André Glucksmann ou le sionisme morbide

Publié le Mercredi 07 Janvier 2009 à 11:40
L'armée israélienne à le droit de tuer, selon Glucksmann.Glucksmann, l’un des théoriciens du sionisme contemporain, use de ses talents d’étymologiste, de lexicologue, et de philosophe pour réfuter l’adjectif «disproportionné», s’agissant de qualifier la riposte israélienne contre Gaza, et se vexe froidement que cette épithète fasse, en l’occurrence, consensus.

La philosophie a cela de particulier qu’elle permet de relativiser la vérité, et d’interroger les axiomes du réel et du matériel. Son mérite est qu’elle contribue à tempérer les propensions humaines à l’outrecuidance, à la mégalomanie et qu’elle ramène l’humain à sa juste proportion : faible, éphémère, et fondamentalement sensible aux influences de son environnement. Cette science humaine, née et développée dans la Grèce antique, a amorcé au travers de ses théories et de ses pensées l’émancipation des esprits et a fini par produire une véritable renaissance intellectuelle de l’humanité. Mais, comme toute science, la philosophie est une arme à double tranchant. Entre ceux qui la mettent au service du progrès, et la paix, et d’autres qui l’utilisent comme tremplin pour asseoir des théories aux fins obscures et malfaisantes, seul l’esprit humain, par essence interrogatif et critique, est en mesure de trancher.

Le danger tient, toutefois, à la force malicieuse et nuisible d’une certaine catégorie de philosophes de faire passer des idées maléfiques et haineuses, dont l’impact est aussi destructeur que les bombes et les obus. André Glucksmann, militant farouche du sionisme, en fait inexorablement partie.

Dans une Tribune au Monde intitulée « Gaza, une riposte excessive ? », André Glucksmann, se livre à un plaidoyer cynique, truffé d’humour noir, en faveur de Tsahal dans sa guerre barbare contre Gaza et lui donne totalement raison d’user de sa supériorité technique et de sa puissance militaire pour écraser l’ennemi, soit les Palestiniens. Il tourne, de surcroît, en dérision l’opinion mondiale pour sa condamnation quasi-unanime de cette guerre et ses excès. Et l’invite subrepticement à se ressaisir et à comprendre toute la logique qui anime Israël dans cette guerre qu’il mène « pour la survie ». Il pousse l’indécence à ses limites extrêmes pour railler «le génocide de Jenine », celui qui a vu de nombreuses victimes palestiniennes tomber suite aux massacres israéliens.

Glucksmann défend, sans s’en cacher, la théorie de la haine, de la mort et de la destruction. Il oppose la survie d’Israël à l’extermination des Palestiniens. Il épouse, corps et âme, la doctrine de l’exception juive, voire de la suprématie de la race juive ; celle qui a les coudées franches d’agir comme bon lui semble, de piétiner les conventions et les résolutions internationales sans craindre la moindre critique, le moindre rappel à l’ordre. Et qu’on ne nous reproche pas d’établir l’analogie avec la race arienne de l’Allemagne nazie.

Autant que ses alter ego Alain Finkelkraut, Bernard Henri-Levy et les autres, Glucksmann défend la doctrine du sionisme dur, radical et jusqu’au-boutiste, dont les déclinaisons ne sont autres que l’ostracisme, l’intolérance et le rejet de l’autre. Incapables de conjurer les démons de la shoah, les juifs sionistes cherchent par tous les moyens à se débarrasser du complexe hitlérien en jetant leur dévolu sur les arabo-musulmans en général, et les Palestiniens, en particulier. Toutes les guerres d’Israël contre les Arabes sont menées sous prétexte des menaces qui le guettent, et mettent en péril sa sécurité.

Qu’Israël soit un Etat voyou, guerrier et au-dessus de la loi, ses avocats omnipotents disséminés à travers tout l’Occident, sont inlassablement aux aguets pour prendre sa défense et le disculper. Ils sont à l’avant-garde des organismes de prise de décision mondiale. Usant de la stratégie d’intimidation intellectuelle, et se tenant prêts à dégainer l’accusation d’antisémitisme contre quiconque ose aller à l’encontre de leur idéologie, les têtes pensantes du sionisme ont réussi à faire plier l’ensemble de l’Occident à leurs desiderata, et à avoir la mainmise sur toutes les sphères d’influence. De l’Europe à l’Amérique, l’international sioniste n’a de répit de faire l’après-vente de la politique de terreur israélienne. Un travail titanesque mené avec application et méthode pour élargir, autant que faire se peut, la sphère de sympathie pro-israélienne. Dans leur démarche, les intellectuels sionistes s’affranchissent de toutes les limites, allant jusqu’à donner une justification à l’injustifiable, et une rationalité à l’irrationnel.

