Iran/ Arabie Saoudite : Une crise d’ampleur qui risque d’aller loin ! |
| Publié le Lundi 04 Janvier 2016 à 17:35 |
.jpg "Un affrontement ouvert entre deux nations rivales.") Déjà que le monde musulman s’entredéchire sur fond d’une guerre confessionnelle qui fait rage notamment en Irak, en Syrie et au Yémen, la crise actuelle entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, ne fera que l’attiser davantage.La nouvelle année 2016 débute par une crise régionale d’ampleur, exacerbant les divisions au sein de l’Islam, et aiguisant le clivage entre sunnisme et chiisme, ses deux principales doctrines. Inscrits dans une logique d’affrontement, l’Arabie Saoudite et l’Iran passent d’une espèce de guerre froide où chacun cherche à étendre sa zone d’influence, à un conflit ouvert, après l’annonce hier, dimanche 03 janvier par l’Arabie Saoudite de la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Iran, entraînant dans son sillage le Bahreïn, le Soudan, et les Emirats qui réduisent leur niveau de représentation diplomatique avec la république islamique. A l’origine de la tension, l’exécution samedi en Arabie Saoudite du leader chiite Nimr Baqer al-Nimr, ayant suscité une vague d’indignation en Iran, et l’attaque de l’ambassade saoudienne à Téhéran et son consulat à Mashhad. Depuis, les deux capitales s’échangent les accusations. Ryadh accuse Téhéran de soutenir le terrorisme, et d’attenter à la stabilité de la région, et Téhéran l'accuse de susciter des conflits dans la région et d’y mener une politique de déstabilisation. Une crise qui n’augure rien de bon au vu de l’état de déliquescence dans la région. Ses conséquences immédiates seront d’approfondir le schisme conflictuel entre les deux principales branches de l’Islam dans plusieurs zones de tension, et au-delà. A l’instar du Yémen où l’Arabie Saoudite est en guerre contre les houthis soutenus par l’Iran ; en Irak où le conflit est de nature confessionnelle, et où la déstabilisation est encore de mise malgré les dernières victoires annoncées par le pouvoir en place contre Daesh. En Syrie, un théâtre de tension où les ingrédients d’une guerre mondiale sont réunis, et où s’affrontent chiites, sunnites, groupe de l’Etat islamique, coalition internationale contre l’EI, menée par les Etats-Unis, Russie, et armée du régime. La Libye va-t-elle aussi s’en ressentir, même si la nature du conflit est plutôt de nature sectaire, tribale, et entre milices armées. Cette crise semble extrêmement grave, même si à ce stade nul ne peut en pronostiquer des évolutions. Les choses risquent d’évoluer rapidement, en fonction des réactions des pays de la région qui auront à choisir tel camp, ou tel autre, et de la position de l’Iran qui se limite jusque-là aux diatribes contre le Royaume sans recourir à des mesures de réciprocité. L’Arabie Saoudite, elle, a convoqué une réunion urgente des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe dimanche prochain pour condamner l’attaque de ses représentations diplomatiques. Si la crise n’est pas circonscrite, elle pourrait se transformer en casus belli donnant lieu à d’éventuelles hostilités entre deux nations rivales de la région. La question est de savoir, si des parties internationales ne sont pas en train de tirer les ficelles, et de pousser vers le pourrissement dans la région dans le droit fil de ce projet de refonte et de partition de l’ensemble du Proche et du Moyen-Orient. Les graines de la déstabilisation ont été semées dans cette partie du monde depuis la guerre d’Irak, et se sont répandues avec ce printemps arabe qui a viré à l’effusion de sang dans plusieurs pays, et voilà que l’on en arrive, en ce début 2016, à une crise subite, mais manifestement préméditée, dont on ne sait pas sur quoi va-t-elle déboucher. Et pourtant, le Moyen-Orient multicommunautaire, multiconfessionnel et multiethnique, a vécu longtemps ses différences dans la paix, l’entente et la tolérance. Depuis qu’on a commencé à souffler sur les braises et à jouer sur la corde confessionnelle, déterrant un conflit remontant aux premiers siècles de l’Islam, on a précipité la région dans une chronique d’une déchéance programmée. C’est une véritable guerre de survie qui a l’air de se jouer dans le monde arabo-musulman. H.J.
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Commentaires
Ecrit par Montygolikely 06-01-2016 19:40
Ecrit par Royaliste 04-01-2016 22:13
ah bon? quand?