Grèves à répétition : Les syndicats cherchent-ils à faire couler la Tunisie ?

Publié le Vendredi 14 Mars 2014 à 17:42
Les syndicats sont-ils en train de jouer avec le feu ? La tension sociale est loin d’être désamorcée en Tunisie ; plusieurs secteurs d’activités continuent à connaitre grèves et arrêts de travail intempestifs, pour motifs de revendications insatisfaites, invoque-t-on. Le pays traverse pourtant une conjoncture extrêmement critique, l’Etat est à court de fonds, et les équilibres généraux sont de plus en plus bancals, avec des dépenses publiques largement supérieures aux ressources. Un hiatus qui a pour entre autres origine l’augmentation de la masse salariale de 41 % en trois ans.  

L’intervention télévisée sur l’état de la nation de lundi 03 mars dernier de Mehdi Jomaâ, où il a affirmé expressément que la situation économique est plus difficile qu’on ne l’imaginait, où il a fait part d’un trou dans le budget d’environ 4,5 milliards de dinars que l’on ne sait trop où trouver, et où il a exhorté le peuple au travail et au sacrifice, ne semble pas secouer les torpeurs et faire prendre conscience aux uns et aux autres de la gravité de la situation. En témoigne la persistance de la grogne sociale, qui s’est exprimée cette dernière période par des grèves dans des secteurs névralgique, dont le débrayage de deux jours du transport routier qui a paralysé l’activité générale, ou la grève ouverte des recettes des finances qui se poursuit depuis plusieurs jours, et qui devrait arriver à son terme mercredi, suite à l’accord conclu entre le gouvernement et l’UGTT, mais il n’en est rien à ce jour, ou encore la grève entamée vendredi 14 mars à minuit à la station de péage de Mornag par les agents de Tunisie Autoroutes, etc.

Tout le monde convient que le droit de grève doit-être préservé, a fortiori qu’il est d’ores et déjà inscrit dans la constitution. Autant ce droit est légitime et constitutionnel, autant il doit-être encadré et organisé, afin qu’il n’attente pas à la bonne marche de l’activité économique. Hélas, c’est tout l’inverse que l’on constate depuis le 14 janvier, avec des dizaines de milliers de grèves dont l’effet de contagion n’a épargné aucun secteur. L’appareil économique en a lourdement pâti, le manque à gagner pour l’économie est colossal, et on en est  à faire le constat des effets désastreux de ces cessations de travail à répétition, sur les grands équilibres budgétaires de l’Etat.

Maintenir cette même cadence de mouvements protestataires à l’heure où l’économie s’en va à vau-l’eau, est suicidaire. A moins que l’on compte mener le pays à sa perte, et reproduire des scénarios que l’on a vus ailleurs, avec des pays laxistes qui ont fini par faire faillite.

Le climat social mérite, à ce jour, d’être rasséréné et apaisé, sans quoi l’économie ne peut sortir de sa léthargie, et l’activité ne peut être relancée. La loi doit-être appliquée avec fermeté à tous ceux qui cherchent à mettre en péril les intérêts stratégiques nationaux.

La responsabilité incombe à tout le monde, gouvernement, entreprises publiques et privées et partenaires sociaux pour contribuer à instaurer de nouveaux rapports, sur la base du contrat social signé mais jamais activé, à même de substituer à cette tension permanente, des relations apaisées procédant d’une démarche consensuelle, privilégiant l’intérêt suprême du pays. C’est là le propre des puissances mondiales à l’instar de l’Allemagne qui ne connaît pratiquement pas de grèves. Tous les problèmes y sont résolus dans le cadre de comités de dialogue au sein des entreprises, une démarche adoptée religieusement par les syndicats germaniques, au nom de l’intérêt suprême du pays, c’est ce qui fait que l’économie allemande soit la première d’Europe.

Le redressement de l’économie, la mobilisation des investissements locaux et étrangers et l’amélioration des indicateurs économiques en berne passent inéluctablement par l’instauration d’un climat social sain et propice au travail et à la productivité. Or, c’est loin d’être le cas aujourd’hui, et Mehdi Jomaâ aura beau faire une tournée dans le Golfe, se rendre en France et aux Etats pour collecter des fonds, ce serait comme un cautère sur une jambe de bois.

Même si ses hôtes font preuve de générosité à son égard, et même s’il rentre avec une escarcelle bien remplie, cet argent serait, le cas échéant, affecté aux majorations salariales, et à l’octroi de primes et subventions. Emprunter pour consommer, en produisant peu ou pas du tout, nous conduira vers l’irréparable.

