Beït al-Hikma, âge d’or de l’Islam médiéval, à l’origine de la renaissance européenne |
Publié le Vendredi 23 Juin 2017 à 13:14 |
L’Islam médiéval a connu une éclosion des activités scientifiques et philosophiques, au moment où l’ignorance et l’analphabétisme étaient horriblement répandus en Europe. L’avènement des sciences arabes est lié à la dynastie abbasside (750 – 1258), tout d’abord par un mouvement de traduction des travaux des savants et philosophes grecs comme Aristote et Platon, et ensuite par une dynamique introduite par les savants abbassides qui ont grandement enrichi les sciences, avec l’appui de la classe dirigeante de l’époque. La renaissance européenne s’est inspirée de ce savoir qui vient d'Irak. N’eurent été les efforts des califes abbassides, al-Mansour, Haroun Rachid et ses fils, notamment al-Maâmoun, l’ancienne science grecque aurait disparu. La Maison de la Sagesse qui a vu le jour à Bagdad, constituait l’âge d’or de cet élan scientifique et philosophique, sans précédent. Ahmed Djebbar, professeur émérite, mathématicien et historien des sciences et des mathématiques, a livré un récit riche et exhaustif sur les circonstances de la création de la Maison de la sagesse, son apport, et les figures abbassides ayant contribué à son développement, lors de l’émission Islam de France 2*. Synthèse de Gnet. La maison de la sagesse née au début du 9ème siècle, sous la dynastie abbasside a Bagdad (Irak) est un lieu de savoir, d’échange et de traduction, ayant rayonné sur l’espace musulman, et créé la controverse, à l’époque médiévale. Beït al-Hikma qu’Al-Maamoun a reçu en legs de son père Haroun Rachid était un centre d’échange, de débat et de confrontation d’idées pour toutes les traditions philosophiques et religieuses, et a rassemblé les textes majeurs des grands courants de pensée, dit Ahmed Djebbar. "La maison de la sagesse a développé des savoirs qui ont semé les germes de la renaissance européenne". Plusieurs figures de la dynastie abbasside ont contribué à l’essor de Beït al-Hikma : Al-Mansour, son fils el-Mehdi, ainsi que son petit-fils Haroun Rachid et ses descendants, notamment Al-Maamoun. La dialectique pour défendre l'Islam La Maison de la sagesse a connu deux périodes. La première s’inscrivait dans le prolongement de la tradition persane, soit une bibliothèque impériale au service du calife, du pouvoir politique, et un lieu où on conservait des documents précieux. Avec al-Maamoun, la politique de collecte et d’exploitation des ouvrages a été élargie, revêtait une dimension beaucoup plus grande. La démarche était de récupérer les savoirs des anciens, de les assimiler et d’aller plus loin, ce qui a permis le développement des activités scientifiques et philosophiques, a-t-il relaté en substance. Le but d’al-Maamoun était "de protéger l’islam contre ceux qui commençaient à l’attaquer, les chrétiens mais aussi les païens qui s’étaient islamisés mais qui gardaient la culture et l’idéologie dualiste, zoroastrienne. Ils étaient de hauts fonctionnaires et des intellectuels au cœur du pouvoir qui se camouflaient sous le fait qu’ils étaient musulmans et diffusaient des discours de déstabilisation. La seule manière de les combattre était d’avoir des outils pacifiques dialectiques, sans violence, ni contrainte", dit-il. La finalité était de convaincre que l’islam est la meilleure des religions et est le prolongement des religions monothéistes. Il fallait former les gens à l’idée de débat, de dialectique, et avoir les mêmes armes que ceux qui combattaient l’islam, soit des armes intellectuelles. L’outil du débat, ce sont les topiques d’Aristote (ouvrage du