Tunisie : Il ne faut pas avoir peur de la démocratie

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Publié le Mercredi 16 Mars 2011 à 17:38
Avoir 37 partis politiques ne peut-être qu'une bonne nouvelle pour notre pays. Toute sensibilité qui a un projet politique, économique ou social a le droit de s'exprimer en toute légalité. C'est cela la démocratie. Le nombre 37 (voire plus) ne doit en aucun cas nous sembler bizarre ni nous faire craindre un chaos politique, pour la toute simple raison que dans une vraie démocratie, le monde politique est en constante mutation. Sa légitimité est tirée des réponses qu'il apporte aux attentes du citoyen et de la société civile. En démocratie, le triptyque pouvoir exécutif, législatif et civil se trouve renforcé, équilibré et jouit d'un consensus très large auprès de la société. En outre, dans une démocratie saine (comme on l'espère pour notre pays), la physionomie politique de la société évolue selon les aspirations politiques des citoyens. Par moment, certains de ces partis vont devenir incontournables, d'autres vont s'allier à des tendances qui leur sont proches, d'autres encore vont tout simplement disparaître. Bref, la démocratie est un processus dont le dynamisme est source de fertilisation de la vie politique. D'ailleurs, il ne se limite pas à la sphère politique, l'économie, la culture y seront également consacrés.

Ce que vit notre pays aujourd'hui est un rêve tant désiré et souhaité par tout un peuple. Toute la Tunisie est exaltée par cette naissance mais ceux qui ont plus de 40 ans et qui ont participé aux trois dernières révolutions avortées l'apprécie, à juste titre, encore plus. Merci à la génération de facebooker et twitter qui a réussi ce coup de force, qui a réussi à réconcilier le peuple avec sa nation et le remettre au cœur des priorités politiques et économiques du pays. Merci à tous ceux qui ont apporté leur pierre à la construction de cet édifice.

Notre devoir à tous aujourd'hui est de soutenir cette transition démocratique, de lui être fidèle malgré les torsions et les crispations qui surgiront de temps en temps. L'erreur grave que peut faire le tunisien d'aujourd'hui, pour une raison ou une autre aussi importante soit-elle, est de décrier cette marche vers la liberté et l'égalité. Les Tunisiens sont conscients qu'à court terme certains sacrifices sont à concéder, des consensus sont à faire, des priorités sont à concevoir et ils n'ont pas peur. Le tunisien est sûr qu'une fois le processus de transition fini, la Tunisie démocratique saura tirer profit de ses acquis antérieurs et saura faire valoir ses acquis récents. L'image de marque et le capital de sympathie dont la nouvelle Tunisie jouit sont tels que la sortie de cette période délicate sera aussi naturelle et spontanée que la naissance de notre révolution.

Aujourd’hui, une échéance électorale et un événement politique cruciaux se profilent pour nous tous. Le rôle du gouvernement par intérim est, une fois pour toute, clarifié. Ceci est arrivé un peut tard, on aurait pu gagner ces six dernières semaines. Mais bon...le temps est au travail.

Les 37 partis et toutes les composantes sociales anciennes, fraichement créés doivent maintenant jouer leur rôle politique : présenter leurs projets, communiquer et informer le citoyen sur leur vision respective de la nouvelle Tunisie, sur le pourquoi du comment de leur choix. Le citoyen a besoin de savoir et connaître les alternatives politiques qui sont possibles et plausibles pour un meilleur futur. Il a bien montré sa capacité à analyser et à comprendre le fait politique. Il a bien montré son aptitude à juger de la crédibilité et de la faisabilité du fait politique. Ce dont il a grandement besoin aujourd'hui, c'est une communication rapide et efficace. Il a besoin que l'information arrive à temps, claire et intelligible. Il a besoin de médias à la hauteur de ses attentes et à la dimension de l'événement.

Un travail de communication et de vulgarisation énorme repose, donc, sur nos médias. Ils seront en avant de la scène politique et sociale. Ils devront être le meilleur vecteur de ce nouvel apprentissage politique, de cette nouvelle culture politique. Le devoir, par excellence, des ses acteurs de la communication et de l'information est d'aller à la source de l'information, de la comprendre, de l'analyser et de la communiquer avec un maximum d'objectivité. Aujourd'hui autant la presse écrite qu'audiovisuel devrait faire la refonte de leur procédé de collecte de l'information. Le travail du terrain et l'investigation devraient être la dynamique de cette révolution médiatique. Ces 37 partis politiques et autres doivent comprendre qu'ils ne sont pas soumis uniquement aux jugements cycliques des urnes, mais que les médias permettent aux citoyens un contrôle quotidien de fait politique.

