Tunisie et au-delà : La Genèse des mouvements islamistes (Hichem Djaït)

Publié le Mercredi 20 Août 2014 à 13:57
Hichem DjaïtLe monde musulman est en effervescence historique et connaît un fort séisme intérieur, du fait d’une forte crise psychique et dans le vécu social, a déclaré le penseur tunisien, Hichem Djaït, signalant que la progression  de la pauvreté auprès de nombreuses couches des sociétés arabes a contribué à l’adhésion des jeunes aux courants djihadistes. Dans un récent  entretien avec al-Quds al-arabi, le penseur tunisien considère que l’ouverture formidable du monde, a contribué à faciliter la contrebande d’armes et la propagation des idées extrémistes. Il estime par ailleurs que l’Europe est dans un état de décadence politique et économique.

Hichem Djaït est parmi les principaux penseurs tunisiens et arabes. Il est spécialiste de l’histoire islamique et a publié de nombreux travaux dans le monde arabe et en Europe. Il est professeur visiteur dans les universités de Montréal, Canada, Californie, Etats-Unis et au collège de France. Il est président de  l’Académie des sciences, des lettres et des arts, Beït el-Hikma.

Comment expliquez-vous le pouvoir grandissant des mouvements islamistes et djihadistes dans la région ?
Il faut tout d’abord s’arrêter à la genèse de ces mouvements. Les mouvements islamistes qui prolifèrent aujourd’hui dans le monde arabe, et ont versé dans une grande violence, existaient depuis les années soixante dix. Si nous parcourons l’histoire, nous allons nous rendre compte que les racines de ces mouvements remontent à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle. Le mouvement des frères musulmans, à titre d’exemple, a vu le jour en 1928 en tant que mouvement réformateur pour la mobilisation des gens, et puis il a évolué.  La révolution iranienne est survenue ultérieurement, et bien qu’elle ait une dimension chiite, elle a influencé les mouvements islamistes dans l’ensemble du monde musulman. Il ne faut pas oublier que la construction de la république islamique est intervenue dans un pays qui n’est pas arabe, en l’occurrence l’Iran. Le mouvement taliban a vu le jour dans un pays qui n’est pas arabe. Les talibans qui ont combattu l’Union soviétique sont également des islamistes, et ont mené le djihad au nom de l’Islam dans un pays non arabe, qui est l’Afghanistan. Des mouvements islamistes ont été créés par la suite en Indonésie, peut-être qu’ils se sont affaiblis maintenant.

Les mouvements armés et politisés au nom de l’Islam se sont, de ce fait, trouvés dans l’espace islamique et non dans la région arabe où l’idée nationaliste et unioniste était dominante, notamment auprès de l’élite.

L’idée islamique politisée s’est renforcée et a conquis l’espace arabe dans les années 80 ; les éléments d’origine arabe de retour d’Afghanistan ont joué un grand rôle en matière de propagation de cette pensée.

En Tunisie, la pensée de l’Islam politique, existe depuis le début des années 70, mais elle a pris de l’intensité après la révolution islamique d’Iran, qui a joué un rôle important dans les années 80. Il en est de même pour l’Algérie, où une révolution réelle a été menée par les islamistes contre l’Etat algérien pour enraciner l’Etat islamique, chose qui s’est soldée par une guerre civile qui a duré dix ans. Bien que les courants islamistes radicaux soient dominants, il existe des courants islamistes modérés, mais qui ne sont pas les plus forts.

Où se trouvent ces courants (modérés) au juste ?

Ils (ces courants) existent au Maroc et en Algérie ; ils sont faibles et composent avec le pouvoir, ainsi qu’en Tunisie avec  le mouvement Ennahdha. Le mouvement des frères musulmans en Egypte peut également être classé comme un mouvement politique reconnu jusqu’à une certaine mesure à l’ère de Moubarak, mais aujourd’hui, la situation a changé.

