Erdogan en Tunisie : La Turquie, un exemple à suivre malgré tout |
Publié le Mardi 04 Juin 2013 à 18:04 |
Après le Maroc et l’Algérie, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan mettra demain mercredi 05 juin le cap sur la Tunisie. La tournée maghrébine de ce dirigeant exceptionnel intervient à l’heure où il est la cible d’attaques de toutes sortes. Pourtant, l’homme se vaut de plusieurs succès, que même ses détracteurs lui reconnaissent. Son règne a toujours valeur d’exemple, a fortiori pour les pays en transition. Quant à ceux qui aiment focaliser sur ses travers, l’on pose une question simple : quel est le régime, un seul qui n’en a pas dans le monde ? Erdogan est cloué au pilori. Les critiques et les accusations fusent de partout contre le Premier ministre turc, dans la foulée des émeutes de la place Takcim, qui ont fait tâche d’huile dans de nombreuses villes turques, faisant deux morts et plusieurs blessés. L’islamo-conservateur essuie un chapelet de diatribes, pour ses supposées dérives autoritaire. Les médias occidentaux et au-delà voient dans ce mécontentement populaire les signes annonciateurs d’un printemps turc. L’AKP qui règne depuis plus de dix ans en Turquie, à l’issue d’élections démocratiques qui avaient tourné à deux reprises au plébiscité, vacille-t-il pour autant ? Erdogan n’est certainement pas un ange ni un enfant de chœur, mais ce n’est pas l’incarnation de diable, comme on a tendance à le qualifier suite aux heurts de ces derniers jours en Turquie. Son bilan parle pour lui. Depuis son accession au pouvoir en novembre 2002, il a su stabiliser la Turquie, réduire considérablement l’emprise des militaires et mettre fin aux coups d’Etat récurrents qui secouaient le pays. L’homme a engagé des réformes économiques et sociales importantes, lutter contre l’inflation, promouvoir une croissance à deux chiffres, et améliorer nettement les revenus des 75 millions de Turcs. Des réalisations reconnues par les cercles économiques européens, qui ont toujours envié à la Turquie, son dynamisme et sa solidité économique, dans les pires moments de la crise mondiale. Ankara a su reconquérir une place de choix dans les sphères d’influence internationale, et peser sur les décisions mondiales. Le refus de l’Union européenne d’en accepter l’adhésion ne l’a pas affectée outre mesure. Par ailleurs, Erdogan a tenu tête à Israël, à deux reprises. La première fois, c’était son coup de gueule en janvier 2009 au forum à Davos contre Shimon Pères, et la seconde dans l’affaire de l’assaut israélien contre la flottille humanitaire turque à destination de Gaza, une affaire qui a connu un épilogue peu commun, soit des excuses de Netanyahu, qui plus est a accepté d’indemniser les familles des martyrs turcs. Dans le concert des critiques pêle-mêle, d’aucuns prêtent à la Turquie des visées mégalomanes, lui reprochant d’œuvrer à retrouver la puissance révolue de l’empire Ottoman et de conquérir le leadership du monde musulman. Une ambition légitime somme toute qui devrait animer toute classe dirigeante, soucieuse de l’intérêt de son pays, et aspirant à le propulser au faîte de la gloire. Pour ce qui est d'accuser Erdogan d’avoir muselé la presse indépendante, et d’avoir attenté aux droits de l’Homme, même si la véracité et l’ampleur de ces atteintes restent à vérifier, l'on dit simplement qu'aucun régime dans le monde ne peut se targuer d’être parfait et exempt de travers. Quant à voir dans les dernières émeutes le déclenchement d’un printemps turc, ce serait aller vite en besogne, notamment de la part de l’Occident qui aime entretenir les amalgames et mettre tous les musulmans dans le même sac. En effet, les soulèvements populaires comptent désormais parmi les manifestations de ce monde globalisé, il s'agit de l’un des effets de la mondialisation. Le mouvement des indignés né en Espagne en 2011 s’est bien propagé dans d’autres capitales européennes et nord-américaines. Londres a connu de violentes émeutes en 2011. Paris en a connu autant en 2013, du fait de la loi sur le mariage pour tous, et d’une victoire du PSG qui a dérapé. Idem pour la Suède qui a été aux prises tout dernièrement avec des troubles. La contagion des mouvements contestataires n’épargne aucun pays, et les démocraties se résignent à composer avec, dans cette conjoncture erratique génératrice de paupérisation et de précarisation tous azimuts. Ce qui est, en revanche, perceptible dans les attaques dirigées contre Erdogan, c’est qu’elles visent le modèle islamiste qu’il incarne, et qui est souvent cité en exemple. Le succès de la Turquie d’Erdogan dérange l’Occident, et ceux qui sont dans son sillage. Les dernières émeutes sont l’occasion rêvée pour l’accabler. On l’accuse de vouloir changer le modèle sociétal turc pour avoir voté une loi interdisant la vente en détail de l’alcool à proximité des lieux de culte et des écoles, en vue de réduire la criminalité et la délinquance chez les jeunes. S’il voulait changer le modèle de société, il s’y serait essayé depuis le début de son mandat. Erdogan reconnaît qu’il est "un Premier ministre musulman, d’un pays laïc". Son tort est qu’il veut moraliser sa société et y introduire des valeurs, dans un monde qui tourne de plus en plus le dos aux valeurs, pour s’engager dans un processus de déclin, de déchéance et de décrépitude. H.J.
