Cancer du sein en Tunisie : Une incidence grandissante

Publié le Mardi 03 Février 2009 à 11:39
L'incidence du cancer du sein va grandissante en Tunisie.Les médecins tirent la sonnette d’alarme. Le cancer du sein va en augmentant parmi les Tunisiennes. Le danger réside spécialement dans le fait qu’il soit encore un sujet tabou.

Toutes les femmes y sont exposées. Le principal facteur de risque, dira Dr Mâalej c’est «d’être femme ». Le cancer du sein est de loin le premier cancer en Tunisie. Il représente 30 % des cancers féminins. Une tunisienne sur 24 âgée entre 0 et 24 ans en sera atteinte. Son incidence passera de 30 pour 100 000 femmes en 2008 à 60 pour 100 000 femmes en 2020.

Cette maladie est encore taboue en Tunisie. « Même lorsqu’elles découvrent un nodule, les femmes n’osent pas en parler », souligne Dr Rym Ben Aïssa, directrice de la clinique de l’ONFP de l’Ariana et instigatrice du projet de dépistage contre le cancer du sein à la même clinique. Cette opération, première du genre en Tunisie, a poussé les femmes du gouvernorat de l’Ariana  à briser le mur du silence et à se faire dépister gratuitement. La tâche était loin d’être une sinécure.

Cette opération de dépistage s’est déroulée entre avril 2004 et décembre 2008. Une dizaine de milliers de femmes, âgées en majorité de moins de 50 ans ont été touchées.  Ces femmes sont, pour la plupart, au foyer avec un niveau d’instruction primaire pour 25 %. 41,3 % sont analphabètes.
Quelque 10 259 femmes, sans antécédent connu du cancer du sein, ont été dépistées,  14 002 mammographies pratiquées et 71 cancers dépistés. 63 femmes ont pu être sauvées en bénéficiant d’un traitement conservateur et 8 femmes ont refusé carrément le traitement.

Ce projet qui dit avoir révolutionné le dépistage du cancer du sein en Tunisie avait un triple objectifs : primo, sensibiliser les décideurs à la problématique du cancer du sein, secundo, démystifier le cancer du sein auprès des femmes et les initier à la culture du dépistage (autopalpation et mammographie) et tertio, former les prestataires de santé public/privé et impliquer les gynécologues dans la prise en charge de ce type de cancer.

Si ce projet a contribué, un tant soit peu, à battre en brèche les idées préconçues,  et si des expériences analogues de dépistage organisées gagneraient à être rééditées un peu partout dans le pays, le corps médical demeure inquiet quant à l’évolution future de l’incidence du cancer du sein. D’autant que de nombreuses insuffisances persistent, notamment au niveau des moyens de dépistage, de diagnostic et de prise en charge. « Les moyens en radiothérapie sont nettement insuffisants », selon Pr Mansour Ben Abdallah.  « Les spécialistes en mammographie exerçant dans le secteur public sont peu nombreux. Le plus gros de nos moyens, sont concentrés dans nos villes côtières ». Au détriment bien entendu des régions intérieures qui restent mal loties en la matière.

Le cancer du sein se caractérise en Tunisie par sa survenue relativement fréquente chez la femme jeune, selon une étude réalisée à l’Institut Salah Azaïz.  Le diagnostic est tardif et « les taux des formes évoluées restent alarmants », souligne Dr Mâalej, ce qui rend impossible tout traitement conservateur. En effet, la taille tumorale, au moment de la détection du cancer, reste volumineuse, 5 cm, ce qui entraîne une chirurgie lourde et mutilante.
L’incidence du cancer du sein est la plus élevée dans le Grand Tunis avec 37 %, suivie par le Nord-Est 23,4 % et  le Nord-Ouest, 16,1 %. La plus faible incidence est enregistrée dans le Sud-Ouest avec 15 %.

A l’horizon de 2020, on aura 4000 nouveaux cas par an. Les médecins mettent en garde : le cancer du sein deviendra lors de la prochaine décennie un problème de santé publique en Tunisie à cause du vieillissement de la population et des  facteurs de risque liés au changement des habitudes de la femme tunisienne. La préparation de stratégie nationale de lutte devient urgente. Un problème toutefois, le manque de données épidémiologiques exhaustives, préalables à tout programme de lutte efficace. Ceci signifie qu’il y a, hélas, des malades qui s’ignorent.

Comme le dit cet aphorisme cité par Dr Kochbati en préambule à son exposé sur les données épidémiologies du cancer « Tout être bien portant est un malade qui s’ignore…. ». A prendre absolument  au sérieux par toutes les femmes, qui doivent avoir le courage de vaincre la peur, et de recourir au dépistage et au diagnostic précoces ;  seuls moyens de vaincre le cancer et d’en guérir totalement.
 

Commentaires 

 
+3 #7 mon expérience
Ecrit par B I 6 U     21-06-2012 19:36
Jai mamografie le 28/02/2009et le 4/03/J'étais opéré par le dr RAHAL KHALED,qui a décidé de m'enlové ma sein de droite et j'ai suis 6 séances de chimio étaient bien passé(avec pris de pois) et 5 SEMAINES de thérapie.
J'aime bien vous dire,quand on perd une sein on gagne une autre belle vie rose inchallah
 
 
+2 #6 j'ai 3 kystes
Ecrit par fleur de lune     26-03-2010 14:04
j'ai trouvée 3 kystes dans ma poitrine et j'ai voulue faire une mammographie mais ç cher et comme je ne travaille pas je n'ai pas les moyens, donc si quelqu'un connait un hôpital qui fait une mammographie dite le moi.
merci

NDLR
Il faut s'adresser à la clinique de l'Ariana, relevant de l'ONFP. Là bas, le dépistage est gratuit.
 
 
-2 #5 je veux savoir
Ecrit par radhia     10-03-2010 18:06
salut . j veux savoir si ce malade se malade ne retourna pa apré 2ans !!?



merci
 
 
#4 le médecin seul ne suffit pas!!
Ecrit par sudois     04-02-2009 17:25
il faudrait aussi diminuer les résudus des pesticides pout tous produits agroalimentaire!!. pour se faire il faudrait créer un système de management de la sécurité alimentaire au sein de chaque entreprise et chez chaque agriculteurs et faire des cahiers des cahrges strictes pour chaque produit ou valoriser ceux qui existait déjà mais toujours non respectés. il ne faut pas se limite sur l'aspect sensibilisation seulement mais il faut aller jusqu'au bout du problème et suivre les régimes alimentaires de nos chères femmes qui reste toujours mal étudié. pour cela, il faut un travail pluridisplinaire où le médecin, l'agronme et le nutristioniste et d'autres intervenants doivent se collaborer pour diagnostiquer intégralement l'origine de ce type cancer particulièrement et d'éviter sa réproduction futur. le médecin tout seul ne suffit pas!!
A bon entendeur !
 
 
#3 ..
Ecrit par xc     04-02-2009 01:03
il faudrait peut être commencer par ne plus laver le poulet au chlore.... et diminuer la quantité de pesticide utilisée...
 
Ces commentaires n'engagent que leurs auteurs, la rédaction n'en est, en aucun cas, responsable du contenu.