Ismaïl Haniyeh en Tunisie : un tournant envers la cause palestinienne |
Publié le Jeudi 05 Janvier 2012 à 18:11 |
Ismaïl Haniyeh à Tunis. Un fait inimaginable il y a peu de temps. En l’accueillant, la Tunisie marque un tournant dans son soutien à la cause palestinienne, et rompt avec la politique d’antan, aveuglément alignée sur les desiderata de l’Occident. De toute évidence, ce changement n’est pas né ex nihilo. Il a été rendu possible par la révolution tunisienne, le printemps arabe qui s’en est suivi ayant changé la donne régionale, et imposé de nouvelles réalités, auxquelles l’Occident n’a d’autre alternative que de se soumettre. Ce même Occident qui a tant honni les courants islamistes, les qualifiant pêle-mêle du vocable terroristes, se rapproche d’eux, pour tracer ensemble les contours de leurs relations futures. Le tout est de savoir, si les capitales occidentales sont prêtes aujourd’hui à changer de perception et d’attitude envers le mouvement islamiste Hamas. Hamas dont la victoire aux élections législatives de 2006 organisées dans les territoires palestiniens, a engendré un refus mondial, accepte-t-il aujourd’hui de négocier avec l’Occident, et de faire des concessions afin qu’il soit reconnu et bénéficier du même traitement que le Fatah de Mahmoud Abbas. Cette évolution est peu probable, étant entendu que Hamas refuse d’une manière implacable toute reconnaissance d’Israël, alors que l’Occident place cette reconnaissance, comme condition sine qua non, à toute levée du veto sur le mouvement de résistance islamiste. La Tunisie peut jouer les bons offices, le temps de la visite de Haniyeh, et favoriser un rapprochement entre Hamas et l’Occident, se réservant ainsi une médiation dans la cause palestinienne, un rôle longtemps joué par l’Egypte et à un degré moindre la Syrie. Cette démarche procède d’un pragmatisme politique, mais obéit à des lignes rouges, dont le refus de toute normalisation avec l’entité sioniste, en conformité avec une revendication intransigeante du peuple tunisien. Toujours est-il qu’un début de dialogue peut-être amorcé entre le Hamas et l’Occident. Loin d’être un hasard de calendrier, la présence simultanée d’Ismaïl Haniyeh et d’Alain Juppé, chef de la diplomatie française, en Tunisie, peut les conduire à se rencontrer, et à se parler. Le cas échéant, ce sera juste pour briser la glace, car les différends sont profonds entre les deux parties, il n'y a qu’à voir la manière dont sont perçues la réconciliation palestinienne, et l’intention de formation un gouvernement d’unité nationale palestinien. Un processus qui semble s’accélérer du fait des changements survenus dans la région, et face auquel l’Etat hébreu fulmine et menace. A l’issue de son entretien avec Hamadi Jebali, chef du gouvernement tunisien, Ismaïl Haniyeh a déclaré à la presse que "sa visite en Tunisie vise à briser l’embargo politique imposé au gouvernement palestinien élu, ainsi que l’embargo économique imposé à Gaza depuis la victoire de Hamas aux élections de 2006". "La Palestine n'est pas un slogan politique sur la scène tunisienne, mais c’est un engagement national, religieux et nationaliste", a-t-il dit. Le chef du gouvernement de Gaza a rendu hommage à la Tunisie en ces termes, "nous avons souffert d'un blocus économique et politique, et avons été reniés par d’anciens gouvernement, mais le printemps arabe qui a commencé de Tunisie a rendu justice à Gaza, et au gouvernement élu", a-t-il souligné. Né en 1963 dans le camp des réfugiés de shati, Ismaïl Haniyeh ne bénéficie pas d’un large réseau de relations internationales. L’homme est connu pour sa simplicité, et mène une vie d’ascète, loin du faste des palais. Dans un portrait de lui paru sur le site d'al-jazeera en janvier 2009, et traduit à l'époque par Gnet, Ismaïl Haniyeh est présenté comme "le premier chef du gouvernement à prononcer le prêche à la Mosquée, à y diriger la prière, à avoir appris le coran par cœur, et à s’asseoir sur le trottoir du point de passage, comme tous les passants, en attente qu’il s’ouvre pour qu’il puisse le traverser et rejoindre le siège de son département". Ismaïl Haniyeh était assiégé à Gaza et sa tournée actuelle dans plusieurs pays de la région arabe et en Turquie, constitue sa première sortie de la bande de Gaza depuis l'arrivée au pouvoir de Hamas en juin 2007 et du durcissement de l’embargo israélien contre Gaza. H.J. |
Commentaires
Ecrit par hammadi 13-01-2012 16:38
Ecrit par Ben Whirlpool 10-01-2012 21:33
Non seulement vous êtes raciste (que nous importe que vous soyez "d'origine juive" ou "bantoue", ou "thaï" ?) mais vous venez quémander je ne sais quelles félicitations ? Quelle honte !
Soyez un être humain, soyez juste, soutenez les causes qui vous paraissent justes, qu'elles soient palestiniennes, soudanaises, nigérianes ou coptes, mais surtout soutenez-les parce que vous sentez que c'est ce que votre conscience vous commande, pas pour obtenir une quelconque reconnaissance, pas pour "votre origine", ou autre mauvaise raison !
Nous sommes des êtres humains, responsables: il nous en sera demandé compte !
Ecrit par KHAMMOUS 09-01-2012 23:36
Ecrit par nanny 09-01-2012 11:22
et j ai entendu ce matin radio bleue vaucluse les soutiens des gens en avignon
merci de bien vouloir me répondre.
Ecrit par Chokri 08-01-2012 12:47
Bourguiba avait raison avant tout le monde. Quand on fait la guerre ,il faut avoir les moyens de la faire.
Soutenir le Hamas n'est soutenir la cause palestinienne. Damendons aux habitants de gaza ce qu'ils pensent du Hamas.
Et qu'en est il de la démocratie à Gaza?