Al-Quds judaïsé : Acte II de la déclaration de Balfour, la supercherie va plus loin !

Publié le Lundi 14 Mai 2018 à 11:44
La communauté internationale est en train d’assister ce lundi 14 Mai, sans bouger le petit doigt à l’application de l’acte II de la déclaration de Balfour, avec la reconnaissance par les Etats-Unis d’al-Quds comme capitale d’Israël, en y déménageant son ambassade. Ce transfert intervient cinq mois après la décision de Trump, annoncée mercredi 06 décembre 2017, au mépris de la légalité internationale, et des résolutions des Nations-Unies, notamment celle de son assemblée générale, considérant "nulle et non avenue" et "sans aucun effet juridique", "toute décision qui vise à altérer la nature, le statut et la composition démographique de Jérusalem".

Ce coup de force de Trump, qui suscite encore réprobations et  vagues de colère à travers le monde, tue ce qui est qualifié de processus de paix ou ce qu’il en reste, et revient sur le SMIG accordé par l'ONU aux Palestiniens, de voir leur Etat instaurer dans les frontières de 1967, avec pour capitale al-Quds-Est.

Cent ans, ou un peu plus, après la déclaration de Balfour (02 novembre 1917), où la Grande-Bretagne consent à l’établissement d’un foyer national pour les juifs en Palestine, première étape de la création de l’Etat hébreu en 1948, c’est al-Quds qui est aujourd’hui judaïsé.

Ce lundi 14 avril, à l’heure où le monde arabe traverse la période la plus sombre de son histoire, où la région est déchirée par les conflits ethniques et confessionnels, et des guerres menées par les coalitions occidentales et leurs alliés arabes, le deuxième épisode de l'une des plus grandes supercheries de l’histoire, est décliné, sur la voie de l’avènement du Grand Israël. Tout concourt vers cette finalité ultime du sionisme mondial ; la sortie de Trump de l’accord nucléaire avec l’Iran, et les casus belli de l’Etat hébreu envers Téhéran qui s’en suivent, ne sont que des pièces du puzzle qui est en train d’être reconstitué au Proche et Moyen-Orient.

Une grande injustice est infligée au peuple palestinien, qui s’est fait usurper ses terres il y a 70 ans, et se voit aujourd’hui confisquer al-Quds, avec la forte symbolique qu’elle représente pour l’ensemble des musulmans, pour abriter la mosquée al-Aqsa, lieu d’al-Isra et Mi-raj du prophète (voyage nocturne et ascension), troisième mosquée sainte et troisième qibla (direction de la prière), après la Mecque et Médine. 

Une agression contre les Palestiniens et le monde  musulman, à trois jours de l’avènement du mois de Ramandan, et à l’heure où la cause palestinienne, quoiqu’en dise les discours, n’est plus en tête de l’agenda arabe.

Sur le terrain, la tension est vive et l’entité sioniste promet d’en découdre avec les Palestiniens, qui militent pour la restitution de leurs terres, et leurs droits. 

Les forces d’occupation israéliennes ont lancé ce lundi 14 Mai à l’aube des tracts, ainsi que des bombes lacrymogènes, pour mettre en garde les Palestiniens contre le fait d’approcher des frontières avec Israël, à l’heure où des manifestants se sont rassemblés, dans le cadre du mouvement protestataire qui se poursuit depuis six semaines.

Un mouvement qui va se durcir ce lundi, avec l’inauguration officielle de l’ambassade américaine à al-Quds, en présence de la fille et du gendre du locataire de la Maison blanche, à l’occasion du 70ème anniversaire de la création de l’Etat Israël (la Nekba de 1948).

Des dizaines de milliers de Palestiniens s’apprêtent à participer ce lundi à une marche imposante baptisée "la millionième du retour", en commémoration de la Nekba palestinienne, et en protestation contre le transfert de l’ambassade américaine vers al-Quds, une marche qui se poursuivra demain mardi.

La grande marche du retour avait commencé le 30 Mars dernier, où des milliers de Palestiniens se rassemblent dans plusieurs sites, près de la barrière séparant la bande de Gaza et Israël, pour réclamer le retour des réfugiés palestiniens à leurs villages et villes, dont ils étaient déportés en 1948.

Ce faisant, selon la deuxième chaîne israélienne, les autorités égyptiennes avaient prévenu les dirigeants du mouvement Hamas, dimanche, que dans le cas d’affrontements au niveau de la barrière frontalière à la bande de Gaza, Israël pourrait viser les dirigeants de Hamas, selon des sources médiatiques arabes concordantes.

Le chef du bureau politique de Hamas avait conduit dimanche une délégation du mouvement au Caire, pendant une visite éclair de quelques heures, où il s’est réuni avec les dirigeants des renseignements égyptiens, sans que la teneur et les résultats de cette visite ne soient dévoilés.
Gnet