Khelil Lâajimi : "La destination Tunisie n’est pas bradée"

Publié le Mardi 07 Avril 2009 à 17:14
Khelil Lâajimi, ministre du Tourisme lors de la conférence de presse. Quelque 1 100 000 touristes sont entrés en Tunisie au cours des trois premiers mois de 2009, soit un léger repli par rapport à la même période de 2008. Le recul a touché spécialement les marchés européens, avec 70 000 touristes européens de moins qu’en 2008. Les recettes en devises ont augmenté de 2,9 % en dinars tunisiens et de 0,7 % en euros, a déclaré Khelil Lâajimi, ministre du Tourisme, lors d’une conférence de presse qu’il a tenue ce matin, et spécialement consacrée au tourisme de 3ème âge, notamment aux détails de l’opération autrichienne que Gnet a annoncée dans une édition précédente ( La Tunisie se tourne vers le tourisme des seniors ).

2009 est l’année du last minute, a souligné Khelil Lâajimi. Effets de la crise obligent, le touriste européen a tendance à repousser sa réservation à la dernière minute. Mais Khelil Lâajimi, un tantinet dubitatif, s’est jeté à l’eau (sic) pour prévoir un avril 2009 meilleur qu’avril 2008, les vacances de pâques aidant.

Marchés européens
Le marché français est un marché important. La Tunisie a accueilli en 2008, 1 400 000 touristes français. Si on fait le même chiffre en 2009, ça va être un bon indicateur pour le tourisme tunisien, a noté le ministre qui espère une amélioration de la situation d’ici juin. Le marché allemand est aussi important. Le touriste allemand dépense mille dinars pendant son séjour. C’est ce qui explique l’intérêt que l’on accorde à ce marché qui a amorcé une légère progression de 1,5 % depuis 2008, après avoir été en recul, a-t-il noté en substance. "L’Europe vit une période difficile. Le G20 a donné un signal positif aux marchés, on espère que ça va redonner confiance aux touristes européens".

Bradage de la destination Tunisie : une idée erronée
Le ministre s’est inscrit en faux contre le fait que la destination Tunisie soit bradée. Il a cité les résultats d’une étude de la Banque Centrale qui révèlent que chaque touriste qui est venu en Tunisie au cours des trois premiers mois de 2009 a dépensé 79 euros, soit 145 dt. Il a donné une explication technique contre cette idée erronée. "Les sièges d’avions et les lits d’hôtels sont des biens qui ne se stockent pas. Si un TO n’arrive pas à vendre son pack à une semaine de la fin de son contrat d’allotement, il s'en déleste pour le confier à une société de Last minute"

Le tourisme intérieur : l’appel du ministre aux hôteliers
En Tunisie, la part du tourisme intérieur est encore faible. Il représente en termes de nuitées 7,5 %. Ce qui est modeste par rapport à la place du tourisme intérieur en France où il représente 40 %, aux Etats-Unis ou ailleurs. Notre objectif est d’atteindre 15 %, a souligné le ministre, qui reconnaît au Tunisien le droit de jouir du confort et des hôtels. Khelil Lâajimi estime que l’obstacle entravant le développement du tourisme intérieur a trait à la fixation des tarifs par personne. "Si les hôteliers substituent le tarif par chambre au tarif par personne, ça va booster le tourisme intérieur", a-t-il indiqué en lançant un appel aux hôteliers dans ce sens.

La Tunisie : une destination compétitive
"La Tunisie est l’un des pays les plus compétitifs du bassin méditerranéen, vu son bon rapport qualité/prix qui ne signifie pas bradage". Le ministre a expliqué les éléments qui font que la Tunisie se défend bien en cette conjoncture difficile. "En cette période de crise, le touriste européen n’a pas souhaité trop s’éloigner de son pays d’origine. La Tunisie a la chance d’être à deux heures d’avion de la plupart des destinations européennes", a-t-il noté, évoquant la campagne d’image supplémentaire programmée notamment dans les pays européens, avec un budget additionnel de 10 000 dinars, outre le budget classique destiné à la publicité et à la promotion.

Opération avec l'Autriche : une importante plus-value
"L’importance de cette opération est qu’elle intervient en dehors de la haute saison et permet de redynamiser une période d’habitude creuse", a déclaré Khelil Lâajimi, en préambule de sa conférence de presse. Cette opération intervient en vertu d’un accord signé entre la Tunisie et une association autrichienne de retraités pour faire venir 16 000 touristes autrichiens entre 2009 et 2010, soit 7500 en 2009 et 9000 en 2010. "Le tourisme de 3ème âge est un tourisme d’avenir et la Tunisie ne va pas s’arrêter à l’opération autrichienne. Le pouvoir d’achat se trouve dans cette catégorie, qui n’est pas menacée par la crise ni par le chômage. Les retraités ont déjà constitué un patrimoine et ont un revenu constant. Ce sont des touristes qui cherchent à découvrir d’autres cultures et d’autres pays", a-t-il laissé entendre.

Le premier contingent de 1000 touristes arrivera le 15 avril. Ils débarqueront dans des hôtels de luxe de la région de Mehdia. Six avions atterriront ensemble à l’aéroport de Monastir. Les touristes auront un programme de visites culturelles dans les régions de Kairouan, d’El Jem et de Tunis et ses banlieues. Cette opération a été précédée par un travail de longue haleine, étant une opération lourde. "Ce sont des touristes âgés, dont la moyenne d’âge est de 70 ans, qui ont besoin d’encadrement, et de prise en charge. Elle a coûté en budget promotionnel 58 750 euros", a-t-il expliqué en précisant : "On était en concurrence avec plusieurs pays méditerranéens. Il y a eu un effet lobbying qui a fait pencher la balance en faveur de la Tunisie. Le choix s’est porté également sur la Grèce". Cette opération aura une importante plus-value puisque le touriste autrichien qui paie traditionnellement 350 euros pour un séjour d’une semaine dans nos murs, paiera cette fois-ci 730 euros ; elle permettra une augmentation de 10 % du marché autrichien dont le poids actuel est constitué de 70 000 à 75 000 touristes par an. Otto spall, représentant de l’association autrichienne des retraités, a énuméré les raisons qui ont motivé le choix de la Tunisie : "la réputation des aéroports tunisiens, le climat fantastique, la distance séparant la Tunisie de l’Autriche, et le confort des hôtels, puisqu’on nous a promis des hôtels cinq étoiles". Sans oublier un aspect important, le président de l’association, un ancien ministre autrichien des Affaires étrangères, est un ami de la Tunisie.
H.J.
 

Commentaires 

 
#3 Ben on s\'en fout
Ecrit par chatjaune     13-04-2009 15:58
Ben on s'en fout, l'important est que les touristes viennent et fassent marcher l'économie.Personne n'a vraiment à s'en plaindre.Et s'ils sont contents ils en amèneront d'autres.N'essayons dons pas de créer un type d'économie qui n'existe pas en râlant tout le temps sur tout.Et surtout en n'ayant rien d'autre comme alternative.
 
 
#2
Ecrit par mohamed     08-04-2009 02:14
"le neutre": non le ministre pense que nous, nous avons pas internet au bureau...
 
 
#1
Ecrit par Le Neutre     07-04-2009 17:48
La Tunisie n'est pas bradée!!!Apparemment Monsieur le ministre n'a pas internet à son bureau
 
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