29ans après sa fondation, l’UMA s’accroche à un hypothétique sommet maghrébin

Publié le Samedi 17 Février 2018 à 11:39
Taieb Baccouche, SG de l'UMA.L’Union du Maghreb arabe (UMA) fête ce samedi 17 février, son 29ème anniversaire. Fondée le 17 février 1989, en vertu du traité de Marrakech, cette entité maghrébine reste inefficace, en l’absence d’une véritable union politique, et d’une intégration économique, à travers l’avènement d'un grand marché commun, permettant la libre circulation des personnes et des marchandises.

Le conflit du Sahara occidental, le différend entre l’Algérie et le Maroc, avec la fermeture des frontières terrestres communes entre les deux pays qui dure depuis 24 ans, l’instabilité en Libye..., sont autant de facteurs sui renvoient aux calendes grecques, l’avènement d’une union maghrébine, digne des groupements régionaux qui font florès dans le monde, en ces temps de mondialisation. Le non-Maghreb fait perdre aux pays de la région 2% de croissance par an, selon les experts.

Dans une déclaration à l’occasion de cette 29ème commémoration, le secrétariat Général, confié au Tunisien Taïeb Baccouche, rend public une déclaration où elle affiche la positive attitude quant aux pas franchis sur la voie de l’intégration maghrébine, appelant néanmoins à préserver l’acquis, pour pouvoir poursuivre le processus d’intégration selon le proverbe : Mieux vaut tenir que courir : "المحافظة على الموجود أولى من طلب المفقود"

Dans ce communiqué commémoratif, dont une copie est parvenue à Gnet, le Secrétariat général de l’UMA, estime que l’action maghrébine commune requiert plus que jamais aujourd’hui, davantage de coopération et de concertation, tout en mettant l’intérêt maghrébin au dessus de toute autre considération. Cela est dicté par les défis communs auxquels se heurtent les pays maghrébins, à l’instar des menaces sécuritaires transfrontalières, ainsi que des difficultés socioéconomiques, liées notamment à la montée du chômage parmi la jeunesse de ces pays et à l’achoppement des programmes de développement.

L’intégration économique maghrébine contribuera à développer les économies des pays membres, ce qui aide à faire face aux crises et aux difficultés économiques, résultant particulièrement des crises financières et économiques successives.

Le secrétariat général dit avoir bon espoir pour la tenue de la 35ème session du conseil des ministres des Affaires étrangères maghrébins, préalable à la tenue de la 7ème rencontre au sommet, citant l’appel formulé le 10 octobre 2017, lors d’une réunion, première du genre tenue à Rabat, où les représentants des cinq institutions maghrébines se sont dits persuadés quant à la capacité d’un sommet maghrébin à dépasser les différends et les conflits, et à éliminer les obstacles, ce qui permettra de concrétiser les objectifs nobles pour lesquels l’Union a été fondée.

A ce stade, les signes précurseurs d’un Maghreb uni, parlant d’une seule voix au reste du monde, restent  inexistants. 

Le manque de volonté de venir à bout des difficultés, moyennant des concessions de part et d’autre, s’agissant d’Alger et de Rabat, et le peu d’engagement des autres pays notamment de la Tunisie, de jouer les bons offices pour rapprocher les positions des deux frères ennemis, et les amener sur le chemin de la réconciliation, - la diplomatie tunisienne se complait dans la neutralité histoire de ne froisser personne, notamment le grand voisin algérien- ne contribuent, hélas, qu'à faire perdurer la désintégration maghrébine.
Gnet