Compensation : Des réformes en attendant la remise à plat

Publié le Jeudi 24 Juillet 2008 à 14:03

Les pouvoirs publics ont réformé la fabrication et la commercialisation du pain et de l’huile végétale pour rééquilibrer la caisse de compensation. La remise à plat de ce système pour s’approcher de la vérité des prix n’est pas exclue.

Face à une caisse de compensation qui crève le plafond, avec des prévisions de 2008 qui tablent sur un budget de 1 milliard de dinars, contre 591 MD en 2007 et 314,1 MD en 2006, le gouvernement a pris le taureau par les cornes en s’intéressant de près aux produits les plus subventionnés en l’occurrence le pain et l’huile végétale. Objectif ultime : réduire la part de la caisse de compensation de plus de 2 % du PIB actuellement, à 1 % du PIB.

Boulangeries : A l’heure de la spécialisation
Cette réforme passe tout d’abord par une rationalisation de la fabrication et de la commercialisation du pain, et par ricochet, par une distribution plus drastique de la farine subventionnée, longtemps gaspillée et détournée de ses usages essentiels soit la fabrication du gros pain et de la baguette, largement subventionnés par l’Etat.

L’une des dispositions phare déjà entrée en application est l’institution obligatoire de la spécialisation des boulangeries. Cette réforme sonne le glas des boulangers généralistes, et promeut les boulangers spécialistes. Les 2279 boulangers actifs de tout le pays, selon un récent décompte du ministère du Commerce, ont eu à choisir entre trois spécialisations :
1- gros pain ;
2- gros pain et baguette à raison de 70 % pour le premier et 30% pour la seconde ;
3-baguette et autres pains spéciaux, pâtisseries et viennoiserie.

Et c’est désormais chose faite. 1514 boulangers (66,4%) ont opté pour la première catégorie et 590 (25,9%) pour la deuxième. Ces boulangeries n’ont le droit de vendre leur pain qu’aux consommateurs et aux épiciers. Elles bénéficient de la farine subventionnée selon un quota fixé en fonction de leur production. Celles de la troisième catégorie, au nombre de 175 (7,7%), ont toute latitude d’écouler leurs produits auprès des particuliers ainsi qu’auprès des gargotiers, restaurateurs, hôpitaux, hôteliers etc. Elles sont toutefois privées de farine subventionnée. Elles achètent la farine de qualité super au prix réel, qui est tributaire des cours du blé tendre. Reste qu’une période de grâce leur sera accordée d’ici la fin de l’année, puisque les commandes de blé tendre ont été déjà faites par la Tunisie, et il y en a encore pour tout le monde.

Une base de données sera créée pour suivre l’approvisionnement en farine subventionnée des boulangers. Tout boulanger qui dépasse la quantité déclarée sera soumis à un contrôle. En cas de dépassements, on lui coupera les vivres. Des boulangers ont été déjà sanctionnés. Bien qu’on veuille privilégier, dans un premier temps, la sensibilisation, nous confie une source informée au ministère du Commerce.

La refonte du dispositif de compensation a, par ailleurs, touché un autre aliment essentiel de la ration du Tunisien soit l’huile végétale. L’huile végétale en vrac vient d’être interdite de vente. Notre consommation en huile végétale atteint 170 mille tonnes dont 50 mille tonnes en vrac. Elle est de 40 mille tonnes d’huile d’olive.

Une enquête menée par le ministère du Commerce a démontré que 1% de Tunisiens seulement consomment l’huile en vrac. Or, ce 1 % ne peut pas consommer 50 mille tonnes. Déduction : cette huile est en train d’être utilisée dans les fritures des marchands de beignets, des gargotiers et autres restaurateurs, soutient notre source.

Des consignes ont été alors données aux 42 sociétés d’huile végétale de se limiter à la fabrication de l’huile embouteillée ; dont des bouteilles d’huile subventionnée à 900 millimes la bouteille et portant un ticket rouge huile végétale subventionnée destinée à la consommation familiale. Et gare à ceux parmi les professionnels de l'alimentation qui se ravitaillent en cette huile qui leur est strictement proscrite. Les contrôles seront intransigeants là-dessus. Quiconque se hasardera à verser cette huile dans ses poêles sera vite chopé, car elle est facilement détectable pour sa composition unique faite d’huile de palme et d’huile de soja.