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Commentaires
Ecrit par SOLO EST ! 05-06-2013 13:14
Ecrit par Skander Ben Baccar 05-06-2013 07:14
Quand Erdogane crée une police civile pour espionner l'opposition, les medias, les etudiants et le peuple...comment appelle-t-on cela?
Quand Erdogane ordonne le massacre et ecrase tout mouvement de revendication, de contestation de sa politique....comment appelle-t-on cela ?
Quand Erdogane emprisonne des centaines de journalistes juste parce qu'ils critiquent sa politique et dénoncent la dérive autocratique et religieuse de sa politique...comment appelle-t-ton cela?
Quand le gouvernement d'Erdogane fait voter des lois à minuit et une heure du matin quand le parlement est aquis à son camp...comment appelle-t-on cela?
Quand dans le pays de ce soit disant gouvernement juste et moral...des millions de turcs dans l'arrière pays peine à manger à leur faim, à se faire soigner, À envoyer leurs enfants à l'école....comment appelle-t-on cela?
Quand Erdogane et son parti développe le clientelisme et la corruption pour assoir son pouvoir indéfiniment et serrer encore plus l'étau sur le peuple turc...comment appelle-t-on cela ?
Dieu a offert à Adam et à sa descendance (toute l'humanité y compris vous HJ) le libre choix, la libre pensée pourquoi donc devrenons-nous tolerer, accepter, se soumettre aux choix et à la morale d'un homme, d'un individu specifique....?
En ordonnant à la police d'ecraser les manifestants Erdogane a commis l'irréparable, un crime pour lequel il doit être démis de ses fonctions et jugé. Les 2 mords et les milliers de blessés sont une suite directe à la décision et à la politique repressive d'Erdogane....!
Alors par Dieu arrêtez de considérer les individus comme des surhommes, des prophètes. Libérez vous de ce suivisme obscurantiste qui nous a collé à l'arrière chambre de la science et de l'excellence. Le temps des autocraties et des dictatures est révolus.
Ecrit par Fan-Club 05-06-2013 01:54
Le voila maintenant devenu poète faisant les éloges d’Erdogan. Au passage, il “ oublie” bien evidemment de nous parler de son jeu ténébreux en Syrie avec les pétromonarchies du Golfe, esclaves elles-mêmes des américano-sionistes.
H.J, nous n’avons besoin ni de salafistes, ni de nahdhaouis pour “moraliser” la société Tunisienne. Ceux qui refusent la logique démocratique, ne reconnaîssentt pas la légitimité à la République et veulent un khalifat à la place seront toujours nos pires ennemis. Nous avons encore moins besoin d’un modèle Turc dont le pouvoir politique confond majorité parlementaire & pouvoir absolu. Nous avons eu notre dose (50 ans) d’injustice, de censure générale et d’intimidation!
HALTE A L’INGERENCE! QATAR, TURQUIE, USA..OUT! Laissez la Tunisie trouver “sa propre voie” et instaurer son “propre” projet. Un projet dans lequel tous les droits des Tunisiens - civils, culturels, économiques, politiques et sociaux seraient respectés, protégés et promus de manière effective.
Ecrit par Royaliste 04-06-2013 22:24
par contre l'article présente une analyse trop simpliste qui ne cherche pas a comprendre le malaise des gens dans la rue.
l'article se termine avec une morale a 2 millimes.
Ecrit par Ana Houa 04-06-2013 20:08