Administration, finie la planque aux bras cassés !

Publié le Vendredi 03 Octobre 2008 à 11:03
La fonction publique a décidé de se remettre en cause et de s’attaquer à tous les accrocs qui la maintiennent dans un statu quo désespéré, avec sa bureaucratie ancrée, le manque de motivation voire la paresse de ses agents, son système d’évaluation figé, ses promotions accordées sans aucun critère scientifique, ses statuts multiples et complexes et son système de congés lourd et paralysant. Eh bien oui, l’administration tunisienne a cumulé bien des tares, et espérer un jour les voir aplanis relève de la gageure.

Mais voilà que la consultation nationale sur la fonction publique prend sur elle l’énorme challenge de sortir l’administration de l’ornière. Chapeautée par des commissions d’universitaires et de responsables de l’administration, la consultation part d’un programme de sept points :

1-Charte de valeurs : une espèce de serment d’Hippocrate en vertu duquel les agents s’engagent à respecter un certain nombre de valeurs qui sont en perte de vitesse au sein de l’administration : sérieux, rigueur et travail bien fait. Il s’agit de diffuser cette charte déontologique, de l’intégrer dans les statuts de la fonction publique et d’inciter les agents à la respecter.

2-Droits et devoirs : l’agent a des droits dont le droit à la formation et celui à la promotion qui lui ouvrent de larges perspectives. Il a également des devoirs dont le non-respect est considéré comme une faute professionnelle qui l’expose à des mesures disciplinaires.

3-Statuts : multiples et complexes, on en dénombre plus de 100 pour les différents corps professionnels. Ce qui complique la mobilité entre les différentes administrations publiques.

4-Formation : revoir le contenu de la formation de manière à l’adapter aux besoins de l’administration et opter pour la décentralisation en vue d’assurer une égalité des chances pour tout le monde.

5-Evolution du processus professionnel : l’avancement professionnel d’un échelon à un autre est, à l’heure qu’il est, octroyé sur la base de l’ancienneté. Il s’agit d’un droit acquis qui permet l’augmentation systématique du salaire. On réfléchit à lier l’échelonnement à la prestation et à l’effort de l’agent, à dépoussiérer le système de promotion et à rationaliser celui des congés. Les congés de maladie constituent, en effet, un lourd fardeau pour la fonction publique vu leur impact sur la marche du travail et leur coût exorbitant. Là aussi, la rigueur est préconisée. Cela veut-il dire que les certificats de complaisance ne passeront plus entre les mailles du filet ? C’est du moins ce que préconisent les intentions : le congé ne sera accordé qu’en fonction de l’état de santé réel de l’agent et de la préservation des droits de l’administration.

6- Système d’évaluation, de rémunération, de motivation et de mérite : le parcours professionnel actuellement en vigueur consiste à rémunérer selon les deux critères de la catégorie et de l’ancienneté, ce qui donne lieu à l’octroi du même salaire à deux agents appartenant à la même catégorie ou au même échelon. La révision du système d’évaluation consiste à renoncer à l’égalisation inconditionnelle des salaires. L’évaluation de l’agent se fera selon le mérite et le rendement. Les critères d’octroi des primes de rendement seront révisés de manière à donner de l’importance à la note professionnelle en la liant aux rapports d’évaluation et instaurer la tradition de la réunion d’évaluation.

7-Gestion des ressources humaines : la réflexion tourne autour de la planification, la prospection et l’application progressive d’un système de gestion moderne. L’administration veut concurrencer le secteur privé en polarisant les meilleures compétences, celles qui carburent et  produisent de la valeur ajoutée, et en écartant les incompétents et les fainéants, voire les bras cassés.

Tout cela est bien beau. Cette cure de jouvence, si elle vient effectivement à avoir lieu, sortira l’administration des ronrons de la bureaucratie et du laxisme ambiant. Mais, la tâche sera loin d’être une sinécure. Elle revient à soulever des montagnes…
H.J.
 

Commentaires 

 
#16 c\'est lui, c\'est pas moi
Ecrit par A4     06-10-2008 20:44
quelqu'un a dit: moi je suis pour la privatisation de tout, y compris l'état. à méditer...
 
 
#15 ça fait rigoler
Ecrit par Scop     06-10-2008 13:32
slouma tu es trop optimiste !

Par contre, je ne sais pas si la liste est exhaustive mais j'aimerai rajouter un élément qui caractérise notre chere administartion.

8 . Corruption...
 
 
#14 incchalla fi 2100
Ecrit par slouma     05-10-2008 15:19
le jour elli twalli fih l'administration tunisienne a la hauteur des dépenses et de la taches qui lui ai destinée taw ma 3adech no93dou mel 3alem 3.
ama il ne faut pas trop rêver inchalla awled awledna ya5ltou 3la haka enhar.
 
 
#13 ne toucher pas les critaires de promotio
Ecrit par bbj     05-10-2008 13:02
c est encore plus pire si vous enlevez le critere d anciennete alors il sera remplace par la corruption,les connaissances,les relations et les interventions n est ce pas?
 
 
#12 Corruption continue
Ecrit par NB     04-10-2008 16:52
Ah! Nous avons demandé la retraite anticipée à cause d'une bande de nullards qui tiennent les poumons de l'administration , c'est une équipe de mafioso bien orchestrée. Ils ne laissent pas les compétences faire du bon travail dans l'administration. Ils ne réclament que le désordre pour bien jouer dans l'ordre. C'est une équipe bien organisée dans la destruction et la corruption. Nous ne pourrons rien dire !
Ils disent qu'ils sont bien épaulé au premier ministère, ils sont à la retraite, leurs jours sont prolongés au fur et à mesure dans la discrétion totale! Est-ce que nous n'avons pas de cadres administratifs dans notre bled?
Il nous semble qu'il y a des dirigeants qui sont entrain de les aider pour durer plus longtemps pour terminer la construction de leurs maisons de maitres et récupérer quelques équipements supplémentaires?
Qui contrôle nos administrations et nos institutions?
Nous resterons fidèle à nos valeurs et éducations...
 
Ces commentaires n'engagent que leurs auteurs, la rédaction n'en est, en aucun cas, responsable du contenu.