Selon vous, le mouvement Ennahdha en Tunisie a-t-il des liens avec les organisations prônant le takfir (accusation d’apostasie), comme il se dit ?
Non. Mais, certains de ces mouvements, à l’instar du mouvement salafiste d’Abou Iyadh (Ansar al-Charia) avait une relation avec Ennahdha, mais qui n’était pas forte. Ennahdha est beaucoup plus politisé, et n’est pas un mouvement djihadiste, particulièrement après la révolution.
Maintenant, après la guerre en Afghanistan, et ce qui s’est passé en Irak, avec la chute du régime de Saddam Hussein, et après la période du printemps arabe, on peut dire que les mouvements djihadistes se sont renforcés partout, même en Europe, et ont pris pied au rang de la jeunesse, et de nombreuses couches et sont devenus des mouvements armés. Les mouvements djihadistes ont pris de l’ampleur après ce qui est appelé le printemps arabe, c'est-à-dire les révolutions qui ont fait tomber les régimes dictatoriaux, qui étaient des régimes rigoureux envers les mouvements islamiques, pour protéger leur existence et leur pérennité.  

Outre la vague du printemps arabe, quelles sont les autres causes du danger grandissant de ces mouvements djihadistes ?

Il y a des raisons profondes et anciennes. Une partie des musulmans et des arabes pensent désormais que le recours à l’Islam rigoriste est le seul moyen d’éveiller le monde musulman, et de l’unifier de nouveau, d’où la naissance de l’idée du califat. Ces mouvements tendent à constituer une force mondiale équivalant à la force occidentale. Ce sont aussi des mouvements hostiles à l’Occident pour de nombreuses raisons dont la colonisation, le problème de la Palestine, l’hégémonie du monde occidental sur les régimes arabes et les sociétés arabo-musulmanes, l’invasion des idées occidentales…il y a une espèce de retour aux fondements, d’où leur appellation de mouvements fondamentalistes.  

Par ailleurs, malgré l’entrée des pays musulmans dans la modernité, des publics fanatiques, voire attachés à une compréhension renfermée de la religion demeurent. Depuis le départ de l’ancienne colonisation des pays arabes et musulmans au milieu du 20ème siècle, les idées modernistes ne se sont pas beaucoup ancrées dans ces pays. Le niveau culturel est resté bas, car on a souffert pendant des siècles, en étant éloignés de ce qui se passe dans le monde. Les pays arabes n’ont pas connu la renaissance requise, et cela est dû à des raisons historiques remontant au 17ème siècle, alors que le monde musulman était dans un état de faiblesse. Il y a des pays, comme l’Arabie saoudite, bien que leurs régimes combattent les courants djihadistes de peur qu’ils ne les renversent, ils ont opté au début pour l’Islam en tant que force fondamentale en mesure de faire prospérer ce monde.

Le monde arabo-musulman connait une grande progression de la pauvreté parmi de nombreuses couches, cet environnement marginalisé favorise l’adhésion des jeunes aux courantes djihadistes.

Quelles sont les raisons qui font qu’al-Qaïda, Daech, et les organisations similaires polarisent de nombreux jeunes ? Selon vous, ces mouvements djihadistes peuvent-ils renforcer leur pouvoir dans la région à l’avenir, du fait de la situation sécuritaire déplorable ?
Il y a une grande peur des mouvements islamistes, exagérée dans une certaine mesure. Le monde musulman est en effervescence historique naturelle, et connait un séisme intérieur. Il y a une forte crise psychique et dans le vécu social. Le monde musulman est partagé, une partie est aliénée, et une minorité détient les rênes du pouvoir scientifique, intellectuel et économique.  
Si l’on regarde l’évolution historique dans le monde, l’on s’apercevrait qu’il y a des périodes, notamment à l’époque moderne – que j’ai évoquées dans mes livres – qui connaissent des crises extrêmement fortes, à l’instar de ce qui s’est passé en France à la fin du 18ème siècle, comme révolutions et guerres, ayant perduré en Europe pendant plus de 20 ans. La révolution française ne s’est pas arrêtée, et a demeuré jusqu’à la fin du 19ème siècle, avec la poursuite des révolutions ayant fait tomber des monarques tout au long du 19ème siècle, et au moment de la survenue de la première guerre mondiale en 1914, il n y avait pas de républiques avancées sur les plans industriel et scientifique en Europe, excepté la France. Les monarchies étaient en place et la guerre de 1914 était un carnage ayant provoqué la chute de l’Europe comme centre du monde. Le vieux continent a implosé après la guerre de 1914, ce qui a engendré la chute des empires. Ce qui se produit, aujourd’hui, dans le monde musulman est une espèce de trouble puissant, qui n’a pas été déclenché par les Etats, mais par les sociétés, et par des éléments au nom de l’Islam, ayant trouvé dans la religion un appui, c’est pourquoi ils ont polarisé les jeunes.

