Tunisie : Propositions en prévision du remaniement ministériel en vue

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Publié le Lundi 21 Décembre 2015 à 14:58
Les ministères agissants et les départements ayant un pouvoir prégnant sur leur environnement sont des structures verticales avec de nombreuses ramifications opérationnelles. Les spécialistes de l'organisation comprennent plus aisément ce que je veux dire mais le sujet est accessible à tous. Il s'agit de structures à forte différenciation en termes de spécialisations, de niveaux hiérarchiques et de déclinaisons régionales.

L'intérieur, la défense et la justice sont bien évidemment d'excellentes illustrations de ces structures verticales mais l'agriculture, l'équipement ou l'industrie le sont aussi. Par contre, des départements comme les affaires religieuses ou la femme sont des avatars. Il s'agit de structures horizontales qui agissent en tant que cellules fonctionnelles et qui ne justifient absolument pas leur structuration en ministères. Il faut d'ailleurs saluer la décision de M. Jomaa, je crois, qui a mis fin à ce département superflu de la femme et créé un grand ministère de la famille.

La cause de la femme pouvant être mieux servie par des actes plutôt que par un ministère-alibi. Les questions fémino-féminines devraient d'ailleurs être confiées, par exemple, à un "néo-Credif" aux compétences élargies et aux ressources consolidées.

Le même constat est valable pour le ministère des affaires religieuses, affaires qui devraient être confinées et confiées à l'une des directions générales de la présidence du gouvernement. Le "reste" des questions d'ordre religieux serait alors partagé entre le Mufti (présidence de la république) et des conseils nationaux du culte, des conseils élus. Ceci pour introduire le sujet, sinon la proposition principale est relative au ministère du développement économique et de la coopération internationale.

Un "ministère-bidon" créé par et pour Mohamed Ghannouchi mais qui ne dépasse pas l'envergure d'une agence de promotion ou de développement. Et que mes amis afaqistes qui dégainent leurs armes dès que Yassine Brahim est effleuré se rassurent, cette proposition n'a rien à voir avec le (relativement) jeune et (assurément) brillant ministre.

L'idée, la proposition consiste à supprimer purement et simplement ce ministère. Il s'agit en fait de reconcevoir l'ensemble des départements économiques et de les consolider au sein d'un méga-département regroupant l'économie, les finances, l'industrie et le commerce. Une sorte de "Meti" tunisien (ex Miti japonais) qui aurait toute la force de frappe stratégique et administrative des structures verticales et profondes. Parallèlement, le ministère de la coopération ferait l'objet d'une refonte et renaîtrait sous la forme d'une grande structure fonctionnelle regroupant les actuelles Api, Apia, Fipa, Cepex, ....et agirait comme une méga-agence de soutien à l'appareil productif avec toute la flexibilité organisationnelle et procédurale qui fait tellement défaut aux structures ministérielles.
 Sami Boussoffara