La Tunisie est dans un état de faillite non-déclarée (experts)

Publié le Lundi 06 Février 2017 à 17:29
Les experts sont alarmistes : la Tunisie commence à se rapprocher du scénario grec et est dans un état de faillite non-déclarée. Un diagnostic qui fait peur, mais dont personne ne semble ou ne daigne prendre la juste mesure, y compris les autorités qui évoquent  l’épineux dossier économique en des termes édulcorés… 

Le député d’Ennahdha, Abdellatif Mekki, se fait l’écho d’un diagnostic inquiétant établi par des experts et autres académiciens, lors d’une conférence organisée samedi par la fondation Temimi, selon lequel la Tunisie commence à se rapprocher du scénario grec, et est dans un état de faillite non-déclarée.  Ces mêmes experts considèrent, écrit le député sur sa page officielle Facebook, que la solution est entre les mains des politiques, plaidant pour un gouvernement qui adopte les choix nationaux, selon la plateforme de la révolution, ses objectifs et en fonction d’un nouveau modèle de développement.


 
La difficulté de la situation économique n’est un secret pour personne. On en a parlé en long et en large au cours de ces six dernières années. Les gouvernements qui se sont succédé après la révolution ont dit en faire une priorité pour trouver des solutions à la crise, mais il n’en était rien. A l’heure qu’il est, la situation est encore plus critique, et a gagné en complexiste, avec des problèmes insolubles qui s’accumulent sans cesse. Le climat de morosité se sent et se vit au quotidien, et les indicateurs, en majorité, au rouge, ne font que l’attester.

Recul du tourisme, et de l’investissement, une dette ascendante dépassant les 60 % du PIB, un déficit béant, un gap abyssal des finances publiques, un dinar qui enchaîne les dépréciations face à l’euro et au dollar, une inflation galopante qui se lit sur les étiquettes, la flambée a touché ces jours-ci les légumes (piments, poivrons, tomates…), au grand dam des classes moyennes et démunies, une croissance molle, etc. Le tableau est tristounet et une ébauche de remèdes à même de le faire évoluer positivement, fait, hélas, défaut.
 

L’agence de notation Fitch a d’ailleurs revu à la baisse la note de la dette tunisienne, citant la chute du tourisme et le ralentissement des investissements. La note est passée de BB- à B+, avec une perspective stable, une dégradation que l’agence impute également à l’instabilité gouvernementale, (dixit : les fréquents changements de gouvernement), et les épisodes de grève.

Côté gouvernement, ce n’est pas qu’on nie les difficultés, mais on cherche à les atténuer, en faisant miroiter des lendemains meilleurs. On l’a vu avec le discours ayant accompagné la conférence internationale sur l’investissement, Tunisia 2020, présentée comme étant une planche de salut pour l’économie nationale, et un starter pour la relance de l’investissement, ou encore avec la loi de finances de 2017 et les mesures prises pour lutter notamment contre l’évasion fiscale, et qui marqueraient, selon les officiels, un début de détente de la finance publique, etc.

Méthode Coué, positive attitude…tout cela est bien beau pour ne pas se démotiver et perdre le moral, pourvu que la situation soit analysée selon une méthode rationnelle et objective, que le risque soit anticipé, et que l’opinion publique soit avertie…afin que l’on ne soit pas pris de court par des scénarios déstabilisants, et fatals pour le pays. 

Et puis n’oublions pas que la Tunisie évolue dans une conjoncture régionale et internationale des plus difficiles, avec l’exacerbation des conflits, la montée du risque sécuritaire, une crise économique qui perdure à l’échelle mondiale, des règles commerciales qui sont en train d’être redessinées, les menaces qui pèsent sur la pérennité des rassemblements mondiaux, à l’instar de notre partenaire traditionnel l’Europe. Après le Brexit, voilà que Marine le Pen, la favorite des sondages pour la présidentielle de 2017, brandisse la menace de faire sortir la France de l’euro et de l’Union européenne.

De nombreux facteurs endogènes et exogènes sont contre nous ; une situation des plus incommodantes qui requiert des réformes profondes, voire révolutionnaires pour éviter le pire à notre pays. D’autant plus, que si l’on dérape, on ne trouvera personne pour nous tendre la perche et nous empêcher de tomber, à l’inverse de la Grèce que l’Union européenne n’a pas laissé seule au milieu des vagues, et s’est précipitée pour la maintenir debout.

Gnet

 

Commentaires 

 
#4 aucune chance
Ecrit par ali     14-02-2017 20:28
vraiment aucune de 'sen sortir les amis, les tunisiens sont les champions du monde pour revendiquer des avantages de toute sorte et des augmentations de salaires sans travailler. y a t-il quelqu'un pour parier que les fonctionnaires ne seront plus payés bientôt en partie ou en totalité ?
 
 
+4 #3 RE: La Tunisie est dans un état de faillite non-déclarée (experts)
Ecrit par Shake     07-02-2017 17:51
Commencer à fermer les cafés pour que les homme travail
 
 
+1 #2 Mensonges
Ecrit par Léon     07-02-2017 13:37
Vous dites, je cite: "La difficulté de la situation économique n’est un secret pour personne. On en a parlé en long et en large au cours de ces six dernières années".
C'est faux, faux, complètement faux! Vous avez tendance à vous approprier, après coup, ceux que disaient les Patriotes et les Souverainistes, récoltant vos insultes du matin jusqu'au soir et l'alibi des traitres qui veut que les révolutions "prennent du temps".
Game Over mes grands! Et vous voulez dire que c'est vous qui le saviez dès le départ. Je vous réponds à l'avance: D'ici bientôt vous direz que vous étiez tous contre la révolution. Car c'est par là que le mal est arrivé. Donc par vos mains. Ces mains que les atlantistes ont su utiliser à leur avantage, utilisant votre haine régionaliste contre ceux qui ont fait de la Tunisie et de ses enfants aussi ingrats que traitres, une nation respectée de par le monde.
Maudite soit votre révolution, maudits soient les révolutionnaires et les nouveaux politiques qui ont composé avec l'ennemi pour assouvir leurs haines et rancoeurs.

VIVE BEN ALI ET LA TUNISIE LIBRE.

Léon, Min Joundi Tounis Al Awfiya;
Résistant et Patriote.

VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.
 
 
+2 #1 Le travail
Ecrit par Tunisien     06-02-2017 18:34
Le travail le travail et le travail selon nos besoins est la solution.
Tounsi a besoin de:
L'agriculture.
L'enseignement.
la santé.
les autres viendrons automatiquement. Donc il faut pas perdre du temps à ne pas actionner ces domaines au top.
(Dans l'agriculture le cheval de course n'est pas prioritaire).
 
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