philosophe grec renfermant des traités de logique et d’argumentation). Al-Maamoun était celui qui a décrété le mutazilisme, en tant qu’idéologie officielle. La meilleure manière de défendre l’Islam, était, à ses yeux, celle des moutazilites. Il était également le premier à demander à ce que les topiques d’Aristote soient traduits, souligne l'universitaire. Beït al-Hikam était un espace de débats théologiques avec l’outil qu’on appelait le Kalam, la théologie spéculative. C’était un lieu de foisonnement des sciences : les mathématiques héritées de l’Inde, l’algèbre de Khawarizmi, la chimie, la pensée théologique et philosophique. Cinq hommes représentant les sciences exactes ont fréquenté la maison de la sagesse : Khawarizmi, de son nom Mohamed Ibn Moussa de Khwarezm (Ouzbékistan) mathématicien et géographe. Yahia Ibn Abi Mansour : astronome choisi par Maâmoun pour réaliser un programme scientifique de haute teneur politique, Les trois frères Banou Moussa : Mohamed, Ahmed et Hassan, exceptionnels en mathématiques (géométrie, calcul, optique) en astronomie, en mécanique... Ils ont représenté la nouvelle génération après la mort de Maamoun et ont été les pionniers de la seconde phase des sciences dites arabes, à Bagdad. Les intellectuels se réunissaient à la maison de la sagesse dans le but d’utiliser la philosophie pour défendre l’Islam. La philosophie était perçue comme un outil tellement utile, que lorsqu’elle a été attaquée par certains théologiens dogmatiques, a été défendue par une partie de l’opinion cultivée. La maison de la sagesse a joué un rôle de détonateur d’une dynamique sur le plan de la traduction, de la production scientifique, de la diffusion et de l’enseignement. Le déclin de l’idéologie mutazilite (école théologique rationaliste apparue au 7ème siècle) et du pouvoir Abasside d’al-Maamoun a mis un terme à la Maison de la sagesse. Même lorsqu’elle a disparu, après 50 ans d’existence, le modèle créé par la maison de la sagesse a perduré dans le mental des élites de la société d’alors. Beït el-Hikma à laissé une résonance extraordinaire par la dynamique qu’elle a créée à la fin du règne de Haroun Rachid et pendant le règne d’al-Maâmoun, a-t-il souligné, citant un concept qui était l’héritier de Beït al-Hikma, construit et développé en Ifriqiya, (Tunisie) sous les aghlabides, au 9ème siècle. Le pendant chiite de Beit al-Hikma s’est développé lorsque les fatimides sont arrivés en Egypte, et ont créé la maison de la science, au 11ème siècle, dont le but était de défendre l’orthodoxie. Gnet *Intervenu à l’émission Islam de France 2 diffusée en deux parties en avril 2017. |
Commentaires
Ecrit par Aymen Fassi 29-06-2017 11:16
Votre texte méritait d'être signé par les auteurs. Il est autant concis que précis.
Bravo pour la synthèse. Bonne continuation.
Bagdad a changé depuis ! La roue a mal tourné.
Aymen Fassi
Ecrit par JAGHMOUN 27-06-2017 22:00
d'ignorance,de destructions,de tahrif,
de courtisans et kawadas profiteurs du
fric et applaudisseurs de la dictature
du grand tyran du siecle ben ali analphabete et bougre,zigoto et obsédé
il a designé le charmeur (...)
HASSINE FANTAR le top (...)
de la kwada degoutante en creeant la
fameuse CHAISE DE BEN ALI LE VIOLET
DE DISCUSSION AUTOUR DES CIVILISATIONS
une recompence a un maladie du despotisme et de l'ignorance par une
ejection de l'ecole sans pouvoir appris
a ecrire et a lire.
a prés la fuite et l'exil du tyean fantar a tourné fou et compte les serpents sous les pierres des numides
QUEL CON CELUI QUI A DETRUIT LA TUNISIE
ET A PRIS LA FUITE.
ET QUEL CON UN PROF D'HISTOIRE QUI SE
TRANSFORME EN KAWAD ET PERD SON IMAGE