C’est de là qu’émane la thèse que défend Glucksmann, sans aucune antithèse. Tout en affichant cruauté et cynisme devant la barbarie, il avoue clairement les mobiles qui l’animent, lui et l’Etat d’Israël, dans cette guerre. « Au Proche-Orient, on ne se bat pas seulement pour faire respecter une règle du jeu, mais pour l'établir » (sic). Et il n’est pas difficile de deviner la règle du jeu qu’Israël veut asseoir par les F 16, les chars et autres bombardiers : Une règle du jeu qui dépasse la Palestine pour s’étendre à toute la région, en vue de faire de ses populations, des populations faibles, sous-développées et inféodées ; de ses Etats, des Etats satellites, soumis au bon vouloir israélien ; et d’Israël, le puissant Etat développé, riche et disposant des moyens de dissuasion et de défense les plus redoutables.

La règle du jeu est indubitablement claire et Glucksman ne fait que la confirmer. Mais, qu’il se détrompe, cette règle est aux antipodes de celle que les enfants de la Palestine d’abord, et de la région ensuite font leur. Que Tsahal se déchaîne et redouble de sauvagerie, cela ne fera pas plier la détermination et la résistance de ceux qui sont plus que jamais décidés à déjouer les plans israéliens et à s’affranchir de ce joug qui veut les mettre ad vitam aeternam à la merci de Tsipi Livni et de ses sbires.

Et Peu importe si Glucksmann pense que les ennemis d’Israël ne respectent pas « les scrupules moraux et les impératifs diplomatiques »…car, ni la diplomatie, encore moins la moralité, ne souffrent qu’un mystificateur les détourne sournoisement de leur sens. D’autant qu’il y est totalement en porte-à-faux.

 

Commentaires 

 
#10 pseudo-philosophe
Ecrit par A4     09-01-2009 21:24
et il se veut philosophe par dessus le marché...
cliquez sur "gaza, une riposte excessive?" (en bleu) et lisez les plus que 300 commentaires des lecteurs du "monde". vous allez être surpris par le rejet massif des idées de ce pseudo-philosophe.
 
 
#9 reprise
Ecrit par A4     09-01-2009 20:19
"schizophrénie
Ecrit par A4, le 05-01-2009 18:43
on dit souvent que la victime finit par ressembler à son bourreau.
c'est ainsi que les enfants des rescapés des camps de concentration d'hitler finissent par devenir aussi sanguinaires que les nazis."
les psychiatres ont beaucoup de travail...
 
 
#8 Pour Nabil
Ecrit par Esprit Libre     07-01-2009 17:45
Ca pourrai peut etre toucher ton cerveau :

contreinfo.info/.../

A bon esprit
 
 
#7 Etre raisonnable
Ecrit par nabil     07-01-2009 16:21
Pour résoudre le problème de la Palestine il faut être raisonnable et prendre des décisions qui peuvent être appliquées sur le terrain. D'accord israel est l'agresseur et les palestinien sont sur leur terre. Mais toute personne doit être consciente du déséquilibre de force entre les palestiniens et Israël.
c'est une introduction que j'ai voulu faire sur le déchaînement de l'article de H.J. contre d'écrivain et contre Israël. J'ai lu rapidement l'article de M glucksmann, qui me parait plus pensée et moins déchainé contre les palestiniens (en apparence). Lui il a essayé d'étaler sa pensée sur ces lecteurs afin de les convaincre du bien fondée de l'action d'Israël et ce par la force des idées et non par l'éveil des émotions et des sympathies de fraternité religieuse et autre. Dans tout conflit il faut être raisonnable de la vérité de ces moyens et de ces capacités sinon c'est la défaite.
J'aime bien qu'un article sur ce sujet ou tout autre sujet soit dirigé vers ma tête et plus vers mes émotions, loin de la propagande, de la surenchère et de la pression.
Merci d'avoir permis le commentaire.
Votre lecteur nabil.
 
 
#6 à qui s\'adresse t on???
Ecrit par Tarek     07-01-2009 16:09
Je pense qu'il n'y avait pas de philosophie dans cette histoire cest du pur vagabondisme intellectuel issu de la pire décadence de la pensée humaine.
L'auteur s'est attaqué au terme "disproportionné" pour evidencialiser dans l'esprit du lecteur le fait que ça soit une riposte.
Les évidences prennent des siècles pour changer.
 
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