Des mercuriales instantanées des produits frais |
| Publié le Lundi 29 Septembre 2008 à 10:32 |
 (2).jpg "Le consommateur saura l'origine de son poisson avant de l'achéter.") Le Tunisien achète ses produits frais quelque peu à l’aveuglette. L’arrivée inévitable du made in Europe dans nos paniers et nos assiettes a poussé les autorités à s’engager pour combler les brèches.Le Ramadan tire à sa fin. Les Tunisiens ont passé le plus clair de leur temps en ce mois de l’abstinence à se ravitailler et à s’empiffrer. Grosso modo, tout le monde en a eu pour ses envies, mais nombreux sont aussi les consommateurs qui ont été victimes de pratiques peu orthodoxes, du fait du flou et de l’anarchie qui enveloppent les étals du marché. L’organisation attendue des circuits de distribution de gros se propose de mettre de l’ordre dans ce grand désordre. L’appel d’offres sera incessamment lancé pour la mise en place d’un système clef en main d’information et de gestion de la qualité, de la catégorisation et de la traçabiltié au niveau des circuits de distribution gros. Avec ce système, l’ensemble des transactions de gros seront répertoriées et leur traçabilité déterminée. Ce dispositif en gestation concernera 51 marchés municipaux sur un ensemble de 144, plus précisément, une vingtaine de marchés de gros d’intérêt régional, sept marchés d’intérêt national, vingt deux marchés de bestiaux, une dizaine d’abattoirs, le marché d’intérêt national (MIN) de Bir El Kassâa qui sera bientôt renforcé par un nouvel espace et les marchés de gros des produits de la pêche relevant de Agence des ports et des instruments de pêche (APIP). Il sera mis en place en deux phases. La première, qui sera réalisée progressivement d’ici 2011, consiste à créer des bases de données locales au niveau des marchés de gros, reliées aux 24 directions régionales du Commerce, et à l’observatoire national de l’approvisionnement et des prix ( ONAP), et à livrer des factures informatisées. La deuxième phase a trait à la création de réseaux d’informations locales à même de fournir des mercuriales instantanées des produits frais, nous indique Mohamed Zaydi, Directeur général de la mise à niveau des circuits de distribution des produits agricoles et de la pêche au ministère du Commerce. Appliqué au niveau des circuits de gros, ce système se répercutera forcément sur les marchés de détails qui auront à offrir des produits calibrés, catégorisés avec des normes de traçabilité. L’objectif de ce dispositif qui prendra totalement corps à l’horizon 2016 est « d’avoir une information fiable et correcte pour la régulation du marché et assurer, par ricochet, les équilibres régionaux ». .jpg "Le marché est appelé à s'autoréguler.") Ce système n’est pas, par ailleurs, isolé du projet de la plateforme de commerce de gros qui sera érigé dans les mêmes délais. Son étude de faisabilité a été lancée au mois de mai 2008 et livrera ses secrets à la fin de cette année, nous confie notre interlocuteur. Il ne nous en dira pas plus pour le moment.Selon certaines informations, des endroits comme Sidi Thabet, Jbel Ouest, Slimane Bir El Kassâa, Oudhna ou Jdaïda pourraient abriter cette plateforme. Celle-ci consiste en une grande place du commerce de gros au local et à l’international. Il s’agit d’une bourse des valeurs des produits frais au sein de laquelle se dérouleront toutes les transactions du commerce de gros destinées aux deux marchés intérieur et extérieur. S’ils venaient à voir le jour, ces deux projets marqueront la libéralisation totale du commerce de gros, et par conséquent, un désengagement de l’Etat qui n’aura plus, à intervenir pour réguler le marché via les stocks régulateurs. De surcroît, ces dispositifs présideront à l’ouverture totale du marché aux produits frais importés qui ne saura tarder. Les négociations agricoles entre la Tunisie et l’Union européenne seront bientôt engagées. H.J. |