Elections Présidentielles : Faible affluence à la Banlieue Nord

Publié le Dimanche 21 Décembre 2014 à 15:23
Photo : Elections présidentielles (Ecoles Le Kram Ouest)Pour la troisième fois en moins de deux mois, les Tunisiens se sont dirigés vers les bureaux de vote aujourd'hui. A l'ouverture des centres à la Banlieue Nord de Tunis, l'affluence était plutôt faible. La cause ? Plusieurs personnes pensent qu'il y a une certaine lassitude chez beaucoup de gens. D'autres estiment que le Tunisien, désormais habitué à ce genre d'évènements, essaye d'éviter les longues files d'attente".

A l'école primaire de Carthage Hannibal, il y avait au moins 50% de personnes en mois à 8h00 par rapport au premier tour. Interrogé à sa sortie du bureau de vote, Hatem Takkali, un employé à Tunis Air, trouve que ces élections permettent officiellement à la Tunisie de devenir un pays démocratique : "C'est la première fois de ma vie que j'assiste à des élections pareilles. Ne pas savoir qui sera le vainqueur est une première pour nous. Mes attentes ? Que le pays retrouve une certaine stabilité au niveau de la sécurité"

Pour Monia Daly, professeur d'Allemand, "les choses doivent changer pour le bien de nos enfants. Il y a beaucoup moins de monde aujourd'hui et je pense pas que c'est dû aux rumeurs qui circulent à propos des menaces terroristes. La lassitude ? Peut être, mais il faut que les gens comprennent que voter est une responsabilité".

A l'école 2 Mars de la Goulette, l'affluence était également faible. Selon le chef du centre, le taux de participation  est trop faible par rapport au premier tour : "Il faut que les médias appellent les citoyens à venir voter en masse". Du côté du Kram, à l'école de l'avenue Habib Bourguiba, le taux de participation était de 16% vers 10h00. Mehrez Rakkez, avocat, a déclaré qu'il est venu voter pour "choisir entre la vie et la mort du pays ! La vie ? C'est la sécurité, les jeunes qui prennent la relève. La mort du pays pour moi est la victoirede l'obscurantisme, la faillite de l'état".
 

Photo : Elections présidentielles (Ecole du Kraml)Photo : Elections présidentielles (Ecole 2 mars La Goulettel)

Au Kram Ouest, le taux de participation était semblable à la même heure. Les jeunes étaient moins présents que les adultes comme lors du premier tour. Vers 11h00, la tension est montée entre le chef du centre et un journaliste qui interrogeait les citoyens venus voter : "Vous ne pouvez ni rester ici ni discuter avec les gens" a fait savoir le premier. Furieux, le journaliste a répliqué : "Je suis là pour faire mon boulot. Vos remarques concernent les observateurs seulement". Les forces de l'ordre ont calmé les deux parties et demandé gentiment au journaliste d'éviter les accrochages et de faire preuve de sang-froid.

Du côté de Carthage Al Yasmina, il n'y avait pas la grande foule non plus. Un ex-enseignant, parti récemment à la retraite, tenait à voter : "Je suis ici, parce que voter est un droit. C'est quelque chose qu'on découvre depuis la révolution. Je suis triste car la Tunisie a reculé au niveau de la sécurité et surtout au niveau de l'éducation. C'est mon domaine et je sais ce que je dis. Il faut réagir rapidement car la situation est inquiétante" a-t-il souligné.

Comme lors des élections précédentes, le dispositif sécuritaire mis en place était impressionnant. Les votants n'hésitaient pas à saluer les agents de police devant et au sein des établissements scolaires. Abir Aloui, une élève dans un lycée de la Banlieue, a déclaré avoir voté pour celui qui mettrait fin au terrorisme en Tunisie. Sa mère dit avoir voté pour le moins mauvais des deux candidats.


A.B.O