Vous dites qu’il ne faut pas avoir peur des mouvements islamistes djihadistes…comment cela est-il possible ?
En Tunisie, par exemple, je constate que les médias et les politiques tremblent de peur devant ces mouvements, bien qu’ils soient faibles.  

Mais, leur danger n’existait pas  à l’époque de Ben Ali ?

Car, Ben Ali les réprimait fortement, et a réprimé tout le monde dans la foulée. En Algérie, aussi, il y a eu une forte répression, mais les forces islamistes étaient puissantes.  

Pensez-vous que ce qui est appelé Daech ou l’Etat islamique va réussir son expansion au Liban, en Syrie et dans d’autres régions ?

Daech est une nouvelle donnée. Des centaines veulent le jihad en Syrie. Les jeunes dans le monde arabe, et même en Afrique, sont désespérés et sont influencés par des images attirantes de l’Occident qu’ils pensent être le paradis. Il y a ceux qui choisissent l’émigration à cet occident ; de nombreux jeunes sont morts en méditerranée. Il y en a ceux qui choisissent le Jihad et la guerre en occident. D’un autre côté, le monde musulman est culturellement faible, la civilisation n’est pas arrivée aux sociétés musulmanes de point de vue matériel et moral qu’au début de 1900. Les esprits sont vides et les élites ne pensent qu’à l’action politique.  Je me rappelle, alors que j’avais 16 ans en 1950, les discussions de la population, et même des  intellectuels étaient focalisées sur la classe dirigeante et la famille de Bourguiba. Il y a une accumulation de vide intellectuel, et ces islamistes djihadistes n’ont aucune connaissance de l’Islam et de sa substance.

Lorsqu’on parle de mouvements islamistes djihadistes, il faut que l’on rappelle que le monde est d’ores et déjà lié à une force qui n’a jamais existé auparavant, dans la mesure où les armes proviennent de partout. Il y a des européens qui combattent en Syrie. La mondialisation n’est pas une question financière et économique uniquement, mais c’est un état général qui unifie le monde. C’est ce qui explique la propagation des armes et des idées extrémistes avec force.

Proposeriez-vous une stratégie intellectuelle pour éradiquer le terrorisme, et en arrêter l’expansion ?

Non, cela n’est pas possible, car ça requiert un projet culturel qui doit être étendu à l’ensemble du territoire islamique et arabe, ce qui prend beaucoup de temps environ un demi siècle. L’élan culturel ne peut pas changer les réalités existantes du jour au lendemain. Et je crains, que ces forces extrémistes parviennent à étendre leur emprise, car ils gagnent du terrain.

Comment donc éradiquer le terrorisme ?

Il ne peut-être complètement éradiqué. Pour ce qui est de la Tunisie, je pense que la solution est avant tout militaire, il faut renforcer l’armée. Les terroristes en Tunisie, sont des Tunisiens et il y a des Algériens, leur danger réside uniquement dans les frontières.

Il y a une crainte qu’ils se déplacent à l’intérieur ?

Avec les moyens disponibles en Tunisie, il n’y a pas de danger pour le pays.

Il y a néanmoins une crainte chez certains, que la Libye ne se transforme en fief du terrorisme, qui peut être étendu aux pays voisins ?
En Libye, il y a des milices qui s’entretuent, et qui n’ont pas d’intérêts en Tunisie. Et partant, il n’y a pas de peur que la violence soit transférée à notre pays.

Certains considèrent qu’il y a des parties étrangères qui se tiennent derrière la recrudescence de ces organisations, pour susciter une anarchie créatrice conduisant à davantage de division. Qu’en dites-vous ?