Les pouvoirs publics en appellent aussi à l’altruisme des riches pour ne pas toucher à la ration des plus démunis. Le ticket rouge doit en dissuader plus d’un, s'en convainc-t-on du côté des autorités. Une campagne de sensibilisation sera menée pour inciter les consommateurs qui ont un fort pouvoir d’achat de laisser les produits subventionnés à ceux qui en ont le plus besoin, annonce notre source.

Ces réformes étant ce qu’elles sont, des groupes de travail sont discrètement constitués au niveau de certains départements ministériels pour plancher sur le dispositif de compensation. Plusieurs pistes sont explorées. La remise à plat de tout le système n’est pas exclue et l’adoption, un jour, de la vérité des prix paraît de plus en plus inévitable.

H.J.
 

Commentaires 

 
#6 mieux vaut tard
Ecrit par HoRiIzOnS     25-07-2008 23:26
bellehi une question . Commemt voulew vous que les caisses de l etat ne soient pas vide alors que 500 hootels sur la Tunisie vendent avec une moyenbne de prix de 50 dtn en DP et le client mange notre painn subventionne et il est facture en euro.

les prives yerbe7 et l etat perd et nous on paie
 
 
#5 et les autres biens et services
Ecrit par CLK     25-07-2008 17:32
c vrai qu'on a toujours pensé au pain et à l'huile, mais personne n'a pensé aux autres services que le touriste et l'étranger paye pour rien et le tunisien paye chère.

Prenez l'exemple des billets d'avion Tunis Air, un charter sur Tunis Air peut couter pour un européen 200 à 300 euros hébergement et voyage europe - Tunis aller retour compris.

Alors que pour un tunisien qu'il soit résident en Tunisie ou en Europe il doit payer le prix fort, donc c nous les Tunisiens qui payons les pertes réalisées par notre compagnie.

Alors si l'occidental profite du pain, de l'huile, de l'essence, du transport en commun ... subventionnés et qu'en plus il profite de prix de voyage et de séjour en Tunisie pas chers, moi tunisienne jai l'impression que je travaille tous les jours pour que l'occidental vive mieux que moi et paye moins cher que moi les biens et services alors je me demande :

POURQUOI JE TRAVAILLE SI C POUR QUE L'OCCIDENTAL PROFITE DES BIENS ET SERVICES DE MON PAYS POUR RIEN ? et on me parle encore d'Union méditerranéenne.
 
 
#4 ...
Ecrit par xc     25-07-2008 14:11
il faut lire entre les lignes ^^:

" 3-baguette et autres pains spéciaux, pâtisseries et viennoiserie...troisième catégorie, au nombre de 175 (7,7%), ont toute latitude d’écouler leurs produits auprès des particuliers ainsi qu’auprès des gargotiers, restaurateurs, hôpitaux, hôteliers etc. Elles sont toutefois privées de farine subventionnée."

==> cela signifie que la baguette n'est plus subventionnée ...
 
 
#3 @ Le Neutre
Ecrit par Amine     25-07-2008 02:37
Votre commentaire qui laisse supposer que le gouvernenment tente d'aranaquer le Tunisien pendant ses vacances est sans fondement car c'est déjà le Tunisen qui paye le budget de la caisse de compensation par ses impôts ! Le budget de l'Etat : ce sont des vases communiquants ! Continuer à augmenter la compensation, c'est augmenter vos impôts prélevés à la source : c'est vraiment cela que vous souhaitez "Le Neutre", payer plus d'impôt ???
Moi, je trouve que la réforme proposée par le gouvernement est indispensable et pleine de bon sens.
Heureusement que nous sommes encore dans un pays où les citoyens ne sont pas encore devenus si "geulards" que plus aucune réforme, même de bon sens n'est possible (comme certains pays au nord de la Méditerranée) !

Quant à la question de CLK de savoir à partir de quand on fait parti des démunis : je pense que c'est à chacun de juger en son âme et conscience !
 
 
#2 comment définir la notion de \"les plus
Ecrit par CLK     24-07-2008 19:28
"Les pouvoirs publics en appellent aussi à l’altruisme des riches pour ne pas toucher à la ration des plus démunis"

Est ce qu'il faut mourir de faim pour dire qu'on est les plus démunis ?
Car franchement même avec un bon salaire on ne peut pas se permettre d'acheter le pain à 1DT ou la baguette à 500mmes si ce n'est pas plus.
 
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