Tunisie/ Crise de Nidaa : L’agitation déboucherait sur une alliance !

Publié le Mercredi 04 Novembre 2015 à 17:52
Une alliance entre Islamistes et Destouriens est de plus en plus possible. La relative accalmie n’aura été que de courte durée. La Tunisie risque de replonger dans une crise politique aiguë aux conséquences redoutables. Le pays du Nobel de la paix, n’arrive pas à se rasséréner et à exorciser les démons de la division et des tiraillements, on dirait qu’elle les a dans son ADN. Le problème tient à un déficit de la pratique démocratique chez les élites politiques, perceptible dès le lendemain de la révolution. 

Le syndrome de la scission qui touche aujourd’hui de plein fouet, le parti de la majorité n’est pas nouveau, de nombreuses formations politiques en ont fait les frais en pleine période transitoire notamment au sein de l’Assemblée nationale constituante (ANC). Al-Joumhouri, Ettakatol, le CPR…tous ont vu des députés claquer la porte soit pour rejoindre d’autres partis, soit pour en créer de nouveaux, ce qui a empêché toute stabilisation du paysage politique. 

Au départ, ce chamboulement était imputé au fait que les acteurs politiques étaient peu rompus à la pratique politique démocratique, et à la discipline partisane, qui exigent une certaine retenue et un certain effacement, même si sa position est minoritaire, par rapport à la position dominante générale. Ce phénomène était aussi à inscrire dans le contexte de la transition démocratique, connu pour être instable et inconstant. Le vœu partagé par tous était alors de parachever la période transitoire, afin de passer de l’étape provisoire à l’étape pérenne, signe de stabilité politique, de relance économique, et de paix civile. Un vœu pieux s’il en est, au regard de ce qui se passe aujourd’hui au sein du parti au pouvoir, qui va tout droit à la scission, au grand dam de ceux qui ont cru en sa capacité d’assurer l’alternative salvatrice, et au détriment d’un pays qui accumule les crises, touchant même ceux qui sont censés les résoudre.

Les mises en gardes se multiplient ces derniers jours, et elles sont quasiment les mêmes : une division du bloc parlementaire de Nidaa Tounes affectera le parlement, le gouvernement, et aussi la présidence et mettra le pays au bord du précipice, tout cela sur fond d’une crise économique asphyxiante et un climat social trouble, avec ce qui prépare dans le secteur privé, vu l’échec des négociations sur les majorations salariales entre le syndicat et le patronat.

Tous les signes portent à croire que la crise au sein de Nidaa ne va pas connaître un dénouement définitif de sitôt. Même si l’on arrive à trouver un arrangement immédiat et à rapprocher les deux camps, à travers les bons offices des uns et des autres,  les problèmes ne seront pas totalement résolus, mais juste reportés à plus tard, pour ressurgir d'un moment à l’autre du quinquennat. Car, le problème tient à une lutte entre deux visions et deux projets politiques diamétralement opposés, l’un est pour le rapprochement entre destouriens et islamistes, et l’autre est pour la polarisation entre ces deux familles politiques. Chaque camp cherche à prendre l’ascendant sur l’autre, pour faire passer son projet, et marginaliser le clan adverse.

Le rapport de force actuel conforte le premier projet. Qu’on le veuille ou non, les islamistes et les destouriens sont les mieux implantés dans le pays et ont la plus large assise populaire.
Si Nidaa Tounes est devenu ce qu’il est en un laps de temps court, et s’il a gagné deux échéances électorales cruciales alors qu’il a à peine deux ans d’âge, ce n’est pas uniquement du fait de l’attrait des idées de la gauche progressiste et moderniste, mais  c’est bien grâce à la remise en marche de l’ancien appareil rcédeiste-destourien. L’agitation actuelle pourrait donc déboucher in fine  sur cette alliance entre islamistes et destouriens, vertueuse pour les uns, suspecte pour les autres.

Si ces deux familles parviennent à  mettre la main dans la main, avec bien sûr la caution des deux cheikhs, elles parviendront à assurer une certaine stabilité et donneront du fil à retordre aux autres sensibilités politiques, notamment l’extrême gauche et la gauche, incarnées par le front populaire, al-Massar et les frondeurs de Nidaâ, et les sociaux-démocrates qui, plongés dans leur torpeur, ne semblent pas pressés de sceller leur union, apparemment renvoyée aux calendes grecques.
H.J.

 

Commentaires 

 
#2 Hahahaha!
Ecrit par Léon     05-11-2015 09:06
Voilà le pays démocrotte que nous sommes devenus et surtout le pays du Nobel des pets foireux, en guise de reconnaissance au grand Peuple (sic!) qui a trahi son pays.
La communauté internationale pourra-t-elle un jour se foutre de la gueule d'un peuple plus qu'elle ne l'a fait avec les traitres que vous êtes?
VIVE BEN ALI,
Léon, Min Joundi Tounis Al Awfiya;
VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.
VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.
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+2 #1 Temps c'est de l'argent
Ecrit par TUNISIEN     04-11-2015 19:52
Comment on veut avancer!! si on donne pas importance au temps. On est entrain de faire perdre du temps pour des choses banales et on oublie LA TUNISIE. Ce n'est pas bon.Il vaut mieux se pencher au problemes reels qui touchent Le peuple Tunisiens et les resoudre.
Mr X Mr Y il pense qu'a lui ce n'est pas bon.
 
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