«La Tunisie n’est pas à l’abri de la crise»

Publié le Lundi 16 Mars 2009 à 18:18
Mohamed Rachid Kechiche, ministre des Finances.Comme on l’a souligné dans un précédent article intitulé, la Tunisie en plein dans la crise, paru le 5 mars dernier, les responsables tunisiens se trouvent, par la force des choses, obligés de composer avec cette conjoncture de crise qui a tout l’air de s’inscrire dans la durée.

Mohamed Rachid Kechiche, ministre des Finances a reconnu, samedi dernier, à la clôture de la conférence internationale sur la Finance, que la Tunisie n’est pas à l’abri de la crise. Il rejoint ainsi d’autres responsables qui se sont exprimés avant lui, notamment, le ministre du Tourisme qui a évoqué le manque de visibilité pour 2009, et le gouverneur de la Banque centrale qui a annoncé des mesures pour atténuer les effets de la crise sur le secteur bancaire.

Ce constat officiel se base sur des éléments factuels. Tout d’abord, un tourisme tâtonnant avec des marchés européens réticents et frileux. Même si des informations évoquent un report des touristes coutumiers des destinations onéreuses sur la Tunisie, rien ne dit, à l’heure qu’il est, que le secteur en sortira sans pots cassés. Il en va de même pour les exportations qui ont commencé l’année à un rythme titubant, avec une baisse des commandes des fournisseurs européens.

Et les investissements ? Les IDE ont atteint en 2008, 3325,8 millions de dinars contre 2157,9 millions de dinars en 2007. Ils ont généré 17.000 emplois dont plus de 15.000 dans le secteur industriel. Par ailleurs, l’économie tunisienne a sensiblement tiré profit ces dernières années des opérations de délocalisation. Des entreprises européennes, a fortiori, françaises en pleine expansion ont choisi de quitter l’Hexagone pour s’implanter dans nos contrées à la recherche d’un environnement d’investissement compétitif, avec de faibles coûts de production et une main d’œuvre bon marché. Sauf que la bonne santé de ces entreprises est inexorablement tributaire de celle des entreprises mères implantées en Europe, ou ailleurs. Celles qui vivent de véritables scénarii catastrophe, avec des fermetures et des licenciements, à tour de bras.

Plus de 10 000 entreprises françaises générant une centaine de milliers d’emplois opèrent sur le sol tunisien dans différents secteurs : textile, composants électriques et électroniques et services, implantées dans les pôles industriels du Grand Tunis, de Monastir/Sousse, de Bizerte et on en passe. Aux prises avec une baisse de commandes, ces entreprises se sont trouvées contraintes de réduire leur production, sinon de décréter des arrêts, courts ou prolongés, de production, avec tout ce que cela implique comme licenciements ou mise en chômage technique partiel. Ce qui est vrai pour les entreprises françaises, l’est également pour les entreprises européennes ou américaines. Toute la crainte est que cette tendance ne s’amplifie davantage et que l’effet boule de neige de la crise ne nous affecte encore plus.

Le ministre des Finances nous conseille, toutefois, de ne pas se laisser aller à l’alarmisme, promettant un rôle accru de l’Etat à travers une bonne affectation des ressources. L’interventionnisme de l’Etat passera à travers des mesures de relance et des mesures de soutien. Encore faut-il les trouver ces ressources ? ¨Puisque en ces temps de vaches maigres, les instruments budgétaires, très sollicités, risquent de s’épuiser vite et avec des bailleurs de fonds qui bannissent les largesses d’antan, il y a de quoi être inquiet.

Gnet
 

Commentaires 

 
#7 sauver le MONDE
Ecrit par le TUNISIEN     23-03-2009 15:57
planifier c trop tard ...Maintenant,il faut des décisions.. ,et pour se décider il faut se sacrifier et pour se sacrifier il y aura toujours des perdants ...chers amis, ce que les ECONOMISTES MODERNES n'arrivent pas à se faire comprendre: c le"raisonnement par absurdes".pour sauver le MONDE (il faut faire la marche en arrière).A mon avi( pour sauver le MONDE )il faut que les ETATS rachètent et achètent (tout ce qui est à vendre sur le maché financier ),et surtout ,et en premier lieu( les actifs des banquiers)
 
 
#6 Rabbi Yoster
Ecrit par Hamma     18-03-2009 18:02
De ce que je vois dans la télé, et ce que j\'entends parler de ces centaines d\'employés licenciés d\'une telle usine à Charguia ou autre zones industrielles..on a le sentiment que tout le monde attend avec vigilance ce qui va parvenir les prochains mois, on perd confiance au futur de plus en plus..je pense aussi à ces dizaines de milliers des demandeurs d\'emplois jeune qui s\'ajoutent chaque années aux anciens, on a de quoi avoir peur sur cette Tunisie qui respire avec deux en crise: le tourisme et l\'investissement étranger!! Rabbi y3addiha 3la 5ir w barra.
 
 
#5 sauver le MONDE
Ecrit par tunisien     17-03-2009 15:09
"la TUNISIE n'est pas épargnée de cette crise" .cher amis le fait est géneral et la TUNISIE dépend de l'extérieur...Pour sauver le MONDE de cette crise ,il faut cosommer ,et pour consommer il faut avoir de l'argent ,et pour avoir de l'argent il faut travailler et pour travailler il faut céer des emplois et pour créer des emplois il faut investir et pour investir il faut planifier ... et ici le role de l'ETAT.
 
 
#4
Ecrit par omar ibn el khattab     16-03-2009 23:16
tout ceci pour nous rappeler qu'il y a quelques mois on se targuer de dire que notre cher pays est à l'abri des effets d'une crise qui se situe loins de nos contrées. nul doute que l'effet tsounami de la crise financière internationale touchera toute l'économie de la planète sans aucune discrimination. et comble de tout ce sont les plus lointains mais aussi les plus pauvres qui subiront le plus des conséquences néfastes de cette crise. et de se poser la question: si les pays du maghreb étaient unis ou formaient une union économique, avaient les moyens et ressources nécessaires pour mieux résister???? c'est à nos politiciens de répondre à cette interrogation du simple citoyen maghrébin qui a eu la crédulité un jour de croire en cette union maghrébine mais qu'avec le temps il ne peut que désenchanter!!!!!!
 
 
#3
Ecrit par samy     16-03-2009 23:10
il faut consommer tunisien pour attenuer la crise il faut vraiment etre solidaire et si possible travailler a mi temp que de fermer en chomage technique .Je suis certain si on consomme TUNISIEN on sauvegardera pas mal de poste d'emplois et meme on pourra creer d'autres;
FRENER L'IMPORTATION ANARCHIQUE ET FRENER L'IMPORTATION ILLEGALE A FIN DE PRESERVER NOTRE MARCHE.
LA CRISE C'EST COMME UNE TEMPETE EN PLEIN MER.IL FAUT BIEN TENIR LE CAP ET NAVIGUER SELON LES MOYENS DE BORD POUR NE PAS COULER.
DIEU AVEC NOTRE CHERE PATRIE ET TOUS LES TUNISIENS
 
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