La Tunisie : Ben Gharbia ou le pays des coups d’éclat permanents

Publié le Mardi 06 Octobre 2015 à 17:58
Le droit de savoir la vérité. Dès le 14 janvier, le pays a avancé au rythme de l’apparent et du caché, du discours officiel, et de la parole secrète, des stratégies et programmes rendus publics, et des plans que l’on trame derrière les portes closes,  voire de la rumeur et du démenti. Une situation des plus confuses, laquelle fait régner un climat d’incertitude et donne le sentiment que le pays s’achemine vers l’inconnu. 

Depuis cette date, l'on vit au gré des coups d’éclat permanents. Des figures médiatiques et politiques surgissent, d’un moment à l’autre, pour dire qu’elles savent des choses que les autres ignorent, qu’elles ont les réponses aux questions qui préoccupent au premier chef le peuple tunisien, bref qu’elles détiennent la vérité sur des sujets cruciaux et graves, que les Tunisiens s’impatientent à connaître. Telle cette dernière sortie du journaliste, Moez Ben Gharbia, qui affirme être en possession de données graves sur les assassinats politiques et les attaques terroristes en Tunisie, accusant des hommes politiques et la mafia de la politique et de l’argent d’étendre son emprise sur le pays. 

La justice s’est emparée de cette déclaration tonitruante, et une enquête devrait d’ores et déjà être diligentée à son sujet ; l’inquiétude générale, elle, ne cesse de grossir, tout autant que la peur que le sort du pays soit entre les mains de forces malfaisantes, qui cherchent, avec persistance, à lui faire du mal.

Il ne s’agit pas de contester la démarche du journaliste, ou de spéculer sur le bien-fondé ou non de ses propos, mais d’essayer de voir l’impact de telles déclarations tout d’abord sur l’opinion, ensuite sur le climat général et enfin sur l’image de la Tunisie, ce petit pays qui veut s’afficher au monde comme un modèle de réussite dans une région dite du printemps arabe, malgré les multiples déconvenues ayant émaillé son histoire postrévolutionnaire. 

Quid aussi de l’impact de ces déclarations sur la sûreté nationale du pays, sur nos dispositifs sécuritaire, militaire et de renseignements ? Quelle robustesse de ces organes, dans un pays où des liquidations politiques sont menées, et des attaques terroristes sont perpétrées, avec des implications supposée et des complicités tous azimuts, étrangères, politiques, financières, etc.

Les scandales de ce type ne sont pas propres à la Tunisie, et encore moins les révélations fracassantes politico-médiatiques ayant mis à nu des collusions et des dérives du milieu politique, souvent régi par la malpropreté et la perfidie, mais la Tunisie est dans un état de fragilité telte, que la persistance de ce climat de suspicion et de confusion où tout le monde doute de tout le monde, risque de l’affaiblir davantage, et de lui être fatale.

Rien n’est en mesure de mettre un terme à ce climat délétère et d’apaiser les esprits que le fait de savoir la vérité, toute la vérité. C’est en premier la mission de la justice qui tarde à faire la lumière sur les assassinats politiques et les attaques terroristes, et de d’en désigner clairement les commanditaires, et les vrais coupables. 

En démocratie, le peuple a droit de connaitre la vérité, cela reste néanmoins hypothétique. L’on risque de ne jamais y accéder, sous prétexte de la raison d’Etat. Notre destin sera, le cas échéant, de vivre sous le poids des soupçons, sous les yeux cyniques des fauteurs de trouble de tout poil, et des forces du mal, dont le dessein est de punir le peuple d’avoir fait tomber un régime despotique et corrompu.
H.J.

 

Commentaires 

 
#3 Il y a beaucoup de travail à faire.
Ecrit par Touness elhora.     11-10-2015 15:48
Malheureusement, il y environ un million parmis eux c'est des terroristes, c'est des ignorants, c'est des criminels, c,est des daechs, .... Eux même, ils ne demandés pas loin. Je sais pas si vous avez vu l'un des intervenants de ces barbares dis qu'ils ont environ 1 million d'électeurs de manière détestable et avec un ouf de soulagement sans le dire.
 
 
#2 Bien dit
Ecrit par Tunisiano     06-10-2015 22:57
@ Royaliste

Bien dit! Ennahdha voulez coute we coute controler la Tunisie et la transform en Tunistan. On est bien sorti juste parce que l'egypte a ete sauve par le militaire.
Nous ne devons jamais faire confience a Ennahdha et Marzouki et ses clauchars parce que ils n'ont jamais penser a la Tunisie et la revolution.
 
 
+1 #1 vous faites semblant de ne pas comprendre
Ecrit par Royaliste     06-10-2015 19:06
vous dites : des forces du mal, dont le dessein est de punir le peuple d’avoir fait tomber un régime despotique

vous faites fausse route, comme dans les films, prenons le temps de voir, a qui profites le crime?

le RCD ? probablement pas, sinon ils auraient visé les ténors de nahdha, leur ennemie juré qui veut se venger.

nidaa? probablement pas, c'est un bric a brac d'opportunistes qui a du mal a avancer et de prendre des décisions

nahdha? certainement, parce que leur plan est de mettre la Tunisie sous leur botte, infiltrer tous les postes clefs et imposer leurs règles.

Belaid et Brahmi ont dénoncé le hold-up de la révolution et le pillage organisé par la troika, ils ont dénoncé le fait de considérer plusieurs terroristes nahdhaoui comme héros de la révolution et de les indemniser, ils ont dénoncé les avantages données aux nahdaoui au détriment de ceux qui se sont levés contre BenAli, ils ont questionné l'amnistie générale qui a lavé plusieurs terroristes...

vous pouvez regarder les déclarations de Brahmi et Belaid , vous pouvez regarder la fameuse video de Ghannouchi qui regrettait que l'armée et la police ne sont pas 'garantis'...

encore un detail, Laraydh était a la tete des services de sécurité en Tunisie lors de l'assassinat de Belaid, après cet 'échec' il a été promu chef de gouvernement... il a eu une promotion parceque justement il a rendu un service aux siens, il a accompli quelque chose ...

PS: seuls les naifs ont cru que nahdha a voulu un jour démocratiser la Tunisie
 
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