Crise de Tunisair : La Tunisie risque soit le retour du bâton, soit le chaos !

Publié le Jeudi 09 Mars 2017 à 17:22
Un cafouillage à l'aéroport après la suspension des vols de Tunisair. Le différend survenu ce jeudi 09 Mars à Tunisair, sur fond de tensions persistantes entre deux corps de la compagnie, la suspension du trafic qui s’en est suivie, et les graves retombées de cet incident en termes financiers, économiques et d’image de la compagnie et du pays, ne constituent pas la goutte qui a fait déborder le vase. Cela fait bien longtemps que le vase s’est répandu par-dessus bord dans cette Tunisie, qui en a assez de tant de laxisme, de permissivité et de désinvolture.

Pendant ces six dernières années, le pays a connu l’anarchie, et le laisser-aller dans toutes leurs formes, et sous toutes leurs coutures. Le respect de la loi, la discipline, l’ordre et la responsabilité sont des notions qui semblent avoir disparu du glossaire du Tunisien. Cette implosion sociétale et ce changement fulgurant au niveau des comportements et des attitudes sont à imputer à la révolution, au passage de la dictature à la démocratie, et des restrictions à la liberté, bref aux spécificités de la période transitoire, toujours accompagnée de soubresauts et de renouveau comportemental, à la fois positif et négatif.

Sauf que les Tunisiens sont de moins en moins attentifs à ce discours, et de plus en plus préoccupés par l’état général du pays, qui leur déplait profondément. Entre ceux qui perçoivent dans la révolution une malédiction plutôt qu’une bénédiction, et d’autres, qui tout en appréciant le débat démocratique et l’acquis de la liberté qu’elle a rendus possibles, sont critiques envers la dégradation continue de la situation, il y a un point de convergence selon lequel : nous sommes tous mécontents et révoltés.

Une attitude qui incite naturellement à désigner un coupable. Et là, chacun se précipite à critiquer et à se décharger sur l’Autre, qu’il soit l’Etat, la classe politique, les organisations, le peuple... sans s'apercevoir que cet Autre n’est que soi-même.

Dans les rapports interhumains, sa propre personnalité et l’altérité sont beaucoup plus imbriquées qu’on ne l’imagine, étant entendu que les humains sont constitués de la même manière, crées à partir de la même matrice, qu’ils sont tous imperfectibles, et ambivalents, partagés qu’ils sont entre un côté ombre, et un côté lumière. Cet état de fait désigne la responsabilité de tout un chacun dans ce qui se passe ; qu’il soit issu de la classe aisée, moyenne ou démunie, et qu’il appartienne à l’élite ou à la plèbe.

Cela fait six ans que le pays est à fleur de peau, que l’on est pris par un accès d’agressivité, et d’arrogance, qu’il y a une montée des égoïsmes, des individualismes et des corporatismes, tout cela avec une propension à faire fi de la loi et à faire peu de cas de l’autorité. Une situation intenable, et une mentalité lamentable, avec laquelle on ne peut que détruire, et guère construire.

Ce qui s’est passé aujourd’hui à Tunisair est une ligne rouge supplémentaire qui est franchie, et un mépris caractérisé des intérêts suprêmes du pays et de son image. Cela appelle à sévir et à prendre les mesures fermes susceptibles d’empêcher qu’un tel dérapage ne se reproduise à l’avenir.

La multiplication des abus, n’ayant épargné quasiment aucun secteur, met en danger notre démocratie naissante, et remet en cause le caractère irréversible de l’acquis de la liberté. Le pays est-il à ce point impréparé à la liberté et à la démocratie ? Une troisième voie est-elle possible, à part celle qui risque de voir un retour du bâton pour faire respecter l’ordre et la loi, ou le délitement social, le chaos et un plus grand affaiblissement de l’Etat.

Les Tunisiens sont  pétris de bonté, et de clémence ; ouverts et modérés. Ils semblent, néanmoins, en cette période critique et émaillée de périls, en perte de repères. Ils ont besoin d’être recentrés sur l’essentiel, d’être galvanisés pour cultiver ce vivre-ensemble et être soucieux de l’intérêt collectif, sans lesquels il n’y aura point de salut. Ils ont besoin de sortir de la prison de l’homo-économicus, et du tout matériel, qui les enchainent et les empêchent de voir d’autres horizons, et de trouver le bonheur et la sérénité ailleurs, dans l’entraide, la solidarité, l’altruisme et la fraternité, et toutes ces valeurs pacificatrices et humanistes, à l’origine de la prospérité et du progrès des peuples.

H.J

 

Commentaires 

 
-1 #2 tunis air
Ecrit par KARIM     10-03-2017 12:24
elle doit etre privatiser c un goufre et c une sociétée dangereuse.
 
 
+1 #1 Le comportement responsable est important
Ecrit par Tunisien     10-03-2017 12:11
Le comportement d'un responsable est très important en vus a vus des autres.
Comment tolérer La discutions la réclamations et la dispute a haute voie entre responsables soit disant liberté et démocratie.
Si on se comporte de cette manière ça veut dire qu'on ignore et on applique pas la loi.
(Barra Miselech nous a cassé.)
Il faut être responsable et appliquer les règles de la loi. Ce qui se comporte avec des dérives soit disant supporté (ou miselech echken alih ) il faut le pénaliser. Si on se comporte irresponsable ==> NCHALKOU LEBLED.
L'action doit être du haut au bas. pas le contraire.
Ettounsi il faut qu'il laisse L’AGRESSIVITÉ chez lui. IL EXISTE UNE LOI POUR LA VIE COMMUNE.
 
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