La Tunisie engagée pour les droits, libertés et l’alternance pacifique au pouvoir

Publié le Lundi 10 Décembre 2018 à 16:35
La Tunisie réitère ce lundi 10 décembre son engagement constant en faveur des principes nobles consacrés par la déclaration universelle des droits de l’homme, "un document historique qui a fait des droits de l’homme, un héritage commun pour l’humanité toute entière".

Célébrant à l’instar de la communauté internationale le 70ème anniversaire de cette charte, décrétée en 1948 par l’ONU, la Tunisie dit œuvrer à renforcer les acquis de la transition démocratique.

"La constitution tunisienne de janvier 2014 a consacré ces principes, selon une conception globale et complémentaire, ayant contribué à enraciner l’adhésion du pays au dispositif onusien des droits de l’homme, et à consacrer les attributs d’une société démocratique, et moderniste, où les droits et libertés sont préservés, et où la dignité de l’entité humaine est respectée".

La Tunisie a œuvré à renforcer le dispositif des droits de l’homme au niveau de la législation et la pratique, dans le cadre d’une coopération étroite et fructueuse, avec l’ONU, ses instances et les ONG, indique ce lundi un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Le pays se dit "déterminé à enraciner la démocratie et les droits de l’homme, en dépit des difficultés socio-économiques, et sécuritaires auxquelles, il se heurte, et qui constituent aujourd’hui, le grand défi, pour faire réussir le processus de transition démocratique".

La Tunisie dit s’apprêter à tenir de nouvelles élections législatives et présidentielles en 2019, qui sont de nature à contribuer à renforcer le processus démocratique, et à consacrer l’alternance pacifique au pouvoir.

La Tunisie réaffirme, par ailleurs, son engagement en faveur de la préservation des droits et libertés, dans un communiqué signé, par le ministre délégué chargé des relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et les droits de l’Homme.

"La Tunisie célèbre ce 70ème anniversaire, forte des acquis réalisés grâce au militantisme de son peuple, et l’engagement de ses élites et forces vives civiles, en faveur de la défense des droits de l’homme et des libertés, étant un pilier de la deuxième république, et un attribut du projet démocratique national, dont on œuvre tous à parachever le processus", écrit Mohamed Fadhel Mahfoudh.
 
"Nous affirmons que les droits de l’homme sont globaux dans leur acception, universels dans leur dimension, et sont uns et indivisibles", souligne-t-il, admettant que les droits économiques, sociaux et culturels sont partie intégrante des droits de l’homme, comme le stipule la constitution de 2014, et conformément aux traités internationaux.

Le ministre réaffirme "la détermination de la Tunisie à poursuivre la défense des causes justes, en prime la cause palestinienne, à œuvrer à développer davantage les droits de l’homme, sur le double-plan de la législation et de la pratique, à consolider les mécanismes de protection et de prévention des éventuelles violations, et à contrer toutes les formes de  discrimination, d’exclusion et de marginalisation, en défense de la volonté populaire, et en consolidation de son rayonnement en matière de défense des droits de l’homme et les valeurs de  citoyenneté et d’égalité".  

La ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme reconnait, quant à elle, en ce jour anniversaire, que "la Tunisie a réalisé de nombreux acquis dans le domaine des droits de l’homme, à l’instar de la constitution, et des lois consolidant les droits et libertés, comme la loi portant élimination de toutes les formes de violence contre la femme, et la loi contre la discrimination raciale". La LTDH  reconnait également une amélioration sensible en matière de consécration des droits de l’homme sur le terrain depuis 2011.

La Ligue souligne néanmoins "les prémices de régression par rapport aux acquis, dans le domaine des libertés publiques et privées, malgré la constitution et les lois protectrices de ces droits". Elle fait état de "violations graves enregistrées par moments, contre les libertés publiques et privées".

La LTDH  exprime sa "crainte de la lenteur d’installation des instances constitutionnelles, dont la Cour constitutionnelle, étant un pilier de la démocratie, de l’Etat de droit et des institutions, garant des droits et libertés, et appelle à en accélérer la mise en place, loin des tiraillements politiques, et du principe des quotas partisans".

La ligue déplore "la dégradation de la réalité des libertés publiques, avec les agressions récurrentes contre les journalistes pendant l’exercice de leur fonctions, la violation du droit de rassemblement et de manifestation pacifique, et l’agression contre les contestataires pacifiques avec l’usage de la force".

Elle dit son "étonnement de l’obstination de certaines parties de faire passer la loi sur la criminalisation des agressions contre les sécuritaires, avec les risques que contient cette loi en termes d’immunité pour les agents, outre le fait qu’elle consacre l’impunité". "Cette loi s’oppose avec les conventions et traités internationaux", s'élève-t-elle, réclamant son retrait.  

La ligue souligne la poursuite des pratiques de torture et de mauvais traitement, et exhorte à y mettre un terme. Elle appelle "à garantir les droits économiques et sociaux inscrits dans la constitution, dont le droit syndical, et le droit de grève, à travers la maîtrise des prix, l’amélioration du pouvoir d’achat, et l'instauration d'un modèle de développement équilibré".

Gnet