La Tunisie a un futur chef du gouvernement, avec le consensus en moins |
Publié le Dimanche 15 Décembre 2013 à 00:30 |
Mehdi Jomaâ, actuel ministre de l’Industrie, a été choisi ce samedi 14 décembre au soir, comme futur chef du gouvernement en succession à Ali Laâridh. Après une journée à multiples rebondissements, et après que plusieurs noms appuyés par les différents partis au dialogue, aient défilé autour de la table des négociations, c’est un quinquagénaire, ingénieur de formation, soutenu par Ennahdha, qui a fini par être sélectionné comme étant la personnalité nationale indépendante qui dirigera le prochain gouvernement restreint de compétences, à même d’acheminer le pays vers des élections, dans un horizon court. Le consensus n’a pas été néanmoins au rendez-vous. L’opposition émet de sérieuses réserves sur le choix du futur Premier ministre, étant issu "d’un gouvernement de l’échec", comme l’a déploré Hamma Hammami. Le choix du candidat à la primature s’est fait par vote, un nouveau procédé adopté en ce dernier jour, samedi 14 décembre par le quartette. Mehdi Jomaâ a obtenu 9 voix, contre 2 voix pour Jelloul Ayed. Sept partis du Front de Salut national dont al-Joumhouri, al-Massar et des partis du front populaire se sont abstenus. Nida Tounes, lui, s’est retiré de la séance du dialogue avant que le vote n’ait lieu. Le nom du futur locataire de la Kasbah a été annoncé par le quartette lors d’une conférence de presse tenue peu avant 21 heures, au ministère des droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle. "Le dialogue national est parvenu à choisir le futur chef du gouvernement, malgré les difficultés et les obstacles", a déclaré d’emblée Hassine Abassi. Le Secrétaire Général de l’UGTT a appelé à la nécessité de s’accorder sur la formation d’un gouvernement de compétences impartiales, tenu de respecter la teneur de la feuille de route. "Le prochain gouvernement est appelé à plancher sur les dossiers économiques, sociaux et sécuritaires et en prime la lutte contre le terrorisme. Il doit baliser le terrain à la tenue d’élections démocratiques et transparentes, à même de conduire le pays vers la stabilité", a-t-il souligné. Le SG de la centrale syndicale a annoncé la reprise du dialogue national mercredi prochain pour la discussion des autres points inscrits à la feuille de route. Rached Ghannouchi prône la concomitance des processus Rached Ghannouchi, Président d’Ennahdha, a félicité ce soir lors d’une conférence de presse, les Tunisiens, les partis politiques et le quartette du choix du nouveau chef du gouvernement. "La réussite du dialogue national est une preuve de la réussite de la révolution tunisienne", a-t-il dit. Ghannouchi a appelé les députés de l’ANC "à redoubler d’efforts pour parachever le processus constitutif par l’adoption de la constitution, la mise en place de l’instance électorale et l’élaboration d’un code électoral, ainsi que le processus électoral par la fixation de la date des prochaines élections, afin d’assurer la concomitance des trois processus gouvernemental, constitutif et électoral". Rached Ghannouchi a récusé tout trucage du vote (du nouveau chef du gouvernement), indiquant que "le vote s’est déroulé dans la transparence et devant les caméras". "Il y a un seul parti qui s’est retiré du dialogue, d’une manière non officielle" (en allusion à Nida Tounes), a-t-il signalé. Le numéro un du parti islamiste a expliqué le déroulement des prochaines étapes du processus gouvernemental. Il a annoncé que le président du parti majoritaire, (lui-même), va présenter le nom du candidat à la primature issu du dialogue au Président de la République, qui va le charger de former un gouvernement, dans un délai de quinze jours. Une fois formé, le nouveau gouvernement doit obtenir le vote de confiance de l’Assemblée nationale constituante, qui reste le principal centre de décision politique dans le pays, a-t-il fait valoir. Hamma Hammami dénonce le véto d'Ennahdha sur certains candidats Hamma Hammami, porte-parole du front populaire, a estimé inadmissible que "le futur Premier ministre soit issu du gouvernement d’Ali Laâridh, celui qui a échoué". "Sept partis ont décidé de s’abstenir au moment du vote, tout en choisissant de rester pendant la séance du dialogue, afin qu’on ne nous adresse pas de fausses accusations", a-t-il dit. Hammami a dénoncé le véto opposé par Ennahdha à certains candidats, notamment à Mohamed Ennaceur et à Habib Essid. Il a annoncé que le Front de Salut national et le front populaire vont se réunir pour arrêter leur position envers les différents processus prévus par la feuille de route. Hamadi Jebali : "Les menances ne nous font pas peur" L’ancien chef du gouvernement, Hamadi Jebali, avait accusé, ce samedi même au soir dans une déclaration aux médias, à l’issue d’un meeting de son mouvement à Sfax, Nida Tounes et le front populaire de chercher à avorter le dialogue. " Nida Tounes a un agenda autre, personnel, et le front populaire ne croit pas en la démocratie, et aux élections, et ne veut pas qu’elles aient lieu". "Ennahdha a exprimé ses dispositions à quitter le gouvernement, et souhaite se diriger rapidement vers des élections", a-t-il affirmé. Le Secrétaire Général d’Ennahdha a appelé l’opposition à faire preuve "de réalisme", estimant que "les menaces de recourir à la rue, et de faire des grèves n’ont aucun sens, et ne nous font pas peur". H.J. |
Commentaires
Ecrit par Fehri 16-12-2013 15:04
Ecrit par Houcine 16-12-2013 12:22
Ecrit par ali 16-12-2013 09:48
Ecrit par volvert 16-12-2013 03:06
Les relations que Ennahdha a entretenu avec le régime de Ben Ali sont des plus troubles: ennemi et collabo selon les moments. L'histoire ne s'écrit pas avec des mensonges.
Il existe un blog où l'insulte est la règle. Je conseille au "camarade" d'y aller proposer sa haine.
Ecrit par volvert 16-12-2013 02:36
J'espère que la Tunisie finira par bouter hors de toute représentation politique des gens de cet acabit!