France/Afrique : L’ère du paternalisme est révolue |
Publié le Dimanche 29 Mars 2009 à 21:12 |
La France est en train de renégocier son partenariat stratégique avec l’Afrique en substituant un partenariat d’égal à égal à un partenariat paternaliste, et en laissant de côté les questions qui fâchent.
Les rapports France/Afrique ont été au centre de l’émission « Internationales » de ce dimanche soir animée par Xavier Lambrechts, sur TV5. C’est Alain Joyandet, Secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Francophonie qui a répondu aux questions du Monde, de RFI et de TV5 sur le nouveau partenariat stratégique qui est en train d’être renégocié entre la France et l’Afrique. Ce partenariat stratégique s’articule autour de trois axes, expliquait le Secrétaire d’Etat français : Alain Joyandet a souligné que la France répond ainsi aux demandes des pays africains "qui ne veulent plus d’un partenariat paternaliste, et appellent à un partenariat d’égal à égal". Pour donner corps à ce nouveau partenariat, les fonds alloués à l’Afrique ont été consolidés. L’Agence française de Développement (AFD) qui consacre de 3,5 à 3,7 milliards d’Euros à l’Afrique relèvera ses fonds à partir de 2010 à 5 milliards par an. Par ailleurs, deux fonds ont été constitués en vue d’aider à la création d’entreprises conjointement avec les banques locales des pays africains. Mais la France va-t-elle adopter un langage de vérité avec l’Afrique, en exigeant des résultats dans le domaine des droits de l’Homme, de démocratie, ou va-t-elle éviter les questions qui fâchent ? Et la réponse d’Alain Joyandet était interrogative : jusqu’à quand va-t-on continuer à pointer l’Afrique du doigt, et à la stigmatiser ? Pourquoi ne parle-t-on pas des autres pays avec lesquels nous avons des relations diplomatiques normales ? La France va-t-elle laisser les puissances émergentes prendre les marchés en Afrique ? "Je pense qu’il faut laisser du temps au temps, on ne peut pas exiger de l’Afrique de faire en 50 ans ce qu’on n’a pas réussi à faire en deux siècles. Il y a beaucoup de pays africains qui font des progrès, qui s’acheminent sur la voie de la démocratie. On est obligé d’avoir une diplomatie innovante : réaffirmer nos principes tout en étant présent dans le développement de l’Afrique". A en croire Alain Joyandet, la France va plaider la cause du continent noir au G20 qui s’ouvre jeudi à Londres. "L’Afrique est victime malgré elle de la crise. Si l’Afrique a deux points de moins de croissance, ça équivaut à toute l’aide publique au développement dont elle bénéficie", a-t-il laissé entendre. Et d’ajouter : " La France est prête à effacer la dette de l’Afrique à condition qu’elle ne la construise pas avec d’autres pays, en l’occurrence la Chine. L’annulation de dettes se fait selon des engagements qu’elle soit réinvestie, notamment dans l’agriculture".Le Secrétaire d’Etat français pense que le développement de l’Afrique se fera par l’Agriculture. Pour ce faire, un fonds doté de 500 millions d’Euros est en train d’être constitué de concert avec un organisme onusien pour promouvoir l’agriculture en Afrique, a-t-il annoncé. Gnet |
Commentaires
Ecrit par Spinosa 30-03-2009 10:20
Et Mayotte ?
N’est-ce pas une colonie moderne ?
Et dire que les Français sont les premiers a faire le « haut-le cœur » pour le Tibet ?
Et pourquoi pas un référendum pour la départementalisation de toute l’Afrique Noire ? Aucun doute que tous les Africains voteraient pour……