Congrès du CPR : Marzouki appelle à la tenue des élections à la date prévue

Publié le Vendredi 24 Août 2012 à 19:25
Lors de cette première journée du 2ème congrès du CPR, qui se tiendra les 24, 25 et 26 août 2012 au Palais des  congrès à Tunis, Moncef Marzouki, fondateur du Congrès pour la République, s’est adressé aux membres et aux sympathisants de son parti, lors d'un discours lu à l'ouverture du congrès. Le Président de la République a fait part "d'un sentiment chez certains qu'Ennahdha est en train de confirmer son emprise sur les postes clefs de l'Etat, et de procéder à des nominations qu'il y ait compétence ou non", chose qui a froissé cinq membres d'Ennahdha qui se sont retirés de la salle.

Le chef de l'Etat s’est dit auparavant reconnaissant à ses compagnons de route, ceux qui l’ont accompagné dès le début de la création du CPR, le 25 juillet 2001 chez lui à Sousse. « Cette relation me rend reconnaissant à ceux avec qui j’ai milité. Cette relation me rend encore décidé à soutenir ce parti, pour défendre notre patrie  et asseoir notre démocratie », dit-il. Il réitère son attachement à l'alliance au pouvoir, avec ettakatol et Ennahdha, qui selon lui, est l'alliance d'islamistes modérés et de laïcs modérés qui doivent s’atteler à asseoir une démocratie. "La Tunisie s’attache à son identité et à ses valeurs arabo musulmanes, tout en étant ouverte sur l’occident", affirme-t-il.


Evoquant les désaccords qui prévalent entre l'opposition et la Troika, Moncef Marzouki a appelé toutes les parties à se serrer les coudes « pour battre notre premier ennemi, à savoir le sous-développement, la régression et les disparités régionales …Après 8 mois au pouvoir, nous pouvons dire que notre alliance a permis de  surmonter des difficultés qui auraient pu nous mener vers l’inconnu », précise-t-il sans omettre au passage de déplorer les nominations au sein des institutions médiatiques publiques décidées par Ennahdha.

Marzouki appelle à la tenue des élections à leur date prévue, « pour barrer la route à tous ceux qui ont entrepris la contre-révolution pour faire entrer la Tunisie dans le brouillard…toutefois les évènements du 9 août 2012 à Sidi Bouzid sont à prendre au sérieux, s’il n’y avait pas eu une lenteur dans l’impulsion des projets dans la région, la contre-révolution n’aurait pas trouvé le terreau escompté pour instrumentaliser les jeunes de la région", dit-il.

Concernant sa vision pour le developpement et la relance de l'économie, Il a proposé qu’il y ait une réforme agricole, «redistribuer des terres agricoles étatiques sur les chômeurs pour qu’ils en tirent profit …mais aussi créer des associations civiles dans les régions pour recenser les besoins des populations locales, et créer un livre qui fasse état des projets à haute employabilité, tout en renforçant les efforts pour rapatrier les fonds estorqués et les investir dans des projets en Tunisie ».

D’après Marzouki, l’avenir du peuple tunisien dépend de son entourage arabo africain et maghrébin. « Je rêve d’un espace maghrébin uni et libre qui permet aux maghrébins la libre circulation qui prône le développement des technologies et du savoir, je rêve d’une autoroute et un train à grande vitesse de Nouaktchott à Benghazi …Et que Kairouan soit le siège du parlement maghrébin. Une union maghrébine libre à l’instar de l’Union européenne ».

Revenant au volet des libertés l’ex-leader du CPR a critiqué le législateur. Il a martelé « nous nous sommes empressés à mettre une loi contre l’atteinte au sacré, n’est-il pas temps de mettre aussi une loi contre ettakfir (traiter quelqu'un de mécréant) ? »

Le fondateur du CPR a réitéré son attachement aux droits de l’homme en général et aux droits de la femme en particulier, rappelant : « Nous devons éviter toute expression de complémentarité mais nous la voulons égalité complète ».

Il a par ailleurs qualifié certains médias « de bassesse et de ridicule » les accusant de diffamation et d’atteinte à la réputation des personnes:« comme si ils incitaient au Chaos… La révolution a mis au monde ce qu’il y a de mieux en elle et de ce qu’il y a de pire », dit-il.
Il a appelé son parti à ce qu’il soit celui de lutte contre la pauvreté et la marginalisation, de l’effort et de l’union, il a exhorté à recycler ses membres dans les régions politiquement et idéologiquement et à  créer un programme « révolutionnaire et réaliste » et à revenir vers les programmes régionaux qu’il avait entamé l’année dernier, pour les compléter.

Il a rappelé en conclusion, que les portes du CPR sont ouvertes à ceux qui veulent y adhérer et à ceux qui désirent y retourner, rappelant par la même occasion, la défection de certains de ses membres pour divergences d’idées. « Ce qui est demandé est le travail, le travail et encore le travail », a-t-il dit.

Mohamed Abbou, SG sortant du CPR a pour sa part rappelé dans son discours,  à ceux qui disent ne pas voir de révolution, qu’il y avait quelqu’un au nom de Ben Ali au pouvoir : « Avant la révolution nous sortions dans des manifestations à cinq personnes, et nous étions persécutés par des centaines de policiers, et même les femmes étaient violentées. Nous devrions nous réjouir de cette révolution ».

