Corruption : Attayar appelle à faire pression sur le gouvernement

Publié le Mercredi 09 Décembre 2015 à 19:48
Une vue de la conférence sur la corruption organisée par le Courant Démocratique
A l’occasion de la journée Internationale de lutte contre la corruption, célébrée le 9 décembre de chaque année, le Courant Démocratique a organisé, ce mercredi à l’hôtel Africa à Tunis, une conférence de presse, présidée par son secrétaire général Mohamed Abbou, en présence du juge Ahmed Saouab, l’ex député à l’ANC, Nejib Ben Mrad et Brahim Missaoui, président de l’Association tunisienne de lutte contre la corruption.
  
Mohamed Abbou a appelé les Tunisiens à mettre la pression sur le Gouvernement pour combattre sérieusement la corruption qui ne cesse de prendre de l'ampleur depuis la révolution. En effet, tous les intervenants se sont attardés sur l’absence d’une volonté politique pour lutter contre ce phénomène.
 
La Troika n’a rien fait, cette nouvelle classe politique aussi
Ahmed Saouab a fait un état des lieux sur la corruption en Tunisie, constatant que "tous les gouvernements ont échoué dans leur mission, ce qui a contribué à la prolifération de ce fléau". Il a souligné : "Pendant la gouvernance de la Troika, rien de concret  n'a été fait pour affronter la contrebande, le blanchiment d’argent et la fraude qui continuent à détruire notre économie et  bloquer le développement". Et d’ajouter : "La Troika a raté une occasion pour assainir définitivement le secteur de la justice. Ben Ali était plus stricte que toute cette élite politique postrévolutionnaire"
 
Sans vouloir contredire Saouab, Abbou a affirmé qu’après Troika, les Tunisiens ont compté sur cette nouvelle classe politique, qui bénéficie d'une législature de cinq ans, mais qui a fait l'impasse sur ce dossier. "Les statistiques prouvent que tout va de mal en pis", s'alarme-t-il. Il rappelle ensuite : "Cette situation était prévisible parce qu'il y a des partisans de la corruption en Tunisie. D'un côté, il y a ceux qui en profitent. De l'autre, les corrompus qui ne peuvent pas vivre autrement".
 
Selon Nejib Ben Mrad, la Tunisie a été volée de l’extérieur et de l’intérieur. Il rappelle : "Avant la révolution, des cadres dans la banque centrale et les banques publiques avaient été complices en aidant les criminels à s’enfuir avec l’argent du peuple et pourtant, ils sont toujours dans leurs postes. Ces mêmes banques, continuent les mêmes pratiques, sans qu'aucune mesure ne soit prise".
 
Transparence et enrichissement illicite
Abbou a indiqué que son parti a proposé un projet de loi relative à la transparence et l’enrichissement illicite. Il explique : "Seuls les dirigeants politiques et hauts cadres sont concernés", mais il rappelle : "Les voleurs et les corrompus ne sont naïfs pour s’exposer publiquement". Abbou avertit ensuite : "Ceux qui essayeront de bloquer ce texte sans proposer des solutions, seraient considérés comme complices".
 
Des solutions à proposer ?
Pour Ahmed Saouab, il n’est pas question de pardonner les voleurs de la Tunisie. Il reste confiant et rappelle que la majorité de ses collègues "sont honnêtes". Mohammed Abbou partage le même avis : "Nous espérons que les juges intègres fassent quelque chose. Mais il est clair qu'il faut faire pression sur le gouvernement et l'ARP pour adopter notre projet de loi".
 
Le président de l’Association tunisienne de lutte contre la corruption, Brahim Missaoui, a souligné qu'il faut que tout le monde s’engage pour combattre ce phénomène, car la responsabilité est collective. Il a ajouté : "Cette journée est une occasion pour rappeler que la corruption est un fléau qui s'est largement propagé après la révolution. Le plus effrayant ? La banalisation de ce phénomène".
C.B
 

Commentaires 

 
#1 Abbou et la transparence
Ecrit par Royaliste     10-12-2015 14:38
Abbou , Abbou , Abbou, ce n'est pas le monsieur qui a 'perdu' les livres comptables de son parti...il se permet de parler de transparence ?
 
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