Tunisie, les conditions d’un consensus autour de la nouvelle constitution

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Publié le Lundi 31 Octobre 2011 à 09:50
Certaines formations politiques considèrent que le Gouvernement d’union nationale serait un retour du parti unique. En analysant leur position, on se rend compte que cette position est influencée par les résultats qu’ils ont obtenus durant les élections.

En effet, la démarcation affichée par rapport aux formations gagnantes est une sorte de recherche de prise de revanche en pariant implicitement sur leur incapacité de gérer seules une période transitoire très délicate. Mieux, elle peut être perçue comme une incitation indirecte à toutes les formations à faire front contre Ennahdha. En d’autres termes, ce parti sera peut être mis à l’épreuve afin de choisir entre gouverner seul et endosser tous les risques et faire face à une opposition qui sera très exigeante, ou bien passer carrément à l’opposition. Ces deux scénarios concourent, à mon avis, à un déficit de crédibilité inéluctable pas seulement pour Ennahdha mais surtout pour tout le processus de la transition démocratique. Cette démarche est donc non opérationnelle.

Maintenant posons les bonnes questions. Compte tenu de la mission de la constituante, souhaite-t-on qu’une majorité (2/3) adopte la nouvelle constitution et l’impose à toute la Tunisie ? Bien sûr que non. N’est-il pas souhaitable d’atteindre un consensus le plus large possible autour du texte de la prochaine constitution qui va conditionner notre société durant des décennies ? Bien sûr que oui.

Le consensus recherché autour de la nouvelle constitution nécessite des conditions et une ambiance favorable. La répartition traditionnelle des rôles des partis entre gouvernement et opposition à l’issue de toute élection sur la base des résultats obtenus n’oblige en rien cette première expérience démocratique. En effet, il est plus opportun pour cette étape de rechercher les points de rencontre et de les faire prévaloir sur les points de différence afin de réunir le maximum de garanties à sa réussite.

En conclusion,  il est fortement recommandé d’instituer des pratiques démocratiques par objectif loin des considérations idéologiques ou élitiques très étroites et loin des préjugés de valeur non vérifiables.

Très-Tunisien

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