Au sujet des violences perpétrées par certains courants salafistes, dans le but d’imposer leur vision, Mohamed Abbou, a indiqué : « Lorsque Ben Ali déchirait le voile des femmes, les salafistes pensaient à l’Irak et à L’Afghanistan…Ils ne voulaient pas affronter le despote…c’est pour dire qu’ils ne détiennent pas la vérité ».
Abbou a affirmé que son parti pousse vers la modération «  nous le disons partout dans les médias et en aparté aux amis de la Tunisie », assurant que le parti prend au sérieux la préservation des Droits de l’Homme.

Abbou a également défendu l’idée de la Troika au pouvoir, indiquant que ce n’est pas la première fois que de différents courants politiques s’unissent en Tunisie. Ce fût aussi le cas en juillet 2005, quand plusieurs partis de l’opposition de l’époque ce sont ligués contre le régime en place.

Lors de cette cérémonie d'ouverture, plusieurs personnalités politiques se sont exprimées, notemment Rached Ghanouchi, Mustapha Ben Jaafar et Abdelwahab AL Heni.

Durant ces trois journées, il y aura au programme les travaux des commissions politique, de modèle de développement et législative. L'annonce des noms des candidats pour le secrétariat général, pour le bureau politique et le conseil du parti. L'election à main levée, aura lieu dimanche soir.

Chiraz Kefi
 

Commentaires 

 
-1 #5 Rached Ghanouchi et ses suivistes n’ont rien compris à la démocratie!
Ecrit par Dr Jamel Tazarki     26-08-2012 11:23
Si le parti Ennahdha veut une République qui se base sur une démocratie représentative à régime parlementaire ayant un Président élu pour cinq ans au suffrage indirect dont le mandat n'est renouvelable qu'une foi, il doit (le parti Ennahdha) accepter que le Président de la République a les privilèges suivants :
- proposer le premier ministre (le chef du gouvernement) qui doit être élu par le parlement.
- peut limoger le premier ministre s’il voit la nécessité!
- signer toute loi adoptée par le parlement pour qu'elle soit mise en vigueur.
- peut dissoudre le parlement si les circonstances l’exigent (par exemple, lorsqu'il ne donne pas sa confiance au chef du gouvernement ou lorsqu’il y a un très grand désaccord entre les parlementaires).
- critiquer les partis politiques
Etc.

Tout en reconnaissant la nécessité d’un dialogue politique et social il faut rappeler aux politiciens nahdhaouistes que seul le Président de la République détient la plus grande légitimité nationale et ne saurait être l’otage d’aucun groupe politique, ni recevoir des leçons de gouvernance de Monsieur Rached Ghanouchi et ses suivistes. Il est temps de renforcer les pouvoirs du Président de la République contre l’avis du parti politique Ennahdha en appelant les Tunisiens à se prononcer par référendum pour des élections au suffrage universel direct du Président de la République.

Apparemment, Monsieur Rached Ghanouchi et ses suivistes n’ont rien compris à la démocratie! Le président de la république ne fait partie ni du Clan Rached Ghanouchi et ni des partis de l’opposition. Ennahdha montre par sa réaction son refus de légitimer le pouvoir du Président de la République au-dessus de tous les partis politiques. Il est temps de donner une leçon de démocratie aux membres du parti Ennahdha!

Mes Conseils à Monsieur Rached Ghanouchi: Posez-vous des questions au lieu de réagir négativement: Pourquoi Mr. Marzouki a rédigé ce discours ? Que s’est-il passé ? Peut-être que le Président de la République qui vous a critiqué voulait vous faire prendre conscience de vos erreurs, afin que la prochaine fois, vous ne reproduisez plus les mêmes. Ecoutez donc la critique et essayez de la comprendre, en demandant par exemple à Mr. Marzouki de clarifier ses propos. Vous jugerez ainsi si la critique a une volonté de vous détruire ou bien si c’est un moyen de résoudre un problème. Tout le monde fait des erreurs, et ceux qui réussissent sont ceux qui ont tiré des leçons de leurs échecs. Les plus forts ne sont pas ceux qui ne tombent jamais, mais ceux qui se relèvent toujours.

Dr. Jamel Tazarki
Allemagne
ww.go4tunisia.de
 
 
+2 #4 A la date prevue
Ecrit par khammous     25-08-2012 19:09
Elections a la date prevue..Que c est beau et magnanime Mr le President...
Mais peut on savoir quelle est cette date SVP
 
 
#3 A Mme BADI
Ecrit par khammous     25-08-2012 18:20
A Mme BADI ET A TOUS LES CPRistes je demande que l on m explique de quelle Revolution ils parlent car je constate qu il y en a trois
1 Une Revolution sociale
2 Une Revolution politique
3 Une Revolution ideologique

Quand on s entendra sur cela on pourra discuter Pas avant
 
 
+2 #2 la veille emportée par les courants de l'oued
Ecrit par ...     25-08-2012 09:29
sahha ennoum, après 10 mois que tu t'es réveillé, c'est un peu tard non!!!!
la veille emportée par les courants de l'oued, elle dit cette année c'est la belle moisson!!!!
 
 
-5 #1 Bravo
Ecrit par Ortho     24-08-2012 21:38
Bravo Monsieur le Président!

Vive le CPR!
 
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