Immigration, l’OCDE encourage l’octroi des visas

Publié le Jeudi 11 Septembre 2008 à 10:19
L’OCDE vient de contredire les politiques d’immigration suivies en Europe, critiquant l’immigration temporaire, et exhortant à s’ouvrir tant aux travailleurs peu qualifiés qu’aux travailleurs très qualifiés.

Le spectre de l’immigration hante les pays européens qui n’ont cessé de durcir leur politique pour faire entrer les immigrés au compte goutte. De la politique d’immigration choisie, chère à l’actuel locataire de l’Elysée, à la directive de retour adoptée par l’Union européenne pour l’expulsion des sans papiers, l’Europe se dote de tous les dispositifs pour s’ériger en bunker inexpugnable. Un durcissement qui n’a pas néanmoins dissuadé les chômeurs et les démunis d’Afrique et du Maghreb de prendre le risque d’une traversée périlleuse. Que de victimes ont payé de leur vie, ne serait-ce qu’en 2008, de faux espoirs laissés aussitôt au creux des vagues, en croyant rejoindre la terre promise.

Les drames de l’immigration clandestine semblent même prendre de l’ampleur face à la sévérité adoptée par les consulats occidentaux en matière d’octroi des visas. Une sévérité qui ne bénéficie pas manifestement de l’aval de l’OCDE, Organisation de coopération et de développement économiques qui appelle, dans son rapport 2008 « Perspectives des migrations internationales » publié hier, ses pays membres à adapter davantage leurs politiques en matière d’immigration de travail à l’évolution probable de la demande future de main-d’œuvre dans tous les domaines économiques, en s’ouvrant tant aux travailleurs peu qualifiés qu’aux travailleurs très qualifiés.

Bien que les pays de l’OCDE continuent, selon un communiqué de presse de la même organisation, de se faire concurrence pour attirer des immigrants hautement qualifiés, nombre d’entre eux hésitent à laisser entrer des travailleurs moins qualifiés, en dépit d’une demande soutenue de cette catégorie de main-d’œuvre.

La plupart des pays de l’OCDE gèrent actuellement l’immigration de travailleurs peu qualifiés au moyen de programmes temporaires. A ce titre, quelque 2.5 millions de personnes sont entrées dans les pays de l’OCDE en 2006, soit environ trois fois plus que le nombre de travailleurs venus à titre permanent. La majorité des immigrants temporaires occupent des emplois peu qualifiés.

Le rapport de l’OCDE souligne que la demande structurelle de main-d’œuvre peu qualifiée va rester soutenue pendant longtemps encore dans des secteurs d’activité comme les soins à domicile, l’industrie alimentaire et le bâtiment, en particulier dans la mesure où, en Europe, la population d’âge actif et le nombre de personnes prêtes à occuper des emplois peu valorisants et mal rémunérés ne cessent de diminuer.

«Il est inefficace de faire venir et repartir des vagues successives d’immigrants temporaires pour occuper les mêmes emplois » estime un responsable de l’OCDE. « Les employeurs doivent à chaque fois former de nouveaux travailleurs, alors qu’ils pourraient maintenir dans leur emploi des personnes expérimentées. Il est économiquement et politiquement coûteux d’imposer de telles conditions aux employeurs. Et, la rationalité économique l’emportant sur une réglementation artificielle ou mal conçue, les employeurs sont tentés de contourner le système ».

Le rapport note une progression de l’émigration vers les pays de l’OCDE en 2006. Environ 4 millions de personnes ont émigré à titre permanent vers les pays de l’OCDE en 2006, ce qui représente une augmentation de 5 % par rapport à 2005. Principaux motifs de l’immigration : le regroupement familial et l’emploi.

Par ailleurs, la proportion d’immigrés s’est sensiblement accrue dans les pays de l’OCDE. Un peu plus d’un habitant sur dix de ces pays était né à l’étranger en 2006, ce qui représente une augmentation de 18 % par rapport à 2000. Dans certains pays, la proportion d’immigrés a très fortement augmenté par rapport à la population totale : c’est le cas notamment en Irlande (66%), en Finlande (40%) et en Autriche (33%). Dans les pays où les immigrés sont déjà nombreux, comme l’Australie, le Canada, le Luxembourg et la Suisse, la proportion d’immigrés a progressé plus lentement d’environ 10%. L’intégration des immigrés sur le marché du travail reste problématique et les écarts de rémunération sont de mise.

Gnet (d’après un communiqué de presse de l’OCDE )
 

Commentaires 

 
#3 la revanche dans 30 ans
Ecrit par Lotfi     12-09-2008 20:47
La faible démographie en europe et en amérique du nord fera selon les spécialistes que dans 20 ou 30 ans, ce seront ces pays là qui offriront d'excellents avantages et conditions d'immigration surtout à la main d'oeuvre étrngère qualifiée pour s'attirer ces immigrés.
A cette future époque, ce seront les immigrés qui auront à comparer les avantages offerts par ces différents pays et à faire le choix du pays qu'ils estiment offrant les meilleurs avantages. La génération de nos enfants aura beaucoup de chance!!
 
 
#2 immigration
Ecrit par karim5179     11-09-2008 16:09
Entreprise de travau batiment et tout court d'etat demande l'immigration en europe
 
 
#1
Ecrit par On nous prend pour des c...     11-09-2008 13:50
Travailleur peu qualifié, c'est quoi, le genre à rien faire, toucher les alocs et se lancer dans l'élevage de racailles?!
On se demande vraiment ce que ces élites, au service de l'on ne sait quelle force obscure, recherche par ce genre de prise de position.
Un super état mondial, dirigé par une élite qui vivra dans des zones de haute sécurité alimentaire, sécuritaire, sociale et économique pendant que des milliards d'esclaves exploités veilleront à leurs vieux jours. Quelque chose comme ça...
 
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