Génération Hi-tech, les ados branchés font de la résistance

Publié le Mardi 09 Juin 2009 à 12:25
Le portable le meilleur allié des jeunes, pour des nuits blanchesIls sont nés dans les années 1990 et ne jurent que par le SMS, la Wii, le Bluetooth, l’ Ipod , MSN, Twitter… et la liste n’est pas exhaustive. Ils sont tout le temps branchés pour être dans la vague, et surtout ne pas perdre leurs amis de vue. Ils ne mesurent sans doute pas l’impact de ces nouvelles technologies sur leur vie sociale, leur développement personnel et leurs études, mais cela semble être le dernier de leurs soucis.

Il s’agit là, vous l’aurez compris, de nos adolescents. Plus rien n’attire leur attention et leurs activités extrascolaires se résument en une passion démesurée pour les nouvelles technologies de la communication et les joujoux hi-tech. Trop de moyens de communication qui tueraient, en effet, la communication et creuserait un fossé entre les générations, plus qu’il n’en est déjà. Les parents ne savent plus en quelle langue s’adresser à leur progéniture pour les voir se détacher de leur téléphone portable ou de leur ordinateur. Et ils s’en plaignent à qui veut bien les entendre.

Omar, Hamza, Donia, Soraya, Bochra et Issam sont tous lycéens de 17 ans d’âge en moyenne. La sœur ainée de Hamza se plaint de l’entendre tous les soirs parler au téléphone dans sa chambre jusqu’à des heures inouïes : « Je ne comprends pas comment est-ce qu’il arrive à tenir en cours pendant la journée, s’exclame-t-elle, avant d’ajouter : « il passe toute la nuit, le portable collé à l’oreille, en train de parler à ses copains et copines. Et si ce ne sont pas des conversations, ce sont des échanges de SMS et ce jusqu’à très tard la nuit ». Malgré les protestations et les sanctions infligées par les parents, il n’est pas près de renoncer à ses amis, « je ne fais rien de mal », se défend-il. « Pourtant, mon père lui a confisqué le portable à plusieurs reprises, surtout après qu’il ait eu deux bulletins de notes catastrophiques, et tout ce qu’il a trouvé bon de faire, c’est de faire la grève de la nourriture, et il ne voulait plus adresser la parole à personne. Ma mère a fini par obtempérer et lui rendre son appareil», continue la sœur. Si Hamza appelle ses amis, c’est que ses amis aussi passent leur nuit au portable. Et ailleurs comme ici, l’ambiance est aux bras de fer entre ados et parents. Lamia ne comprend pas plus les siens qui, âgés de 17 et 20 ans, passent leur dimanche à jouer à la PS. « J’ai juré une centaine de fois que j’allais la jeter à la poubelle, et ils m’ont promis d’arrêter mais toujours rien », dit-elle désarmée. Et leur vie sociale ? « eh bien, on ramène les amis jouer avec nous à la maison, c’est toujours plus drôle » lance Issam sur le ton de la plaisanterie.

Internet envahit les foyer et accapare les jeunesDonia passait aussi ses soirées sur MSN, bien qu’elle ait école le lendemain. La maman excédée de devoir lui rappeler tous les quarts d’heure, d’aller lire un livre ou regarder une émission intéressante sous peine de lui enlever l’ordinateur de sa chambre, a fini par mettre ses menaces à exécution. « Je ne sais plus quoi faire, dis-t-elle, je me demande si ce n’était pas une mauvaise idée de lui acheter cet ordinateur », se plaint-t-elle. Combien de mamans exaspérées se sont réveillées en pleine nuit pour aller vérifier si les enfants ne sont pas terrés sous leurs couvertures à envoyer des SMS ou encore à échanger des courtoisies sur le net ? L’écrasante majorité vous direz.

Les opérateurs téléphoniques, auraient tout compris. La cible idéale est désormais ces jeunes inconscients de la gravité de leur addiction. Les offres pour parler plus longtemps et payer le moins possible, notamment le soir, se font récurrentes. Ils sont la cible parfaite qui tombe les yeux fermés dans le panneau de la surconsommation, Les adolescents n’écoutent plus les plaintes de leurs parents, lecteur MP3 vissé sur les oreilles, ils s’adonnent à des pratiques dont les parents ignorent tout, du langage jusqu’aux manipulations. Si le contrôle parental existe en Europe, avec une forte adhésion, ici les géniteurs sont dépassés et n’ont même pas le temps d’aller sur la toile pour en connaître les méandres. Quelques uns essayent de négocier quelques heures de connexion en moins. Les autres, de guerre lasse, attendent que l’adolescence passe et que l’âge adulte leur mette du plomb dans la tête.

Chiraz Kefi