts qui agitent son environnement immédiat et limitrophe. Notre pays a besoin de réussir la difficile gageure de préserver sa stabilité, et sa sécurité, de développer son économie, et de parachever sa transition démocratique, selon une approche sereine et pacifique, dans un  espace géographique qui lui est profondément hostile. Sa réussite repose sur les épaules de tous les Tunisiens, mais fondamentalement sur celles de la classe politique et la société civile appelées à conjuguer leurs efforts pour permettre la tenue d’élections démocratiques et transparentes, dans les délais prévus par la constitution du 26 janvier 2014, permettant de nous faire passer du transitoire au durable.

C’est cela notre seule planche de salut pour pouvoir affronter tous les challenges exogènes et endogènes, et remettre le pays sur les rails de la réforme et de la reconstruction. Si l’on se réfère à un style imagé, on verra la Tunisie comme un petite entité, fragilisée par une multitude de facteurs, mais renforcée par ses atouts et sa propension quasi-naturelle pour le bien, la construction et la création. Ce pays est en train de mener une épreuve de force face à un grand espace géographique dominé par les forces du mal, en vue d’y résister et de se préserver de ses effets malfaisants. La finalité ultime est que la Tunisie gagne son pari, qu’elle échappe à ce triste destin, qu’elle parvienne à instaurer sa vraie démocratie et à amorcer son développement, et que sa lumière rejaillisse sur le reste de la région ! Face à une réalité aussi maussade, il n y’a que le rêve qui peut servir de réconfort.
H.J.





 

Commentaires 

 
+3 #2 RE: La Tunisie face au tumulte arabe :
Ecrit par Constantinople     12-06-2014 08:24
De quel droit vous dite qu'ils sont des terroriste hein!
C'est leur territoire regarder vous les chrétien ce que vous avez semer en Irak après votre passage pour le pétrole.
C'est l'hôpital qui se moque de la charité, ce sont des zones de guerre, des territoires arabo musulman, vous n'avez rien a faire chez nous.
 
 
-4 #1 RE: La Tunisie face au tumulte arabe :
Ecrit par Royaliste     11-06-2014 23:41
analyse simpliste, on dirait un dessein animé avec les forces du bien et les forces du mal... quand allez vous nommez un chat un chat?

pourquoi éviter d'analyser, de pointer les problèmes, les erreurs, établir des bilans...si le journaliste n'a pas tous les éléments il peut facilement contacter des professeurs de sciences politiques, des anciens diplomates....

PS: je dois au moins saluer le fait que vous utilisez le terme terrorisme comme tel alors qu'il y a un an vous mettiez "terroriste"
 
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