ITunisie/ Dépassement de budget par l’ISIE : La Cour des comptes explique

Publié le Jeudi 23 Mai 2013 à 14:23
Abdelkader Zokli, président de la Cour des comptesLe dépassement de budget de 5 millions de dinars par  l'ISIE   est dû à des «largesses» plutôt qu’à des dépassements, a déclaré Abdelkader Zgolli, lors d’une conférence de presse dans laquelle le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds par l’ISIE a été dévoilé.

Plusieurs membres de la Cour des comptes étaient présents à cette conférence. Par contre, un des cadres, répondant au nom de Hatem Ressaissi, a été empêché d’y assister, par les responsables de l’organisation. Pourquoi ? : «Ils veulent rendre le rapport à leur manière. Je vais bientôt révéler des choses que vous n’entendrez pas dans cette conférence». Pourquoi Ressaissi a-t-il été empêché de parler ? La réponse du président : «Nous ne pouvons pas accueillir tout le monde».

Après avoir résumé la première expérience de 2011, le président de la Cour des comptes Abdelkader Zgolli a souligné l’importance de l’expérience acquise et les principaux axes d’amélioration : «Nous avons dressé ce rapport abstraction faite de tous les intérêts partisans. Il s’agit de l’argent du peuple et tout ce qui a été constaté comme défectueux sera prochainement corrigé. Je précise que nous avons travaillé dans un cadre assez flou et sans les moyens logistiques adéquats, sans parler du cadre juridique peu clair de l’ISIE».

Cette instance indépendante s’est vu allouer un budget de 37 millions de dinars pour l’organisation des élections en 2011. Les dépenses ont atteint les 42 millions de dinars. La Cour des comptes explique ce dépassement de budget par «l’inexpérience et les largesses dans la gestion des fonds». Une des principales causes ? «Le manque de temps après l’annonce de la date des élections. L'absence de coordination avec les fournisseurs et l'inexistence d’une structure claire de l'ISIE et d’un expert comptable», souligne Abdelkader Zgolli.

Au-delà de ces raisons, la Cour a révélé que des membres de l’ISIE ont perçu des primes doubles durant les sept mois de travail. Un d’eux a touché 21 mille dinars pendant 3 mois : "C'est éthiquement et légalement impensable", souligne Zgolli, qui rappelle ensuite : "Tous les montants qui ont été dépensés de cette façon seront rendus. Le juge d'Instruction est en possession de tous les dossiers et la loi sera appliquée".

Pour que ces dépassements ne se reproduisent plus, le président de la Cour des comptes préconise la mise en place d’une loi claire, qui commence tout d’abord par l’élimination du flou entourant le statut de l’ISIE : «Cette Instance doit absolument rester libre mais en même temps contrôlable et qui respecte des lois claires, parce que l’argent du peuple est sacré». Il conclut en soulignan t: «La Cour a fait son travail comme il lui a été demandé. Mais il y a énormément de lacunes à corriger. Les sanctions financières en cas d’écarts sont très peu dissuasives, tout comme c’est le cas avec les partis et leurs dépenses durant les campagnes électorales. Nous demandons à ce que plus personne ne puisse faire de la politique en cas d’absence du registre comptable».
Selim Slimi
 
 

Commentaires 

 
#1 ecoutons la cours des comptes !
Ecrit par riadh     28-05-2013 19:28
'Nous demandons à ce que plus personne ne puisse faire de la politique en cas d’absence du registre comptable''

des élections sans contrôle des financement, c est impensable dans une vrai démocratie.. mais ennahdha et consort accepteront ils de dire d ou viens leur argent ? s ils ne le font pas, je n irais pas voté personnellement. Je n ai aucune envie de participer a une mascarade
 
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