Foyers surchargés, des étudiants encore à la rue

Publié le Jeudi 25 Septembre 2008 à 11:53
Plus que quelques jours de la fin du mois de ramadan, on est un mardi et il pleut légèrement sur le pavé de la rue du Mali. L’horloge indique 10 heures et demi du matin, et des dizaines de jeunes affluent vers les bureaux exigus de l’Office National des œuvres universitaires. C’est ici que se décident les affectations au sein des foyers universitaires, l’octroi de bourses et des prêts universitaires. C’est ici que les jeunes viennent s’enquérir de leur situation, une situation des plus précaires pour certains.

Cela fait une dizaine de jours que les cours au sein des universités ont commencé. Et des dizaines voire des centaines de jeunes, venus des quatre coins de la Tunisie, n’ont pas encore regagné leurs salles de cours. Ils sont pour ainsi dire presque à la rue faute de places dans les foyers universitaires. Ce n’est plus un secret pour personne que les foyers sont surchargés et que chaque année des jeunes se retrouvent dans l’obligation de louer ou de cohabiter dans un foyer privé ou une maison indépendante. « Je suis venue de Bizerte pour chercher une nouvelle fois une place, parce que ma première demande a été rejetée », témoigne une jeune fille. Elle doit pour l’occasion faire la navette entre Tunis et sa ville pour pouvoir assister aux cours. Tous ceux qui sont ici s’inquiètent parce qu’ils doivent en cas de refus de leur demande trouver une solution de rechange. Chose pas vraiment aisée.

En cette période de l’année, il est difficile de trouver des maisons à louer. Généralement les étudiants s’y prennent avant la fin de l’été et parfois même avant l’année universitaire écoulée. Une autre étudiante venue de Béja n’a toujours pas trouvé où habiter « j’ai formulé une première demande d’hébergement au foyer du Bardo et j’ai eu mon affectation, sauf que quand je suis partie pour récupérer ma chambre, la directrice du foyer m’a appris qu’il n’y avait plus de place pour moi. J’ai du relancer une autre demande pour le foyer d’El Omrane et là j’attends toujours une réponse. En attendant, je loge chez des parents qui habitent à Tunis », raconte-t-elle. Un jeune homme l’accompagnant et originaire de Sidi Bouzid a du mal lui aussi. Son affectation tarde à venir. « Ce que je reproche le plus à l’administration c’est de nous faire attendre et à reporter toujours plus l’échéance. A chaque fois que l’on vient demander des nouvelles de notre requête on nous demande de revenir le lendemain. Le manque de coordination nous fait perdre beaucoup de temps et surtout de l’argent alors que moi je suis en année terminale et que mon projet de fin d’études n’attend pas », se plaint Saïd. En attendant que l’on réponde favorablement à sa demande de dérogation, le jeune homme se fait héberger par des amis qui louent un studio.


Pour ce qui est des frais, une chambre triple au foyer universitaire coûte à l’étudiant 120 dinars par année universitaire, dont 20 dinars, qui lui seront restitués à la fin de l’année. Sans oublier que chaque étudiant n’a droit qu’à deux ans d’hébergement au sein des foyers étatiques. Il peut toutefois demander une dérogation qui a peu de chances d’aboutir à un accord de la part de l’Office National des Œuvres Universitaires.

Tous les ans des milliers d’étudiants orientés vers des écoles et des universités loin de leur ville de résidence, se voient contraints de passer par la case foyer. Les anciens locataires doivent systématiquement aller louer dans des foyers privés ou chez des particuliers. Certains seront contraints de travailler tout en poursuivant leurs études ou plus triste encore, mettre fin à leurs études. Samia est venue de Ben Guerdene dans l’espoir d’avoir une place dans un foyer proche de la Manouba où elle poursuit des études en documentation. En attendant le verdict qui tarde à venir, elle passe ses nuits chez des amies qui la font rentrer tous les soirs à leur chambre à l’insu du gardien du foyer.

Une situation désolante certes, sinon quoi faire d’autres ? « Je viens de très loin et je n’ai pas de famille à Tunis, pour louer ici je dois payer pas moins de 100 dinars par mois à part mon argent de poche et les divers frais de déplacement », explique Samia, faisant allusion à ses moyens modestes. Quand vers 11 heures trente, un employé de l’administration ressort avec des fiches d’affectation et commence à crier les noms des étudiants qui auront finalement l’occasion de poser leurs valises, quelques visages s’illuminent. Les autres devront revenir le lendemain.

Chiraz Kefi
 

Commentaires 

 
#1 misère
Ecrit par zetzertg     08-09-2009 10:00
Tout simplement la situation expliqué par deux mot les étudiants vivre la misère et son but durant tout l’année cherche un foyer avec l’absence de l’aide vraiment Tunis n’a pas des foyers pour les étudiant
 
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