La Tunisie a mauvaise presse, son image est en lambeaux !

Publié le Vendredi 10 Juillet 2015 à 13:38
L'image de la Tunisie est ternie à l'étranger. La décision du Foreign Office de déconseiller à ses ressortissants de se rendre en Tunisie, et d’appeler ceux qui s’y retrouvent à rentrer au Royaume, montre que la perception de notre pays à l’étranger est extrêmement négative, et son image profondément écornée et ternie. Fini l’émerveillement devant l’expérience tunisienne unique et exceptionnelle, dans une région livrée aux tensions et conflits, l’heure est à la méfiance et à l’appréhension.

L’image d’un pays se construit sur le temps long, et se démolit sur le temps court. Pour la Tunisie, les choses ont suivi un cheminement à la fois particulier et surprenant. Dès le lendemain du 14 janvier, notre pays a bénéficié d’un rayonnement planétaire à la faveur de sa révolution menée au nom des valeurs universelles de liberté, de justice et de  dignité. Berceau du printemps arabe, la Tunisie était alors la destination de personnalités issues du monde entier, venues féliciter un peuple libre et fier, et lui promettre aide et soutien.

Tout au long du processus transition politique, nonobstant les trébuchements et les déconvenues, l’admiration pour notre pays n’a pas faibli, et le caractère exceptionnel et pacifique de son expérience salué par tous. Les opérations terroristes survenues dans les zones reculées et sur les montagnes, n’affectaient pas outre mesure l’image d’un pays, qui avançait à pas sûrs sur la voie de la démocratisation.

Cette réalité a perduré jusqu’au 18 mars 2015, jour où tout a basculé, avec l’attentat meurtrier du Bardo. Malgré l’ampleur  de la tragédie, le choc était soluble dans une détermination nationale à empêcher que ce type d’attaque ne se reproduise, et un élan de solidarité mondiale. Un peu plus de trois mois après, le coup est réédité, avec une plus grande violence, et un bilan encore plus lourd, avec l’attentat contre l’hôtel Impérial Marhaba du 26 juin. Ce qui était toléré la première fois, ne l’est plus la seconde fois. L’effet surprise et le fait que l’on ne soit pas préparé à ce type d’attaques ne pourront plus servir de circonstances atténuantes. La responsabilité des autorités est totalement engagée. Notre pays a donné l’air de ne pas avoir tiré les enseignements de la première attaque, de ne pas avoir pris les précautions nécessaires, et de ne pas avoir mis en place les mesures qui s’imposaient. Les autorités reconnaissent à demi-mot des dysfonctionnements et des défaillances dans l’opération de Sousse, des mesures sont annoncées illico presto, et le ton est à la fermeté. Une semaine après, l’état d’urgence est proclamé sur la base du décret du 26 janvier 1978, aux dispositions draconiennes.

Des mesures qui sont jugées, deux semaines après l’attentat, insuffisantes, ne serait-ce que par la Grande-Bretagne qui déconseille la Tunisie à ses ressortissants, et estime hautement probable la menace d’une nouvelle attaque.

L’image de la Tunisie est en lambeaux. Il faut du temps, beaucoup de temps pour qu’elle soit restaurée et que la confiance soit rétablie, et si, par-dessus tout, l’on vit dans le risque et la crainte de nouvelles attaques, on n’est pas prêt à sortir de l’auberge. "La situation est critique et difficile, et le pays est en danger", a martelé hier le chef du gouvernement devant l’Assemblée.

Que l’on tente de redorer notre blason aux yeux de l’extérieur, et de convaincre nos partenaires européens du bien-fondé des décisions prises et des efforts accomplis pour protéger les leurs sur notre territoire, est une bonne chose, ce qui doit être entrepris au préalable et en parallèle, est de mieux prendre les choses en main à l’intérieur, de mettre un terme au laxisme et au relâchement à tous les niveaux, et de décréter la tolérance zéro devant les manquements, de quelque forme que ce soit.

On ne le répète jamais assez, l’unité est notre seule voie de salut dans cette guerre contre le terrorisme. Ce n’est pas une unité de façade dans la paresse et la résignation, mais une unité mue par un esprit d’engagement, d’action et de combat. On n’a pas l’impression que cela soit le cas aujourd’hui.    

H.J
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Commentaires 

 
+2 #3 RE: La Tunisie a mauvaise presse, son image est en lambeaux !
Ecrit par aghioul     10-07-2015 17:21
SE COUPER DÉFINITIVEMENT DES PAYS ARABES ET REDÉFINIR NOTRE IDENTITE
 
 
+2 #2 RE: La Tunisie a mauvaise presse, son image est en lambeaux !
Ecrit par Royaliste     10-07-2015 16:49
@HJ
les 11 000 000 de citoyens tunisiens + les milliers de nos invités risquent chaque jour de se faire egorger, exploser, amputer et vous, vous vous inquiétez de l'image de la Tunisie a l'étranger....!

a mon avis, votre DEVOIR et de dire la vérité: qui se cache derrière le terrorisme?

le terrorisme est une stratégie politique claire, ca ne s'improvise pas, votre DEVOIR est de dire qui sont ses parrains

@ A4
oui nous méritons mieux, le tunisien a besoin de leadership fort pour se conformer aux lois et aux règles, c'est notre personnalité collective. Pour l'instant, on a un Etat tricéphale ou plus, le tout dans une cacophonie d'idées, de promesses et de mensonges.
 
 
+3 #1 Mérité !
Ecrit par A4     10-07-2015 14:12
Méritons-nous mieux ?
Certainement pas !
Terrorisme, fainéantise, saleté, islamo-fascisme, trafic, etc ...
 
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