Centre Mohamed Chakroun, un Think Tank tunisien est né |
| Publié le Mardi 06 Septembre 2011 à 17:17 |
 Une conférence de presse s’est tenue ce matin à Tunis pour le lancement du centre d’études et de Recherches du "Doyen Mohamed Chakroun", un centre qui tout en étant lié aux valeurs et à la ligne militante du Congrès pour la République (CPR), jouit d’une totale indépendance. Son credo est d’être au service de l’intérêt national de la Tunisie.Si elle a cours sous d’autres cieux, de l’Europe aux Etats-Unis, la formule d’un centre études et de recherches, une sorte de Think Tank relevant d’un parti politique, est nouvelle en Tunisie. L’idée est née d’une rencontre entre des chercheurs et universitaires indépendants et des militants du CPR qui ont voulu donner naissance à une structure visant à développer le capital des connaissances politiques, qui est très maigre en Tunisie, en l’état actuel des choses. Bien qu’il soit l’émanation du Congrès pour la République (CPR), le centre Mohamed Chakroun en est totalement indépendant, précise d’emblée son président, Tarek Kahloaui, professeur d’histoire à Rutgers University à New Jersey (Etats-Unis). Sa composition est hybride avec des membres appartenant au CPR, et d’autres indépendants. "L’idée existe dans les démocraties anciennes, notamment aux Etats-Unis et en Europe, avec des partis politiques qui disposent de structures de recherches et d’études, leur rôle est de concevoir les visions et stratégies générales du pays", indique-t-il. Tout en s’en tenant à l’âme, aux valeurs et à la ligne militante du CPR, un parti militant qui existait bien avant le 14 janvier, le centre Mohamed Chakroun, n’en est pas l’appendice, n’est pas là pour servir uniquement le CPR, ou pour lui proposer des recherches et études sur mesure. Sa vocation est plutôt de servir l’intérêt du pays. "Les études et recherches produites par le centre Mohamed Chakroun n’engagent en rien le CPR, sauf si elles sont approuvées par son bureau politique". Cette initiative vise à enrichir le champ politique en Tunisie, qui se caractérise par son indigence, selon Abderaouf Ayadi, membre du bureau politique du CPR. Au niveau arabe, nous avons vécu dans des sociétés sous des régimes policiers ou militaires et non sous des régimes véritablement politiques, dit-il en substance, déplorant le manque en matière de connaissances politiques en Tunisie. "Or, la souveraineté et la citoyenneté ne peuvent être réalisées qu’à travers un développement cognitif", estime-t-il. Le but étant de construire un Etat qui rompt avec l’ancien modèle ayant prévalu pendant cinquante ans, avec un pays vivant sous une administration au sein de laquelle tous les pouvoirs s’entremêlent. La relation entre le CPR et le centre est quelque peu complexe ; ils sont à la fois liés autour de valeurs communes, mais autonome l’un de l’autre, a fortiori que le centre Mohamed Chakroun peut produire des études et des recherches à des entreprises, à des partis politiques autres, ou encore à l’Etat qui a besoin de s’intéresser et d’écouter des visions et stratégies différentes de celles de ses propres structures. Autant de points qui ont suscité les interrogations de la Salle. Comment le centre peut-il garder effectivement son indépendance par rapport au CPR ? Acceptera-t-il de mener des études pour d’autres partis ? "Le centre réalisera des études pour le compte d’autres partis d’une manière scientifique et académique et non pour donner une couverture ou un prétexte pour les politiques de tel parti ou tel autre", rétorque son président. "Le centre est loin d’être un club d’académiciens, il est une structure rassemblant des compétences diverses, de différents bords politiques". Il est doté d’un organe exécutif, dont les membres font partie du conseil d’administration. Cet organe exécutif travaille en collaboration avec la direction du CPR. Le centre Mohamed Chakroun est composé de quatre unités de recherche : 1- l’économie et le développement, 2-les études juridiques et de droit 3-la jeunesse et l’enseignement 4-la politique étrangère et la situation stratégique générale. Mohamed Chakroun à qui ce centre est dédié à titre posthume, est un nom politique connu en Tunisie. Le défunt a participé au premier gouvernement postindépendance, et ne s’est jamais éloigné de la politique, même à un âge avancé, dira Tarek Kahlaoui. Un des fondateurs du CPR, le doyen Mohamed Chakroun était un activiste des droits de l’Homme et un défenseur infatigable des causes des droits de l’Homme. "Il a défendu depuis 1957 jusqu’à sa mort les militants de gauche, comme les islamistes", rappelle Nasr Chakroun, fils de Mohamed Chakroun, ancien professeur universitaire et chef d’entreprise. Le centre sera financé par des investissements privés et proposera ses études aux entreprises ou à ceux qui les demandent. Ses travaux seront numérisés et publiés sur Internet. Le centre Mohamed Chakroun ne tardera pas à entrer dans le vif du sujet. Il déclinera ses premiers travaux au cours de l’université d’été du CPR prévue à la mi-septembre. Après les élections, ce nouveau Think Tank tunisien entamera son programme général en relation avec cette période transitoire. Il lancera des études sur la justice transitoire, ainsi que sur le volet économique. Le centre Mohamed Chakroun est ouvert aux chercheurs issus de différents horizons, ou partis politiques, le seul critère d’admission est la compétence. H.J. |
Commentaires
Ecrit par tunirev 19-02-2013 22:18
Ecrit par tunirev 16-02-2013 22:33
Ecrit par AymenM 05-11-2012 17:51
comment nous pouvons participer au développement du centre?
Je m’appelle Aymen Mami, je pose de un diplôme en administration et sécurité des systèmes informatiques et je suis passionné par le projet e-commerce et la mise en place de tout un réseau informatique pour l’économie numérique.
merci et bonne journée
Ecrit par mks 09-09-2011 10:35
Ecrit par SPORTIF 07-09-2011 17:52
il a au moins l'avantage d'avoir un père à qui il peut rendre hommage et qui fait hériter l'honneur et le respect
contrairement à d'autres