Al-Quds : L’infranchissable franchi, le Rameau d’olivier brisé ! |
Publié le Jeudi 07 Décembre 2017 à 16:55 |
La décision de Trump de reconnaître al-Quds, comme capitale de l’entité sioniste, et d’entamer les procédures pour transférer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à la ville sainte, constitue un virage dangereux du conflit arabo-israélien, jalonné par de nombreux affrontements et guerres, depuis l’avènement de l’Etat d’Israël, la Nekba (grande catastrophe) de 1948. Depuis l’annonce de cette décision, une salve de réactions de condamnation, de rejet, et de mécontentement émane des milieux officiels, civils et populaires du monde arabo-musulman. La décision de Trump est qualifiée de "déclaration de guerre", de "casus belli", "d’agression caractérisée "contre al-Quds, dotée d’une grande symbolique dans l’imaginaire arabo-musulman, de violation des résolutions onusiennes et de la légalité internationale, etc. Côté occidental, Donald Trump n’a reçu jusque-là aucun soutien. Les capitales européennes ont exprimé, en majorité, leur désapprobation avec le locataire de la Maison blanche, et sa démarche unilatérale, et l’ont mis en garde contre les conséquences graves et incalculables de sa politique isolationniste. Aux territoires palestiniens, les factions palestiniennes et les mouvements de résistance prônent en majorité l’escalade et l’affrontement avec les forces d’occupation. Hamas a appelé ce matin par la voix de son numéro un, Ismaïl Haniyeh, à une nouvelle intifadha, dont l’étincelle éclatera demain vendredi 08 décembre 2017, pour libérer al-Quds, et contrer l’agression américano-sioniste. Donald Trump a franchi l’infranchissable ; sa décision a dégagé une charge émotionnelle quasi- planétaire, pour son caractère cynique et injuste, à l’égard du peuple palestinien en particulier, et de la conscience arabe et musulmane en général, dont les symboles sacrés, et les terres sont encore une fois usurpés. Vendredi de la colère Demain, 08 décembre 2017, ce sera le vendredi de la colère en Palestine, en Tunisie et au-delà, pour dire non au complot américano-sioniste, à la politique expansionniste israélienne, aux tentatives de l’occupation, et de son allié stratégique américain, de travestir les vérités historiques, d’extorquer les terres, les attributs, la fierté palestinienne et arabo-musulmane. La tension s’annonce vive et durable, et ce Proche-Orient bouillonnant s’achemine probablement vers une guerre d’usure, dont personne n’est en mesure d’en prédire l’issue. Par le coup de force de l'administration américaine, le rameau d’olivier brandi par le martyr Yasser Arafat au milieu des années 70 à l’ONU a été brisé, la colombe a été tuée et la guerre a été déclarée, d’une manière unilatérale. Comment en est-on arrivé là ? Les arabo-musulmans qui fustigent en chœur depuis hier soir, mercredi, la décision de Trump ne sont-ils par les premiers responsables de cette attaque, par leur atonie, leur faiblesse, leurs concessions répétées et leur alignement, explicite ou implicite, sur la position occidentale et américano-sioniste. N’en sont-ils pas les premiers responsables par leur foi exagérément optimiste dans ce qui est appelé le processus de paix mort-né, entamé en septembre 1993, avec les accords d’Oslo que l’entité sioniste n’a eu de cesse, par ses guerres, ses violations des résolutions onusiennes, et de la légalité internationale, de vider de toute sa substance. Maintenant, on nous annonce une réunion d’urgence du Conseil de sécurité pour demain vendredi au sujet d’al-Quds, là où les Etats-Unis détiennent le droit de veto. Des actions tous azimuts sont également annoncées dans le monde arabe, dans le cadre de l’organisation de la conférence islamique (OCI), où un Sommet se tient mercredi 13 décembre à Istanbul à ce sujet. Des appels sont, de surcroît, lancés pour la tenue d’un sommet de la Ligue arabe en vue d'examiner les politiques à suivre et les actions à entreprendre devant la décision unilatérale américaine. Le but de ce ballet politique et diplomatique qui se prépare est, en toute logique, de pousser l’administration américaine à revenir sur sa décision. Cela ne se produira aucunement par les simples communiqués de condamnation et de dénonciation, mais par des mesures fermes et immédiatement mises en exécution comme par exemple le fait de proclamer al-Quds capitale éternelle de la Palestine, ou celui pour les pays arabes ayant des relations diplomatiques avec Israël de les rompre, d’arrêter toute coordination avec les Etats-Unis sur les affaires régionales, de revenir sur des alliances avec le pays de l’oncle Sam, de boycotter les responsables américains et de les proclamer persona non grata…des décisions irréalisables et impossibles, vu l’état du monde arabo-musulman aujourd’hui, sa désunion, ses différentes alliances, et son degré de dépendance des Etats-Unis. Toute la crainte est que la ferveur arabo-musulmane s’émousse au bout de quelques jours, et que les Palestiniens se retrouvent seuls sur la ligne de front, comme cela a été le cas pendant toutes ces décennies d’occupation. Gnet
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Commentaires
Ecrit par Ben Whiirlpool 08-12-2017 14:24
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