Corruption dans le monde arabe : un tiers du PNB dilapidé

Publié le Mardi 06 Juillet 2010 à 12:45
La corruption gangrène la région arabe. En France, deux secrétaires d’Etat ont été acculés à la démission pour mauvaise gestion des deniers publics. Un scénario inimaginable dans les pays arabes, où le 1/3 du produit national brut (PNB) est dilapidé à cause de la corruption.   

Les causes du sous-développement arabe sont multiples et diverses. Que d’analyses et de théories ont été échafaudées sur le mal qui ronge le monde arabe, et l’empêche de s’amarrer au wagon des pays développés. Entre ceux qui invoquent l’histoire, avec ses lourdes illusions et défaites, et ceux qui s’appuient sur le profil politique socioculturel de ces pays, enlisés dans le fatalisme et l’inertie, le bilan dressé reste maussade et incite à la désespérance. L'écueil n’est certes pas à imputer à un manque de ressources ; car des pays arabes riches et en mal de croissance et de prospérité, il en existe bel et bien.  Les monarchies du Golfe font, à ce titre, un cas d’école, avec leur manne de pétrole. Une bénédiction qui s’est transformée, hélas, en malédiction, pour cause de mauvaise gestion, sur fond d’enrichissement illicite du sérail, et de ceux qui sont dans son sillage. 

Les autres pays arabes ne sont pas en reste, et sont, pour la plupart, suffisamment nantis en ressources pour aspirer à un avenir plus reluisant, et garantir à leurs populations une vie autrement plus décente, que la précarité qui leur est infligée, à leur corps défendant. Là aussi corruption, passe-droits, et malversations financières brisent des rêves, et nourrissent, sans cesse, les antagonismes socio-économiques.

La conférence qui a clôturé ses travaux hier au Caire sous l’intitulé "vers une stratégie nationale pour lutter contre la corruption", avec la présence de 19 pays arabes, tire la sonnette d’alarme, et appelle à la mise en place d’un programme national pour préserver les sociétés arabes des crimes de corruption.

L’organisation arabe du développement administratif (ARADO), organisatrice de cette rencontre,  a exhorté  les pays arabes à promulguer des législations en vue de lutter contre la corruption et de garantir la primauté de la loi.  

La région arabe a vu la dilapidation de mille milliards de dollars dans des opérations de corruption et malversations financières au cours de la deuxième moitié du siècle dernier, ce qui équivaut à un tiers du PNB arabe, rapportent ce mardi différents organes de la presse arabe, par la voix d’Amer Khayat, Directeur Général de l’organisation arabe de lutte contre la corruption. Le conférencier déplore l’apparition de nouveaux crimes financiers et de blanchiment d’argent, et appelle à une modernisation des législations arabes anti-corruption.

Pour le représentant de Transparency International (organisation mondiale de lutte contre la corruption), le manque de transparence en matière de lutte contre la corruption dans la région arabe est dû à l’absence de volonté politique des dépositaires du pouvoir. La faiblesse des mécanismes de contrôle du pouvoir exécutif, la puissance de l’appareil sécuritaire, et la marginalisation du rôle de la société civile et des médias sont autant de facteurs qui contribuent au maintien d'un statu quo, miné par le clientélisme et le népotisme.

La corruption est, certes, un phénomène mondial ; les pays développés sont loin d’être des modèles d’intégrité. En témoignent, ces scandales à répétition qui éclaboussent des hommes politiques que l’on croyait au dessus de tout soupçon. Les affaires qui agitent la scène politique française, montrent, si besoin est, les aises que prennent les hommes politiques, quasi-naturellement, avec les deniers publics. Mis à nu par la presse, ces scandales ont conduit, tout récemment, à une double-démission de deux membres du gouvernement Fillon, en l’occurrence, Alain Joyandet, épinglé pour la location d’un jet privé pour des  dizaines de milliers d’euros pour des besoins professionnels ainsi que pour l’extension de sa maison sans permis de construire, et de Christian Blanc pour avoir acheté des cigares de 12.000 euros, aux frais du contribuable.

Peut-on imaginer que de pareilles affaires éclatent dans les pays arabes, que la presse en soit à l’origine, que l’opposition les dénonce, et que le parlement demande des comptes…on n’ose même pas y penser, et c’est là toute la différence. La corruption surgit à travers les quatre coins du monde, mais la manière de la traiter, la freiner et y  remédier est tributaire du pouvoir discrétionnaire de chaque pays. A ce niveau, nations développées et pays sous-développés sont loin d’avoir les mêmes procédés, c’est ce qui explique, en grande partie, que le fossé qui les sépare ne cesse de se creuser.
H.J.


 

Commentaires 

 
#9 RE: Corruption dans le monde arabe : un tiers du PNB dilapidé
Ecrit par el manchou     17-07-2010 02:25
95% passe dans la corruption
 
 
#8 1/3 akahaw
Ecrit par yhest     12-07-2010 01:13
si c'est 1/3 ça gene pas vraiment, mais je pense que c'est 3/1 plutot, pcq tou appartient à eux et plusque tou etant donné que les dettes des pays aussi et c'est les generations futurs qui vont payer donc c'est 3/1 et non 1/3
 
 
#7 ce n'est pas nouveau
Ecrit par microgar     11-07-2010 18:49
إذا عربت خربت

pensez qu'au lieu du tiers c'était les 9/10
et vous en serez satisfait de l'évolution
 
 
#6 Un tiers du PNB dilapidé et 9/10 de nos valeurs avec!
Ecrit par Dédé     08-07-2010 14:36
Un tiers du PNB dilapidé et 9/10 de nos valeurs avec!
La spoliation n'a pas touché uniquement les valeurs matérielles et les actifs nationaux, elle a eu raison des valeurs morales.
ça me rappelle ce que certains spécialistes disent du rhumatisme articulaire : "il touche les articulations mais il mord le cœur"!
 
 
#5 RE: Corruption dans le monde arabe : un tiers du PNB dilapidé
Ecrit par mks     07-07-2010 10:06
ET Nous sommes des VRAIS Croyans (pour faire CA) si tu vois notre rang dans ce monde on n'est pas loin des Premiers pour certains pays.
 
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