La Tunisie dans l’embarras suite à la condamnation à mort de Mahmoudi

Publié le Mercredi 29 Juillet 2015 à 13:35
Marzouki et Jebali étaient en désaccord sur l'extradition de Mahmoudi. La condamnation à mort de l'ancien Premier ministre libyen, Baghdadi al Mahmoudi, par un tribunal de Tripoli,  met la  Tunisie dans l’embarras, et fait ressurgir les divergences,  autour de son extradition intervenue le dimanche 24 juin 2012, sous le gouvernement de Hamadi Jebali.  

L’ancien chef de l’Etat, Moncef Marzouki, indique dans un communiqué paru hier sur sa page officielle, s’être opposé, lors de l’exercice de ses fonctions présidentielles, à l’extradition de Baghdadi Mahmoudi," jusqu’à ce que les conditions d’un procès équitable soient réunies". "Son extradition est intervenue à mon insu, et sans approbation écrite, ou orale, par le chef du gouvernement (Hamadi Jebali), et les ministres chargés de l’affaire, ce qui a donné lieu à l’époque à une crise au sein du pouvoir, où j’ai failli démissionner", relate-t-il.  

Marzouki dit avoir saisi le tribunal administratif contre les procédures suivies lors de cette opération, et avoir eu gain de cause. "Le TT a attesté du bien-fondé de ma position et du caractère nul et non-avenu desdites procédures", a-t-il souligné, annonçant que ladite plainte sera publiée ultérieurement pour éclairer la lanterne de l’opinion publique sur cette affaire.

Il affirme avoir assuré à l’époque le suivi de la situation du prisonnier Baghdadi Mahmoudi en Libye, par le biais d’une commission, dénonçant ces jugements, (peine capitale contre Mahmoudi, Seïf el-Islam, Snoussi…), "de sa position de militant des droits de l’homme, ayant  milité et milite encore contre la peine de mort".

L’ex-président dissuade les autorités libyennes à mettre en exécution ces jugements, étant donné "leurs nombreuses répercussions négatives sur l’image de la Libye et sur les chances du dialogue national", en vue d’une sortie de crise chez notre voisin du sud, qu’il appelle de ses vœux.

L’ancien chef du gouvernement, Hamadi Jebali, est revenu lundi 29 juin dans un entretien à la chaîne Zitouna sur l’affaire d’extradition de Baghdadi Mahmoudi, appelant à ouvrir ce dossier devant les institutions de l’Etat, à l’instar du parlement ou de l’instance Vérité et Dignité, et devant l’opinion publique. "Si le peuple tunisien apprenait les vérités sur cette affaire, il serait fier de la décision prise à l’époque par la troïka", a-t-il assuré.

Manifestement, en réponse au communiqué de Marzouki, Jebali publie sur sa page officielle une vidéo d’un entretien qu’il avait accordé précédemment à Radio Jawhara, où il a réitère son appel pour une commission d’enquête sur le dossier Mahmoudi au niveau de l’ARP ou de l’IVD, où toutes les parties s’exprimeront lors d’une séance publique, en l’occurrence, "SI Béji, son gouvernement, la justice tunisienne, la commission qui s’est rendue en Libye pour enquêter, Si Moncef, le président de l’ANC" et lui-même, énumère-t-il. 

Jebali affirme qu’en tant qu’homme d’Etat qui en respecte les secrets, il ne pouvait faire ça (divulguer les secrets) de lui-même, appelant avec insistance à déclasser ce dossier.

L’ancien ministre des droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle, Samir Dilou, affirme, lui,  que la décision d’extradition de Baghdadi Mahmoudi a été prise avant le règne de la troïka. Il s’agit d’une décision de justice qui a été activée sous le gouvernement de Hamadi Jebali, a-t-il indiqué dans une déclaration à Shems.

Le député de l’ARP reconnait que l’ex-président de la république, Moncef Marzouki, était opposé à cette extradition, appelant à se garder d’instrumentaliser ce dossier.

Le dirigeant d’Ennahdha souligne, par ailleurs, que le gouvernement de l’époque a tenu à ce que Baghdadi Mahmoudi soit bien traité, et que les conditions d’un procès équitable soient réunies. "On a envoyé plus d’une délégation, à cet effet. On ne pouvait prétexter de l’existence de la peine de mort en Libye, puisque cette peine existe encore en Tunisie, (même si elle fait de facto l’objet d’un moratoire)", a-t-il dit en substance.

Ce faisant, l’avocat de Baghdadi Mahmoudi, Mabrouk Korchid, annonce, selon Shems, que des poursuites seront engagées contre toutes les parties impliquées dans l’extradition de son client en Libye, en 2012.

Gnet


 

Commentaires 

 
+1 #3 RE: La Tunisie dans l’embarras suite à la condamnation à mort de Mahmoudi
Ecrit par Montygolikely     30-07-2015 11:11
Plus débile et inconscient d'Ennahda, tu meurs...
 
 
+1 #2 Précision !
Ecrit par Assissi     29-07-2015 21:36
Les (...)et traitres dans l'ambarras, pas la Tunisie!
 
 
#1 La Tunisie ???
Ecrit par A4     29-07-2015 21:31
L'embarras se limite au (...), calife et noureddine (...). Ce sont eux qui ont encaissée la rançon !!!
 
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