Tunisie : Pas de président avant l’achèvement de la constitution |
Publié le Mardi 04 Octobre 2011 à 10:54 |
Décidément, le poste de président de la République est au centre de bien des spéculations. MUSTAPHA BEN JAAFAR serait ainsi pressenti pour être le nouveau président, provisoire ou transitoire de la république. Son nom circule depuis que Y. BEN ACHOUR a juré n’avoir ni prétention ni intérêt pour le poste. Et puis il y a les autres, les néo MOUNACHIDEEN, ceux qui font la promotion du maintien de la paire actuelle, F. M’BAZAA à la présidence et B. CAÏD ESSEBSI à la Kasbah. Certes, le premier a judicieusement joué la carte de l’effacement total et volontaire pour rompre avec l’omniprésence de son prédécesseur et le second affiche, quoiqu’on en dise, un bilan globalement positif mais est-ce bien raisonnable de les reconduire ? De mon point de vue, la réponse est doublement négative. Ni reconduction, ni désignation d’un nouveau président de la République. En effet, un pays sans constitution peut se passer de président de la République. D’ailleurs, qui peut empêcher les membres élus de la constituante d’opter pour un régime monarchique et d’en soumettre l’approbation au peuple ? A quoi servirait alors le président ? A préparer l’enterrement de la république ? Bien entendu, le républicain que je suis sait que cela n’est ni probable ni pertinent mais c’est dire que la nomination d’un président de la république alors que nous ne savons absolument rien de nos futures institutions est prématuré et infondé. Il serait plus simple et plus judicieux de surseoir à cette question de la présidence et faire en sorte que la future assemblée élise un président de la constituante qui serait le premier personnage de l’Etat pendant toute la durée de la transition. Une sorte de F. M’BAZAA bis, un personnage tout aussi respectable qu’effacé. Ce président nommerait un premier ministre ou un chef de gouvernement provisoire issu du parti ou de la coalition majoritaires à la condition qu’il ne soit pas lui-même un membre élu de la constituante. A l’issue des consultations qu’il lancera auprès des différentes formations politiques, le chef du gouvernement proposera un cabinet restreint exclusivement composé de technocrates qui prendront en charge le grand dossier de la relance économique et sociale du pays jusqu’aux échéances électorales suivantes. Sami Boussoffara Soyez des journalistes citoyens Cette rubrique est aussi la vôtre. Si vous souhaitez exprimer vos coups de cœur, coups de gueule ou revenir sur n’importe quel sujet qui vous tient à cœur, un événement qui vous interpelle, vous pouvez le faire en nous faisant parvenir vos écrits en cliquant ici. GlobalNet se fera un plaisir de les publier, avec ou sans la signature de leurs auteurs. Vous avez tout à fait le droit de garder l’anonymat ou de signer avec un pseudo. |
Commentaires
Ecrit par khammous 09-10-2011 21:59
N'oubliez pas aussi que nous sommes membre des Nations Unis et que toute décision qui serait prise par la Constituante et qui serait contraire aux droits humains sera rejetée par la communauté internationale
Donc la solution si on veut opter pour un mandat prolongé c'est de procéder à des élections présidentielles tout de suite après le 23 soit en novembre / Décembre et ce pour la même durée que la Constituante.
Le pays sera dirigé par une sorte de cohabitation entre la Constituante et un président élu et non unilatéralement .
Ecrit par Sami Boussoffara 09-10-2011 16:02
- bbj : mes propos ne s’opposent en rien aux élections, à leur généralisation et encore moins au renouvellement de la classe politique. Je suggère simplement de ne pas reconduire les personnalités qui sont actuellement à la tête de l’exécutif.
- khammous : la constituante n’est pas élue pour un an. Personne ne sait encore quelle sera la durée de son mandat. Pour ma part, je ne préconise pas qu’elle élise le président de la république mais un président de la constituante qui aurait le statut provisoire de première personnalité de l’Etat. Il s’agit d’un président du conseil qui aurait un rôle purement formel et solennel, la gestion effective des affaires publiques étant confiées au chef du gouvernement.
- flifel : si vous sélectionnez une phrase et que vous la sortez de son contexte, vous tombez effectivement dans ce que vous me reprochez. Théoriquement, l’option de la monarchie est ouverte, c’est une hypothèse. On peut même retenir l’hypothèse-fiction du califat car le peuple peut, théoriquement, envoyer une majorité SALAFISTE à l’assemblée constituante. Autrement dit, nous allons entrer dans une période au cours de laquelle les Tunisiens vont devoir choisir un régime. Pourquoi voulez-vous que nous ayons un président de la république, pour 6 mois, un an ou deux alors que la république n’existe pas encore ?
En définitive, l’idée principale qui a été à l’origine de cet article était bien simple : un pays sans constitution peut se passer de président de la république.
Ecrit par Chebbi 06-10-2011 21:58
Ecrit par tunisienne 06-10-2011 07:01
Ecrit par filfel 05-10-2011 11:17