Je ne le pense pas. Il y a un complexe de persécution chez certains, selon lequel l’Amérique tire les ficelles, et cela est dû à un déficit en matière de compréhension de la politique étrangère américaine.

Il est vrai que le monde occidental soutient de plus en plus Israël, mais pour ce qui est des Etats-Unis, il s’est avéré que son organe exécutif a une diplomatie faible et hésitante, et n’était capable de rien, s’agissant d’Israël. Ce que les Arabes et les musulmans n’ont pas compris, est que le monde occidental se dirige vers la décadence.

Comment ?

L’Europe est incapable aujourd’hui de concevoir une politique étrangère, et n’est plus en mesure d’influer sur la gestion de ses affaires. Elle est incapable de s’affranchir des banques américaines. La crise économique de l’année 2008 a révélé jusqu’à quel point les banques européennes étaient totalement dépendantes de l’Amérique. Cela ne s’est pas produit en Chine et en Russie. Lorsque des Français sous la direction de Sarkozy sont partis avec des Italiens et des Britanniques en Libye, et ont fait ce qu’ils ont fait, ils étaient incapables de vaincre Khadafi, n’eurent été les Américains. Tout naturellement, le déclin ne se produit pas du jour au lendemain, mais il est de long terme. Mais, il est clair que l’Europe est maintenant dans un état de forte faiblesse, non seulement de point de vue diplomatique, mais aussi de point de vue économique.
Ce qui se passe en Ukraine prouve l’impotence de l’Europe. Washington a montré également une faiblesse devant la volonté russe dans cette région. La Russie a gagné contre l’Amérique, s’agissant du dossier syrien.

Nombreux sont ceux qui pensent que l’appui de la Russie au régime d’al-Assad s’explique par ses intérêts dans la région, mais la question est beaucoup plus profonde que cela. La Russie est aujourd’hui dans un état de nouvelle renaissance. Lorsque l’Union soviétique est tombée, au lieu que les occidentaux et les Américains l’encouragent à se ressaisir, ils ont voulu détruire la Russie et la transformer en pays sous-développé.  Mais, cela n’était pas accepté par les enfants de ce pays, dirigeants et peuple, car la Russie possède une grande civilisation, et a retrouvé avec Poutine sa place d’antan. Poutine a été trahi par les occidentaux au sujet de la Libye. Et partant, la Russie cherche à ressusciter en tant que force mondiale. Elle a voulu compenser ce qu’elle a perdu en Libye, en Syrie. Le fait qu’elle n’ait pas été consultée dans le dossier ukrainien la rendrait plus féroce sur le dossier syrien. Les occidentaux doivent être conscients que la Russie est en ascension, et a de grandes potentialités.  

D’après-vous, pourquoi les révolutions ont-elles échoué en Syrie, au Yémen et en Libye ?

Elles ont échoué aujourd’hui, mais cela ne veut pas dire qu’elles n’ont pas réussi à l’avenir. Elles ont semé les graines du futur.

Malgré les guerres civiles et toute cette destruction, y-a-t-il un espoir dans la réussite du printemps arabe ?

Il est difficile de prédire ce qui va se passer dans l’avenir en Syrie et en Irak. Mais, malgré cela, je ne pense pas que Daech va réussir en Irak, il ne parviendra pas à former un Etat regroupant les deux pays.

Selon-vous, la révolution tunisienne constitue-elle une exception. Y-a-t-il un réel printemps arabe ?

Oui, il y a un printemps arabe. Je les ai appelées des révolutions qui ont fait chuter les dictatures, ce qui est une étape nécessaire. Une autre étape adviendra et qui créera des affrontements, et des faits de ce type.  La révolution en Tunisie n’est pas une exception, mais les Tunisiens par nature ne sont pas enclins à la violence. La Tunisie a connu une guerre civile verbale entre la gauche et Ennahdha , entre les modernistes et Ennahdha de peur pour le mode de vie. Malgré le conflit qui a eu lieu en Tunisie, les politiciens de ce pays sont parvenus à produire une excellente constitution consensuelle. Il semble que la troïka, où le triumvirat détesté s’est entrainé au pouvoir.

