Au-delà de l’UPM, le conte des mille et une nuits |
| Publié le Samedi 12 Juillet 2008 à 15:09 |
 (2).jpg "Le défilé du 14 juillet à Paris.") Plus que quelques heures pour que l’Union pour la Méditerranée voie le jour, en vertu de ce qu’on appellerait le traité de Paris, signé, si tout se déroule comme prévu, par 44 chefs d’Etats et de gouvernement.Un véritable charivari, a-t-on tendance à qualifier tous ces commentaires, analyses, et projections qui tournent autour de ce nouveau rassemblement méditerranéen, au fur et à mesure que sa date de naissance avance. Si les politiques ont fini par donner leur accord de principe en acceptant tous de faire le déplacement à la capitale hexagonale, excepté l’éternel rebelle Kadhafi, l’intelligentsia arabe et européenne, avec ses intellectuels, militants des droits de l’Homme, et membres de la société civile demeurent profondément divisés autour du rêve de Sarkozy en passe de devenir réalité. L’espoir débordant des uns n’avait d’égal que les craintes alarmistes des autres. Mais entre ces deux positions, quelque peu jusqu’au-boutistes, d’aucuns n’ont pas manqué de tempérer les ardeurs, dans une approche pragmatique, posant sagement, les préalables à la réussite de ce nouveau groupe des 44. La réalité que nul ne peut nier aujourd’hui, est que la Méditerranée est confrontée à des défis énormes de pollution. En effet, comme le disait hier, Hubert Védrine, ancien ministre des affaires étrangères du gouvernement Jospin, sur les ondes de France Inter, 80 % des eaux usées versées en Méditerranée sont non traitées. Si rien n’est fait dans l’immédiat, la situation sera catastrophique dans les toutes prochaines années, a-t-il averti. La pollution de la Mare Nostrum est de surcroît accentuée par le trafic maritime qu s’y développe : 30 % du trafic mondial. Un véritable dépotoir, auquel, l’UPM doit apporter, en urgence, de vrais remèdes.  Le sommet de Paris lancera, à juste titre, une ribambelle de projets à caractère technique dont la dépollution figure en bonne en place. Il s’agira aussi de projets comme les "autoroutes de la mer", la coopération pour la lutte contre les catastrophes naturelles, le développement des énergies renouvelables, l’éducation et enseignement supérieur etc.Des projets certes déterminants mais dont le financement relève encore de l’inconnu. Un point qui devrait être effleuré demain mais qui aura du mal à être tranché. Même si l’on s’efforce, notamment côté français, de mettre en avant la dimension économique de l’Union pour la Méditerranée, celle-ci demeure éminemment politique. Pour preuve, la tenue cet après-midi du mini-sommet syro-libanais en présence de Nicolas Sarkozy et du prince du Qatar, artisan de l’accord de Doha, sur la réconciliation inter-libanaise qui a permis de mettre fin à la vacance du pouvoir au pays du Cèdre, avec l’élection de Général Sleïman en tant Président du Liban. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si le Liban est parvenu hier à constituer son gouvernement d’union nationale, presque deux mois après l’accord de Doha, à l’issue de tractations difficiles qui risquaient de faire avorter ledit accord. En Effet, les Présidents Assad et Sarkozy, les nouveaux amis de circonstance, auraient certainement pesé de tout leur poids pour rendre la formation du nouveau cabinet Seniora possible. La finalité ultime est de réduire, autant que faire se peut, les nuages qui s’amoncellent sur les rapports syro-libanais, en prévision de la rencontre de Paris, dont le chef de l’Elysée souhaite tirer plein succès. D’ailleurs, le fait qu’il y ait rassemblé plusieurs chefs d’Etat arabes autour d’une même table qu’Ehud Olmert lui donne déjà matière à pavoiser. Maintenant, tous les regards seront braqués ce week-end sur Paris pour scruter le ballet des entretiens bilatéraux, des poignées de main et autres échanges de bons procédés que chevaliers de la plume et analystes politiques sauront interpréter à leur juste mesure. Reste aux chefs d’Etat arabes de se garder de commettre des impairs qui risqueraient de leur apporter du tort, a fortiori, que les flashs des médias les suivront comme leur ombre notamment au cours de l’imposant défilé du 14 juillet où ils seront les invités d’honneur…pourvu que rien ne vienne perturber ce conte des mille et une nuits. H.J. |
Commentaires
Ecrit par Sami 12-07-2008 17:45
S'il sera voté, ce projet est vraiment sérieux et mérite d'etre soutenu par tout le monde.
Cette autoroute transmaghrébine est un projet ancien et qui restera encore très loitain sans le soutien financier européen, compte tenue des moyens financiers modestes en Tunisie, Maroc et Mauritanie en plus de la hausse des prix des matières premières qui retardera encore plus l'avancement ce projet dont les dates initiales étaient déjà très lointaines (au dela de 2020).
Donc, vive l'UPM!
Ecrit par meddi 12-07-2008 15:50
Les problèmes de la méditerranée ne peuvent être résolus que lorsque une ère de paix et de clarté s'ouvrira sur toute cette zone du monde.