Des crises en cascade, il y a péril en la demeure

Publié le Vendredi 26 Septembre 2008 à 11:46

Jamais deux sans trois ! Après les deux graves crises alimentaire et énergétique, le monde est en proie à une crise financière qui risque de le plonger dans une récession de longue durée….

Nous vivons à une époque où les crises surgissent subitement, répandant, par une espèce d’ondes de choc, leurs effets pervers aux différents coins de la planète. La sacro-sainte mondialisation a fait que les rapports entre les nations soient tellement imbriqués et interdépendants qu’aucune ne peut échapper au malheur qui touche l’autre. Que dire lorsque ce malheur intervient au cœur du système américain, celui qui dit piloter l’ordre mondial et en détenir toutes les ficelles.

Depuis la chute du communisme et la disparition de la bipolarité, le monde était régi par un seul système alors sorti triomphant de l’affrontement Est/Ouest : le capitalisme. Régnant sans partage sur les affaires du monde, ce modèle qui sacralise le capital et consacre la loi du plus fort, a pu apprivoiser toutes les institutions qui sont censées le réguler et en freiner les débordements, à ses fins purement mercantiles et à ses méthodes grossièrement spéculatives.

Libéré de tous les garde-fous et de toutes les règles -sa seule règle est qu’il n’ y a pas de règle- le capital a imposé son diktat au monde entier. C’est lui qui décide du destin des peuples et de leur subsistance en fixant le prix du kilo du riz ou celui du sac de maïs. C’est lui qui fait monter démesurément en flèche le cours du baril du pétrole à un moment où les champs pétrolifères sont au meilleur de leur production. C’est ce même système qui vend des chimères aux gens en leur accordant des crédits qui sont de loin au-dessus de leurs capacités de remboursement : la crise immobilière aux Etats-Unis, connue sous le nom de la crise «des subprimes », a lourdement affecté le système bancaire mondial, accélérant la survenue de la crise financière actuelle.

Derrière tout ce dispositif extrêmement vulnérable, se cachent les grandes multinationales régies par le culte du profit et dont le pouvoir imparable dépasse la sphère financière pour toucher les univers politique, économique, militaire etc. Ce sont des forces que personne et, encore moins aucun organisme d’arbitrage, n’ose stopper. Les seuls qui soient capables de leur tenir tête et de dévoiler leurs intentions malicieuses, mais uniquement en théorie, sont les économistes et les experts indépendants. Leurs analyses, pronostics et mises en garde ne servent toutefois à rien d’autre qu’à animer des débats télévisés ou des tribunes de journaux.

On est donc en face d’une situation d’abus de pouvoir caractérisé qui se développe dans l’impunité la plus totale. Et quand l’irréparable intervient, le capitalisme débridé se réfugie dans une espèce de protectionnisme, sinon d’étatisme qu’il a de tout de temps fustigé. En effet, en voulant sauver son système financier d’une déroute programmée, le gouvernement fédéral américain n’a trouvé d’autre solution que de débloquer des fonds publics pour résorber les créances douteuses.

C’est à ne plus rien comprendre. Une économie de marché est aux antipodes d’une économie interventionniste, l’Etat n’y a normalement aucun rôle sauf celui de contrôle et d’arbitrage. Or, dans le cas d’espèce, l’Etat s’est défait de ses missions principales en amont et le voilà au pied du mur, obligé d’intervenir en aval pour faire face au désastre et empêcher le pays de couler. Les pertes colossales essuyées aux Etats-Unis sont également tout aussi considérables à Londres, à Bruxelles, à Paris, à Berlin et on en passe.

Elles sont aussi substantielles dans les pays arabes, notamment dans les monarchies du Golfe, dont les placements se comptent par milliards dans les banques et les places boursières occidentales. La crise est donc générale et ses répercussions ne seront pas faciles à juguler, du moins à court et à moyen terme.

Maintenant que le capitalisme a montré ses limites tout autant que le communisme qui a longtemps plongé des populations entières dans le dénuement et la souffrance, que faire pour sauver la planète de la folie des hommes et de la dangerosité de leurs agissements ?

La réponse est seule et unique : opter pour un système humanisé, juste et équitable. Un système décentralisé, fondé sur des poids et des contre-poids, des pouvoirs et des contre-pouvoirs, qui obéira à des règles et des usages, et punira les abus et les débordements. Sauf que le réalisme veut qu’un tel système sain et propre n’ait pas de place dans ce monde de brutes.

H.J.

 

Commentaires 

 
#1 à qq choses, malheur est bon!
Ecrit par RRb     26-09-2008 15:50
c'est les économies "mortes" comme la notre qui s'en sortent avec le minimum de dégats! dommage qu'on en profite pas...le maghreb pourrait étre entièrement indépendant du reste du monde grace à ses ressources et aurait pu profiter de ces crises là pour gagner du terrain!
 
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