Comment voyez-vous le paysage culturel et intellectuel actuel, quel est le rôle de l’intellectuel quant à amorcer une renaissance intellectuelle au milieu des événements que connait la région ?
Nous n’avons pas d’intellectuel dans le sens de penseur réel. En Tunisie, il est vrai que nous avons une culture générale, mais même les académiciens ont la mentalité d’un fonctionnaire. Mais l’ouverture des Tunisiens sur l’étranger et l’appropriation par ces académiciens d’un niveau déterminé de sciences les ont fait rejeter la politique imbécile de Ben Ali.  Par ailleurs, un large public tunisien a vu son niveau de conscience s’élever, ce qui représente une étape nécessaire pour le développement du pays.

Ceux qui ont fait la révolution en Tunisie, sont des gens qui ont été en colère contre les moyens de vie, sous une dictature bête. Les politiques qui ont gouverné après, à l’instar de Marzouki et Ennahdha, ils n’ont pas participé à la révolution. Il était clair que chaque partie essayait de venir avec une idéologie, à l’instar du mouvement Ennahdha qui a voulu l’imposer, mais il a échoué et s’est rendu compte qu’il lui était impossible de le faire.

Où se dirige la situation en Egypte ?

Sissi marche sur le modèle de Pinochet, il veut le pouvoir ni plus, ni moins. L’élection des frères musulmans par les Egyptiens au début, constitue également une erreur et un manque de conscience.

Pensez-vous que les frères en Egypte sont en train de récolter les résultats de leur échec au pouvoir ?

Ils ont gouverné pendant une période courte, mais il n’y a pas eu de changement comme le souhaitait le peuple. Ils n’ont pas par ailleurs participé à la révolution en Egypte.

Selon-vous, les peuples arabes sont-ils encore attachés à leur principale cause, la Palestine ?
Absolument pas. Les peuples arabes ne s’intéressent plus à la cause principale. Les Palestiniens doivent régler leurs problèmes par eux-mêmes. A Gaza, ils sont comme des morts, et il y a aujourd’hui une catastrophe humanitaire. Je pense personnellement, que ce qu’a fait Hamas dans son action de résistance est une bonne chose.  

Y-a-t-il une nouvelle équation à l’horizon ?

Non, rien n’a changé et l’équation demeurera la même, sauf si l’ensemble des Palestiniens, et non uniquement Gaza, mèneront une guerre réelle. Jusque-là, il n’y a pas eu de vraie guerre, peut-être du fait du manque d’armes, car les peuples arabes ne les ont pas aidés. Le peuple palestinien doit entrer dans une véritable guerre, susciter la peur de son ennemi, et tuer nombreux de ses éléments pour que l’équation change.

Si l’on évoque vos dernières œuvres, la présidence de Beït al-Hikam a-t-elle influencé votre production
intellectuelle ?
Je rêve d’élever le niveau intellectuel, culturel et scientifique sur le long terme à travers Beït al-Hikma. Mais, mon travail dans ce temple scientifique a influencé le niveau de ma production intellectuelle. J’aurais souhaité écrire un ouvrage philosophique, mais le temps ne m’a permis de le faire.
Traduit par Gnet


 

Commentaires 

 
-1 #1 Article intéressant...
Ecrit par Ben Whirlpool     20-08-2014 20:59
... même si on peut discuter des derniers paragraphes.
Je relève cependant deux oublis:
- dans les influences étrangères, c'est un secret de Polichinelle que le Qatar a financé les islamistes qui ont profité des "révolutions arabes" pour prendre la pouvoir. Il a échoué en Syrie. Le rôle de l'Arabie Saoudite est plus subtil, mais tout aussi néfaste.
- la montée de l'islamisme, c'est aussi une crispation identitaire due à la mondialisation, comme les régionalismes, les nationalismes etc. Il est d'ailleurs probable que l'Europe connaisse un réveil nationaliste qui s'opposera à l'invasion islamiste. Espérons que l'ensemble des musulmans ne subira pas les conséquences de l'exaspération des européens devant les infâmies islamistes...
 
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