Qu’en disent les syndicats dont la puissante UGTT chef de file du dialogue national. La centrale syndicale compte-t-elle donner au pays d’une main, ce qu’elle lui prend d’une autre. Quid des deux autres syndicats, CGTT et UTT, qui peinent à s’imposer sur la scène syndicale. Trouvent-ils dans l’incitation aux mouvements sociaux la voie la plus sûre afin qu’ils soient reconnus par les autorités et par l’UGTT qui semblent leur dénier jusque-là toute légitimité. Parfois, on a comme l’impression que les syndicats jouent avec le feu ; une attitude qui n’a rien à voir avec le sens de patriotisme et de responsabilité dont ils ne cessent de se prévaloir.
H.J.


 

Commentaires 

 
+1 #5 Hypocrites!
Ecrit par Tounsi     27-03-2014 12:09
C'est maintenant que notre presse et nos experts ont découvert que à travers les grèves à répétition les syndicats cherchent à faire couler la Tunisie ?
 
 
#4 RE: Grèves à répétition : Les syndicats cherchent-ils à faire couler la Tunisie ?
Ecrit par ammar     20-03-2014 18:03
une seule parole payer monsieurs les patrons les professionnels médecins,avocats experts comptables auditeurs vos impôts,faites des déclarations dignes
 
 
-2 #3 RE: Grèves à répétition : Les syndicats cherchent-ils à faire couler la Tunisie ?
Ecrit par volvert     17-03-2014 01:42
C'est un peu facile de demander aux petites gens de se serrer la ceinture.
Les grèves nombreuses et à répétition ont des motifs qu'il est commode de mettre au compte des salariés, comme si la grève était un jeu ou un exercice pour petits enfants.
il serait bon que patronat, journalistes et entrepreneurs d'opinion apprennent le respect des personnes qui n'ont que leur force de travail à vendre pour gagner leur subsistance.Quiconque connait le monde du travail sait qu'une grève ne se décrète pas; qu'une grève est la marque de l'absence de dialogue social; que la grève est toujours la seule arme dont disposent les salariés face à la puissance des patrons, souvent soutenus par les politiques.
Il faudrait exiger des entrepreneurs riches de rembourser leurs dettes aux banques, ce serait équitable avant de proner les sacrifices ou de mettre à l'index les ouvriers, et à travers eux, l'UGTT.
 
 
+7 #2 RE: Grèves à répétition : Les syndicats cherchent-ils à faire couler la Tunisie ?
Ecrit par Tunisien     15-03-2014 09:19
regarder juste leur tete et vous allez comprendre!
des vrai rapace
 
 
-4 #1 vive le syndicalisme
Ecrit par zenatoo     14-03-2014 21:21
L'INTERNATIONALE
Couplet 1 :
Debout ! les damnés de la terre !
Debout ! les forçats de la faim !
La raison tonne en son cratère,
C’est l’éruption de la fin.
Du passé faisons table rase,
Foule esclave, debout ! debout !
Le monde va changer de base :
Nous ne sommes rien, soyons tout !

Refrain : (2 fois sur deux airs différents)
C’est la lutte finale
Groupons-nous, et demain,
L’Internationale,
Sera le genre humain.

Couplet 2 :
Il n’est pas de sauveurs suprêmes,
Ni Dieu, ni César, ni tribun,
Producteurs sauvons-nous nous-mêmes !
Décrétons le salut commun !
Pour que le voleur rende gorge,
Pour tirer l’esprit du cachot,
Soufflons nous-mêmes notre forge,
Battons le fer quand il est chaud !

Refrain

Couplet 3 :
L’État comprime et la loi triche,
L’impôt saigne le malheureux ;
Nul devoir ne s’impose au riche,
Le droit du pauvre est un mot creux.
C’est assez languir en tutelle,
L’égalité veut d’autres lois :
« Pas de droits sans devoirs, dit-elle,
Égaux, pas de devoirs sans droits ! »

Refrain

Couplet 4 :
Hideux dans leur apothéose,
Les rois de la mine et du rail,
Ont-ils jamais fait autre chose,
Que dévaliser le travail ?
Dans les coffres-forts de la bande,
Ce qu’il a créé s’est fondu.
En décrétant qu’on le lui rende,
Le peuple ne veut que son dû.

Refrain

Couplet 5 :
Les Rois nous saoûlaient de fumées,
Paix entre nous, guerre aux tyrans !
Appliquons la grève aux armées,
Crosse en l’air et rompons les rangs !
S’ils s’obstinent, ces cannibales,
À faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux.

Refrain

Couplet 6 :
Ouvriers, Paysans, nous sommes
Le grand parti des travailleurs ;
La terre n’appartient qu’aux hommes,
L'oisif ira loger ailleurs.
Combien de nos chairs se repaissent !
Mais si les corbeaux, les vautours,
Un de ces matins disparaissent,
Le soleil brillera toujours !

Refrain
 
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