La Côte d’Ivoire, un eldorado d’affaires pour les Tunisiens

Publié le Vendredi 05 Décembre 2014 à 10:56
Ridha Azaiez, Commissaire général de Consultafric17 - 19 février 2015 à Abidjan : Consultafric. Un rendez-vous important pour les TIC et les métiers de consulting. Selon Riadh Azaiez, Directeur général de az.com : «La Côte d’Ivoire est un véritable gisement dans le domaine des technologies de communication. Il faut y aller».

Selon les hommes d’affaire présents durant la conférence de presse, il ne s’agit pas pour les Tunisiens d’aller conquérir l’Afrique , mais de reprendre une place, délaissée durant les deux dernières décennies. Plusieurs entrepreneurs et hommes d’affaires tunisiens restent réticents quant à la situation politique en Côte d’Ivoire, suite aux troubles qui ont eu lieu il y a trois ans. Mais, tout le monde s’accorde à dire que le pays est stable depuis longtemps et qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter.

Un de ceux qui se sont installés en Côte d’Ivoire et qui ne le regrettent absolument pas. Tarak Bouaâttour, Directeur général de OneTech affirme : «Nous étions cinq hommes d’affaires en 2005, nous sommes désormais 350. Beaucoup de travail a été fait pour rattraper le retard par rapport à nos voisins marocains. Nous avons de l’expertise, de la compétence et nous pouvons faire mieux sur tous les plans. Les avantages ? La Côte d’Ivoire est un pays où tout est à faire. De plus, l’exonération des impôts atteint les 100% sur une durée de 5 ans et peut aller à 7 ans. Abidjan est une véritable plateforme. C’est par là qu’il faut commencer pour conquérir l’Afrique de l’Ouest».

Belgacem Ejmal, un jeune entrepreneur, toujours dans le secteur des TIC. Installé depuis bientôt cinq ans en Côte d’Ivoire, il affirme que c’est un pays qui possède un énorme potentiel, mais il précise : «Ceux qui veulent y aller doivent vraiment bien prospecter et avoir beaucoup de contacts. Il y a des spécificités socio-culturelles qu’il faut absolument respecter. Au delà des compétences, la patience et une bonne assise financière restent primordiales pour réussir. Aussi, nous devons absolument changer notre regard que nous portons à l’Afrique et corriger beaucoup de fausses idées ».

C’est ensuite Afif Fanter ex dirigeant à la BAD, qui a pris la parole. Lui, il met l’accent sur les points forts des Tunisiens en Afrique : «Nous avons une grande capacité d’adaptation avec les différentes cultures et nous comprenons plus facilement les problèmes des Africains, alors que les Européens, voire les Marocains ou les Chinois n’y arrivent pas. Sauf que nous n’arrivons pas à travailler ensemble. Tout seul, on ne peut plus rien faire et il faut absolument collaborer ensemble pour devenir une vraie puissance économique en Afrique. Il y a à boire et à manger pour tout le monde. Il faut une stratégie d’Etat et une volonté politique pour se frayer un chemin, comme l’a fait le Maroc. C’est dommage d'accuser un tel retard,  parce que nous sommes plus acceptés chez les africains que nos voisins ».

Le Pôle technologique de Sfax lorgne aussi la Côte d’Ivoire. Comment ? Réponse du Directeur, Najib Laâbidi : «Les jeunes sont encadrés et devraient pouvoir être parrainés pour pouvoir introduire les marchés africains. Maintenant, nous avons besoin de leur trouver des financements parce que l’Afrique c’est un gros potentiel, mais ça coûte aussi très cher».

Et Ebola ? La pandémie est-elle vraiment un obstacle devant l’investissement ? La réponse de Ridha Azaiez : «Absolument pas. Ce virus frappe dans les zones rurales et est quasiment absent des grandes agglomérations. En Afrique, on meurt plus de faim, ou autre chose que de maladies. De plus, la couverture sanitaire est assez satisfaisante. Il n’y a pas de quoi avoir peur».

Et la situation au Burkina Faso : «Ce pays limitrophe avec la CIV est calme. Tout est rentré dans l’ordre. Au risque de surprendre beaucoup de monde, le peuple burkinabé est très sérieux et discipliné. Il y a eu une courte période tourmentée mais l’ordre a été rapidement rétablit Ce sont des gens calmes et lucides. Et nous sommes persuadés que c’est le pays à conquérir après la Côte d’Ivoire».
Selim Slimi