Pour finir, il n’existe aucun autre choix que de réussir cette transition. Le citoyen, les acteurs politiques, les acteurs sociaux et les médias sont et seront responsables face aux générations futures. Notre génération sera remerciée d'avoir légué un pays paisible, prospère et dynamique rayonnant autant à l’échelle régionale qu'internationale, ou nous serons maudits à jamais d'avoir raté cette énorme chance envers notre pays.

Skander BB

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Commentaires 

 
#4 trop c est trop
Ecrit par mokbizer     28-03-2011 18:07
deja commencez par eliminer les partis religieux ,ils n' ont rien a faire en politique ils ne connaissent que l'arbritraire et la dictature .
 
 
#3 Le mauvais choix
Ecrit par Khammous     23-03-2011 22:03
Quand on taille un branche d'un arbre on revigore l 'arbre et la branche coupée va faire pousser des petites branches tout
autour de la section.
A mon avis une erreur politique et stratégique avait été commise au départ dans la manière de °liquider° le RCD . L'euphorie révolutionnaire, sincère des jeunes, et malhonnête de la part des politicards, avait penché la balance en faveur du procédé qui a été adopté.
Beaucoup d'observateurs ne payaient pas cher de la peau du RCD si il se présentait aux élections en tant que tel car il lui était impossible de se réhabiliter de ses crimes politiques et sa complicité avec l'appareil dictatorial souillé et douteux qu'il était il n'inspirait aucune confiance il aurait obtenu au maximum 10 à 14% à l'instar des partis communistes en EUROPE CENTRALE qui d'ailleurs n'existent pratiquement plus .
AUJOURD'HUI LES JEUX SONT FAITS
LES REVENDICATIONS DE PRIVER A TITRE PERSONNEL DES PERSONNES PHYSIQUES NE FAISANT PAS L'OBJET D'UN JUGEMENT EST CONTRAIRE A L'ARTICLE 6 DE LA CONSTITUTION ET CONTRAIRE A L'ARTICLE 5 de la déclaration Universelle des droits de l'HOMME qui stipule que : °° TOUT CE QUI N'EST PAS INTERDIT PAR LA LOI NE PEUT ETRE EMPECHE °°
Donc on ne peut que s'y faire avec ces nouveaux partis en espérant qu'à 5 ou 6 ils ne récolteraient pas plus que 20% .
Mais çà c'est de l'utopie.
ALLAH GHALEB ELL 3ATIFA KHAIBA FISSIASSA
 
 
#2 informations pour comparaison
Ecrit par so.light     17-03-2011 18:11
Parceque il est difficile de suivre toutes les informations dans plusieurs médias et pour comparer et choisir d'une manière réfléchie avant les élèctions, moi je demande aux journaux/revues de présenter aux élècteurs au début du démarrage de la campagne élèctorale, un tableau synoptique sur tous les partis(résumé proposé par chaque parti) et CV des personnes qui se portent candidats à titre personnel.les brefs commentaires objectifs par les médias feront la différence quant à la qualité du tableau à présenter au public.
 
 
#1 Les partis RCD
Ecrit par Hammami     17-03-2011 16:24
D'après plusieurs sources, le RCD a déjà enfanté plus de 5 partis. Les plus connus sont: Al Watan (de Friaa-Jegham), l'Avenir de Sahbi Basly, Al Wassat (Slama - Kamel Morjane), Al Wifak et La Justice et la liberté.
Alors que d'autres tels que: la parti républicain , la voix du peuple etc.. sont accusés d'être aussi l'émanation du RCD dont les militants suivent la politique "Ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier"
On risque donc, sachant la maîtrise de l'achat des voix largement pratiquée dans les seules élections démocratiques, celles de la moitié du Comité central, par les membres du RCD de revoir les mêmes visages sous les bannières de nouveaux partis, à moins qu'une décision politique ne soit prise pour interdire aux membres du Comité central et des comités de coordination de l'ex-RCd de sefaire élire pendant 5 ans.
 
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