"La Tunisie touche au but, il ne faut pas la laisser tomber"(Chedly Ayari)

Publié le Jeudi 30 Novembre 2017 à 09:20
Une vue du WorkshopLors d’un Workshop organisé hier mercredi 29 novembre à Tunis par la Chambre Tuniso-Française de Commerce et d'Industrie (CTFCI), le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, Chedly Ayari, a appelé les investisseurs étrangers et particulièrement français, à « prendre des risques » et « à ne pas laisser tomber la Tunisie qui est à deux années de « la fin de la transition démocratique ».

Un des principaux obstacles auxquels font face les investisseurs étrangers, est le transfert de devises. Cette opération est jugée parfois complexe, et souvent impossible à gérer. Un des hommes d'affaires présents l'a même qualifiée de "chef d'oeuvre de complexité".

Pour Chedly Ayari, toute la responsabilité n’incombe pas à la BCT : « Il ne faut pas oublier que nous dépendons directement du ministère des Finances mais aussi des textes de lois qui doivent d’abord être approuvés par l’ARP. De notre côté, nous travaillons sur un projet d’amnistie de change, qui va encourager les investisseurs les plus perplexes. Après, nous espérons que les délais d’approbation des propositions seront maintenus pour 2018 », a-t-il précisé.

Mais, malgré ce contexte difficile et qui dure depuis des années, Chedly Ayari a clairement appelé les investisseurs étrangers, et particulièrement français à « prendre des risques ». Il souligne : « Il ne s’agit bien entendu pas de courir des risques d’ordre sécuritaire, mais pour faire des affaires, il faut absolument s’exposer. Sinon, ce n’est plus de l’investissement, si on exige la garantie de l’Etat ».

Le principal sujet de cette rencontre étant le transfert de devises. Chedly Ayari a rappelé que ces problèmes sont « un lourd héritage, datant des années 60 ». « Le contexte macro-économique est très particulier depuis 2011. Maintenant, nous avons mis en place un plan qui devrait être appliqué d’ici 2020 pour redonner du souffle et relancer l’attraction de la destination Tunisie. Une des principales actions ? C’est la convertibilité, à moyen terme, du dinar. C’est dans le pipeline de l’agenda de l’ARP et ça prendra bien entendu beaucoup de temps. Je pense que c'est tant mieux, parce que l'économie actuelle ne permet pas d'appliquer une telle mesure », précise-t-il.

D’ici là, e gouverneur de la BCT  a expliqué aux investisseurs qu’il a du mal à comprendre certaines approches et stratégies : « Nous instaurons une démocratie occidentale dans un pays arabo-musulman. Je ne vais tout de même pas devoir le redire à chaque fois, que la Tunisie a besoin de temps ». Concernant sa vision pour les prochains mois, il appelle "à assumer la Tunisie dans ce contexte bien délicat. Nous ne sommes plus dans une stabilité maladive, mais désormais un pays qui bouge, parfois dans tous les sens. C’est comme ça, et il faut que nos partenaires historiques le comprennent, y compris le FMI ».

Mais, les investisseurs font savoir leur inquiétude quant aux délais qui se rallongent de plus en plus. Pour Chedly Ayari, la fin de cette transition approche à grands pas : « Nous touchons au but. Il ne faut pas laisser tomber la Tunisie lors des deux prochaines années. La fin de la transition sera en 2019. Nous avons encaissé d’innombrables chocs depuis 2011 et malgré tout, nous restons fidèles à nos engagements. La dépréciation du dinar ? Il faut voir l’évolution de la parité avec l’euro d’un côté et le dollar de l’autre, pour savoir que c’est très difficile à gérer. Ces variations, nous les subissons de plein fouet ».

Pour ces deux prochaines années, les choses sont très claires pour la BCT et son gouverneur. La Tunisie a « absolument besoin de stabilité totale ». Tout changement brusque compromettra définitivement le processus de transition, prévient-il.

Et d'ajouter : « Maintenant, nous arrivons à atteindre un taux de croissance d’environ 2%. C'est un chiffre très respectable dans un tel contexte et nous espérons le préserver pour au moins les deux prochaines années. Durant ce temps, nous ne devons pas tout renverser. Nous appelons nos partenaires à collaborer avec nous. La Tunisie vaut la peine d'attendre et de prendre des risques ».

S.S

 

Commentaires 

 
+1 #1 @Gnet
Ecrit par Léon     03-12-2017 15:29
Corrigez le titre svp:
"La Tunisie touche le fond, il ne faut pas la laisser tomber" Chedly Ayari)".

Et vive la Thawra (sic!) que le peuple de la trahison collective avait qualifié de Moubaraka. La haine, mes grands, la haine et le régionalisme vous ont ruiné.

VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.
 
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